1 Marianne croyait fondamentalement dans l’utilité des sciences sociales pour éclairer le débat et la décision publique. C’est pourquoi, à la MIRE, elle s’est investie pleinement dans le financement de recherches nouvelles et utiles, et c’est pourquoi elle formait les chargés de mission pour leur apprendre à transmettre les résultats des recherches aux non-chercheurs, qu’ils soient décideurs, professionnels ou grand public. Nous étions des passeurs et elle était la première d’entre nous. En m’encourageant à organiser un programme de comparaisons internationales des systèmes de protection sociale de grande ambition, elle a ainsi contribué à rendre visible et audible le fait qu’il y ait plusieurs façons de faire de la protection sociale, que l’on ne peut prétendre définir une seule alternative et que les recherches et décisions françaises gagneraient à s’inspirer des expériences menées à l’étranger. Ce programme ne fut pas facile à monter et Marianne a toujours montré un fort engagement pour dépasser les frilosités et enfermements français, les blocages politiques et financiers. Tenace, elle cherchait (et trouvait) toujours une solution. Ne se départissant jamais de sa bonne humeur, elle a constamment montré une forte curiosité pour découvrir les autres : humains, groupes, systèmes culturels et sociaux. Je lui suis à jamais redevable de son soutien sans faille, malgré ma jeunesse impétueuse, et de m’avoir fait découvrir les mondes de la protection sociale.
2 Bruno Palier, chargé de mission à la MIRE entre 1993 et 1998.