Article
Les bureaucraties associatives et administratives dans le secteur social, à la fois « sœurs jumelles » et « frères ennemis », sont le produit des crises et des mutations (inégales mais combinées) du « travail social », du « travail militant » et du « travail associatif », dont l’intelligibilité nécessite des travaux de sociohistoire des différents protagonistes. La reconversion d’importants élus politiques, surtout socialistes et écologistes, dans les associations et ONG sociales et humanitaires ajoute à l’endogamie bureaucratique.
Selon la thèse du sociologue du monde associatif M. Hély, le développement du monde associatif sous contrôle public à l’époque de l’État providence s’est accentué avec la mise en cause de l’État social (Hély, 2009). Aussi, les emplois associatifs augmentent, alors que les emplois publics baissent. Le travailleur associatif remplace le fonctionnaire statutaire. Dans un contexte d’aggravation de la compétition scolaire, le secteur associatif permet une mobilité sociale ascendante, ce que les concours de la fonction publique avaient permis au siècle passé. Les caractéristiques sociodémographiques des salariés associatifs se rapprochent du secteur public, avec une prédominance des femmes, un niveau de diplôme plus élevé que dans le secteur marchand et une surreprésentation des enfants nés de parents occupant – ou ayant occupé – un emploi dans le secteur public. Dans le secteur social, les associations accomplissant des missions d’intérêt général ont été envisagées comme un équivalent fonctionnel d’une administration publique…
Plan
Auteur
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 18/07/2022
- https://doi.org/10.3917/rfas.222.0105

Veuillez patienter...