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En France, la prise de risque des personnels soignants a été saluée face à la pandémie. La mobilisation soignante n’est pas, en effet, un état naturel, inhérent à une activité professionnelle, comme ont pu le penser les (rares) personnes qui refusaient de les applaudir au balcon (« Ils ne font que leur boulot ! »). Se mobiliser contre la pandémie, c’est surtout prendre le risque d’un état de fatigue important. D’ailleurs, à l’hôpital, les infirmières étaient volontaires pour aller travailler dans les « services covidés ». Face à la seconde vague fin 2020, les soignants rencontrés accusaient le coup. À la troisième vague, au printemps 2021, les absences pour maladie ont augmenté, à l’exemple du CHU-Est de la France. Quant au risque de contagion, dans le même établissement, un millier de soignants au total ont contracté le virus, heureusement sans décès qui lui soient imputables. Si l’on y ajoute les conditions de travail ordinaire (le rythme du travail, le manque de lits et de personnels), on peut conclure à la prise de risque globale et supplémentaire d’un personnel hospitalier déjà réputé dur à l’épreuve.
Quelle prise de risque organisationnelle, côté hiérarchie ? Alors que les personnels étaient mobilisés dans les services covidés, l’organisation du travail a-t-elle su prendre en compte ce nouvel apport, bousculer un peu la césure hiérarchique et inclure les personnels dans la prise de décision ? À l’hôpital, il arrive qu’une logique collective mette à plat la hiérarchie locale, notamment lors de crises sanitaires, comme face au sida, à la tempête ou lors d’expéditions lointaines militaro-humanitaires (Sainsaulieu, 2012)…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/02/2022
- https://doi.org/10.3917/rfas.214.0097

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