L’action sur les inégalités sociales de santé passe par le développement de politiques publiques visant à mettre en œuvre une action concertée sur un ensemble de déterminants de la santé, notamment des déterminants sociaux (tels que l’emploi, le revenu, les conditions de vie) [Marmot et al., 2008]. Parmi les recommandations figurant dans la littérature, l’investissement politique dans des stratégies universelles, notamment celles s’adressant spécifiquement aux enfants en bas âge (par exemple, sur l’accès à une scolarité précoce), ainsi que les stratégies facilitant les collaborations intersectorielles ont un impact éprouvé sur la construction des inégalités sociales de santé (Lepp et al., 2013 ; Marmot et al., 2013).
Néanmoins, si ces grands principes d’intervention en faveur de l’équité en santé sont énoncés et partagés par les milieux académiques et les milieux professionnels, le cadre de leur déclinaison en programmes politiques et en actions n’est pas toujours explicite lorsque l’on se réfère aux recommandations internationales (Brown et Harrison, 2013 ; Kickbusch et Gleicher, 2014 ; Norheim, 2009). La sectorisation des politiques publiques et les tensions, voire les antagonismes d’intérêts, entre les secteurs ne facilitent pas la mise en œuvre de stratégies d’action globales et effectives sur les déterminants de la santé. En particulier, le rôle que le secteur de la santé devrait endosser dans la mise en œuvre de ces stratégies n’est pas toujours explicité en dehors d’une fonction d…