Longtemps considérée comme une fatalité biologique ou le résultat de conduites individuelles, la santé en tant qu’objet de politiques publiques peine à envisager finement la dimension sociale et systémique des inégalités qui lui sont liées. À rebours de cette approche visant à la responsabilisation des individus dans la gestion de leur santé ou à l’adoption collective de normes hygiénistes, la santé communautaire constitue une démarche de promotion de la santé populationnelle qui véhicule et met en œuvre une vision globale et de proximité. Considérant que la santé est liée à un ensemble de facteurs qui se réfèrent plus à une population qu’à un individu et que ces facteurs sont répartis de façon inégale entre les territoires, ce concept interroge les différents déterminants sociaux de la santé dans une perspective politique de changement, non seulement des normes en santé, mais également dans l’accès aux droits de façon plus générale (situation administrative, accès à un hébergement d’urgence ou à un logement social pérenne suivant les cas…) selon une approche critique.
Lauréate d’un appel à projet du ministère des Solidarités et de la Santé lancé le 13 juin 2016, la Case de santé a mis en place en 2017 des ateliers d’accompagnement à l’autonomie en santé pour ses usagers. Ils ont pour but de favoriser des changements de comportement, tant au niveau individuel que collectif, par le partage d’expériences et la réflexion commune sur les modes d’interpellation des pouvoirs publics sur les freins systémiques rencontrés par les usagers dans leurs différents parcours d’accès aux droits…