En s’appuyant sur le cadre théorique du processus de production du handicap (PPH) [Fougeyrollas et Charrier, 2013], l’article examine les obstacles à la participation professionnelle que des jeunes adultes de moins de 26 ans vivant avec la mucoviscidose rencontrent au moment de se projeter ou d’entrer dans la vie professionnelle. L’exploitation des récits produits durant 22 entretiens de recherche approfondis montre combien ces obstacles ne dépendent pas uniquement de leur situation de santé ni de la gestion médicale de la maladie, mais qu’ils sont aussi produits par les environnements de travail qu’ils ont intégrés ou cherchent à intégrer. Les auteurs avancent finalement l’hypothèse que la gestion de l’information sur la maladie sur le lieu de travail a pour principale fonction de favoriser la coopération des collègues en vue de réduire les obstacles matériels ou organisationnels à la participation professionnelle, mais aussi de prévenir les obstacles que l’environnement humain pourrait présenter. Le milieu du travail apparaît ainsi, d’abord et avant tout, comme un environnement humain à apprivoiser, afin de prévenir l’irruption d’interactions embarrassantes et leurs conséquences sociales.
Article
Grâce aux progrès médicaux, l’espérance de vie à la naissance des personnes vivant avec la mucoviscidose n’a cessé de croître. Elle s’élève aujourd’hui au-delà de 50 ans en France. Ces progrès se traduisent également par une maîtrise croissante des symptômes. Les jeunes atteints de mucoviscidose suivent ainsi une scolarité relativement régulière et la plupart s’engagent dans des études plus ou moins prolongées pour réaliser leurs projets professionnels. Ils n’en sont pas moins confrontés à des limitations avec lesquelles ils doivent composer. Jusqu’ici, ces dernières ont surtout été appréhendées à travers le prisme de l’évolution de leurs symptômes et de la gestion médicale qu’impose la maladie. Car vivre avec la mucoviscidose suppose des soins quotidiens contraignants, comme les traitements par nébulisation, la prise de compléments vitaminiques et d’extraits pancréatiques, mais aussi les séances de kinésithérapie respiratoire parfois biquotidienne. À cela s’ajoute, parfois, la nécessité de recourir à des cures antibiotiques intraveineuses.
L’adolescence est dans certains cas marquée par l’apparition de nouveaux symptômes (dyspnée, encombrement, baisse de l’activité physique, baisse de l’appétit, douleurs abdominales, etc.). Ils peuvent s’accompagner d’une dégradation de l’état de santé, avec des infections à répétition et la survenue de complications liées à la maladie (diabète, hémoptysies, occlusions intestinales, stérilité masculine, etc.) qui peuvent conduire à la nécessité d’une transplantation pulmonaire…
Résumé
Plan
Auteurs
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/02/2022
- https://doi.org/10.3917/rfas.214.0137

Veuillez patienter...