Malgré un taux de participation élevé et une forte attraction des pôles culturels et sportifs, les 15-30 ans pénètrent encore insuffisamment le monde associatif si on tient compte de leur nombre total dans la société française. Cet article analyse la variation des engagements incluant les simples participations et les prises de responsabilités sur le territoire d’un département français. Il exploite plusieurs niveaux d’observation pour considérer l’analyse locale des faits et s’appuie par conséquent sur des matériaux allant des statistiques générales à des datas plus fines et de première main. Nos résultats permettent de dresser une typologie des associations enquêtées (types fataliste, protecteur, éducatif). Ils soulignent par ailleurs l’existence d’« oasis » et de « déserts » associatifs, c’est-à-dire les conséquences comme les causes parmi d’autres de nettes disparités parmi les 15-30 ans. Dans ce cadre, les lieux de vie constituent des marqueurs sociaux aussi puissants que les conditions sociales d’existence.
Article
On sait que les jeunes, précisément ici les 15-30 ans, sont marqués par des différences croissantes (Labadie, 2012) bien davantage que les personnes âgées (Le Bras, 2010), contrairement à plusieurs perceptions discutées (Galland, Lemel, Frénod, 2013). Cela peut se comprendre en raison du nombre élevé et de la dépendance relative des personnes concernées (les 15-30 représentent 17,4 % de la population française) qui renvoie logiquement à une distribution hétérogène de nombreuses ressources (INJEP, 2019). Plusieurs raisons l’expliquent comme le processus économique de métropolisation et son modèle social inégalitaire, la cohabitation dans les villes d’une jeunesse provenant de l’immigration et des jeunes associés à la gentrification, les conditions spécifiques d’entrée et de vie dans l’emploi des différentes générations (Chauvel, 1998), les effets nets des niveaux de formation ou des lieux de résidence (Léger, 2014). Cet article se consacre à une dimension de ces différences à l’intérieur d’une partie de la jeunesse, c’est-à-dire celle qui concerne la participation associative entendue comme un engagement volontaire dans des groupes plus ou moins durables (Barthélemy, 2000). Nous avons examiné des inégalités situées et limitées territorialement à l’échelle du département du Pas-de-Calais, uniquement pour ce qui concerne l’accès des 15-30 ans à des associations culturelles et sportives. Ce département mérite l’attention car sa dynamique de création associative se situe sous la moyenne nationale depuis une dizaine d’années, malgré un dynamisme en volume et un soutien politique du conseil départemental installé de longue date (Doutreligne, 1992)…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 12/08/2021
- https://doi.org/10.3917/rfas.212.0255

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