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Dans l’appel à contributions lancé par la Revue française des affaires sociales en mai 2019, nous avions identifié trois thématiques qui nous semblaient apporter des éléments novateurs à une réflexion sur le travail social aujourd’hui.
La première portait sur un cadre d’analyse qui s’est développé en sociologie et en science politique depuis deux décennies, à savoir l’analyse de la relation de guichet et du « pouvoir discrétionnaire » des agents. Inspiré par le travail séminal de Michaël Lipsky (1980) et introduit en France par Vincent Dubois (1999) ou Jean-Marc Weller (1999), ce type d’analyse a permis de faire apparaître les capacités d’action des professions sociales et de formuler une critique de deux approches répandues du travail social. Dans le numéro d’Esprit de 1998 – qui répondait lui-même à celui des années 1970 dans cette même revue – c’est l’impuissance relative du travail social qui était soulignée, dans un contexte de diffusion des problématiques sociales à l’échelle de la société dans son ensemble et de l’émergence de nouveaux métiers pour y répondre. La seconde tendance contre laquelle s’inscrit cette analyse est l’emprise, souvent dénoncée par les professionnels, des dispositifs dans l’activité quotidienne du travail social. En effet, le pouvoir discrétionnaire se perpétue dans le contexte d’un encadrement plus étroit par des règles (Evans, Harris, 2004). Le travail social a dû s’adapter à l’accumulation des dispositifs et instruments d’action publique pour répondre à la nouvelle forme prise par la question sociale…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/08/2020
- https://doi.org/10.3917/rfas.202.0005

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