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Ce n’est un secret pour personne : le travail social connaît depuis deux ou trois décennies une forme de malaise qui se manifeste régulièrement dans les congrès ou colloques et qui est porté par les organisations du secteur ou directement par les professionnels eux-mêmes (Brandeho, 2017). Les logiques financières et managériales, les contraintes d’efficience et les logiques de résultats composeraient un contexte nouveau qui attenterait à la nature profonde de ces professions.
Au-delà de ce constat et si l’on tente d’en objectiver les causes, il est un symptôme qui s’impose à l’observateur : ces professions font l’objet d’adaptations et de réformes constantes au travers des formations qui en permettent l’exercice, cela dans une dialectique immuable entre la volonté de les reconfigurer d’un côté et, de l’autre, les résistances des corporations établies qui entendent au contraire leur conserver leurs « spécificités ». Dans le même sens, ces métiers sont effectivement assez fortement bousculés en voyant se réduire l’autonomie qui en constituait une dimension centrale au profit d’une bien plus forte intégration dans des organisations collectives, cela les ramenant à des fonctions d’exécution sous la direction de hiérarchies beaucoup plus intrusives. Ils sont aussi concurrencés par l’apparition de nouvelles pratiques, constitutives d’éventuels nouveaux métiers, qui ne correspondent pas aux canons professionnels hérités et qui émergent pour assumer soit des tâches qui n’existaient pas antérieurement, soit des activités reconfigurées (Chauvière, 2004)…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/08/2020
- https://doi.org/10.3917/rfas.202.0029

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