Fin 2004, un jeune, faisant partie d’une association jeunesse, se suicide par pendaison. C’est le désarroi pour les responsables, porteurs de projets de prévention santé en direction de cette population d’adolescents et de jeunes adultes. Deux élus, impliqués dans l’association, dans le cadre de leur mandat municipal, se questionnent et constatent que jamais la problématique du suicide n’a été évoquée comme thème possible d’action de prévention. Peu de temps après, l’un d’eux, Gérard Bachelier, infirmier psychiatrique retraité, apprend que deux collègues, eux aussi conseillers municipaux, ont perdu chacun un enfant par suicide.
Dans la communauté de communes, au sud de Nantes, les maires et leurs adjoints sont déjà sensibilisés à la problématique du suicide avec la survenue de vingt-neuf suicides en six ans pour une population d’un peu moins de 20 000 habitants.
Avec l’accord de son maire, Gérard Bachelier organise une table ronde, dans sa commune, en février 2005. Cent soixante personnes viennent à cette soirée intitulée « Le suicide, parlons-en ». Elle réunit sur le plateau le président de la commission des affaires sociales de la communauté de communes, le médecin psychiatre responsable de l’unité de prévention du suicide (UPS) du centre hospitalier spécialisé, le médecin généraliste de la commune, un gendarme, un pompier et deux représentants d’association, « SOS amitié » et « Jonathan pierres vivantes » (association de parents endeuillés). Sur le questionnaire d’évaluation remis en fin de réunion, vingt-deux personnes laissent leurs coordonnées pour obtenir plus d’informations et s’investir dans un éventuel projet de prévention…