Pour rappel, l’intention de la Revue française des affaires sociales à la programmation de ce dossier était de rendre compte, dans une perspective centrée sur les sciences sociales, des « trajectoires de parentalité » selon deux axes : la parentalité aux différents âges de l’enfant, d’une part, les incidents biographiques dans la parentalité, d’autre part. Le tout en privilégiant la dynamique de la parentalité et insistant sur son caractère évolutif, voire incertain.
Il n’est pas sans intérêt de noter que l’essentiel des articles retenus traite de l’impact de ce que l’on peut appeler des incidents biographiques au sens large : naissance du deuxième enfant, emprisonnement, cancer, recomposition familiale, effet résidentiel des séparations parentales, mortalité prénatale, cécité maternelle, confrontation au conseil de discipline scolaire, parentalité à l’issue d’un placement par l’Aide sociale à l’enfance (ASE)… et que le fait d’être parent aux différents âges de l’enfant n’est quasiment pas abordé, en laissant ce thème aux approches plus psychologiques – approches pour lesquelles les écrits sur la petite enfance ou sur l’adolescence sont foisonnants, les années de l’enfance proprement dite et de l’école primaire étant beaucoup moins traitées. Ce constat de l’omniprésence psychologique en matière d’enfance, nous l’avons partagé avec Laurence Gavarini lorsqu’il s’est agi d’aborder d’un point de vue socio-épistémologique la petite enfance et l’évolution des places parentales…