Les interventions des aidants familiaux, ou plus généralement des aidants à la fois profanes et bénévoles, sont de mieux en mieux prises en compte dans les réflexions et les analyses sur le système de soins. La proportion grandissante de personnes très âgées, grandes demandeuses de soins, dans une conjoncture économique atone et de déficit de tous les comptes sociaux, a attiré l’attention sur les aidants qui ne coûtent rien tout en procurant des services considérables. Alors que les analyses s’intéressaient auparavant, d’une part, aux comportements des individus (dans un esprit de prévention des risques) et, d’autre part, aux services de santé, on cherche à présent à explorer un nouvel objet : le réseau des aidants profanes qui contribuent à la prise en charge des personnes. Fin 2015, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) ont ainsi terminé deux volets d’un grand programme d’analyse des capacités, aides et ressources des seniors (CARE, 2015, 2018) qui décrit précisément les relations d’aide qui interviennent en faveur d’un individu. Cette importante enquête s’inscrit dans la tradition, déjà longue dans la littérature anglo-saxonne, d’études des fonctions des réseaux de relations personnelles dans la protection de la santé des individus et dans la prise en charge de leurs maladies (Berkman et Glass, 2000 ; Ferlander, 2007).
Dans cet article nous allons pareillement nous intéresser aux relations d’un individu en situation de vulnérabilité…