CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Peu connu du grand public, l’accueil familial est un dispositif médico-social ayant pour vocation l’hébergement et l’accompagnement des personnes âgées et/ou handicapées. L’étude de l’Institut de formation de recherche et d’évaluation des pratiques médico-sociales (IFREP) recense, en 2014, 9 742 accueils pour 14 549 accueillis. Organisé sous l’égide du conseil départemental, ce mode de prise en charge est proposé par des particuliers qui ont obtenu un agrément. Majoritairement exercé par des femmes, à 87 %, six sur dix ont plus de cinquante ans. Leur habilitation s’appuie sur des conditions de continuité de l’accueil. Elles doivent garantir la protection de la santé, la sécurité et le bien-être physique et moral des personnes accueillies (54 % sont des personnes handicapées et 46 % des personnes âgées).
Bien que l’accueil familial soit juridiquement encadré depuis plus de trente ans, il reste peu développé. Pourtant, la réduction progressive du nombre de places en établissement, les durées moyennes de séjours à l’hôpital toujours plus courtes et le poids démographique d’une population âgée devraient lui conférer une autre place. Pour quelles raisons n’est-il pas davantage plébiscité ? Comment se fait-il également qu’il ne soit pas reconnu en tant qu’alternative à une entrée en institution ? Comment expliquer son invisibilité ?
Si l’on s’appuie sur les études sociologiques qui ont été menées dans d’autres domaines du care (Molinier et al., 2009) et surtout auprès d’autres pourvoyeuses, telles que les aides-soignantes (Arborio, 2012), aides à domicile (Avril, 2014) ou aidantes familiales (Webe…

Français

Peu connu en France, l’accueil familial consiste en l’hébergement et l’accompagnement personnalisé de personnes âgées et/ou handicapées chez des particuliers. Cet article propose de comprendre pour quelles raisons ce dispositif reste invisible alors qu’il est juridiquement encadré depuis plus de trente ans. Plusieurs raisons y contribuent. Les entretiens ethnographiques réalisés auprès de femmes qui exercent ce métier montrent qu’elles sont dues, en partie, à une reconnaissance institutionnelle inachevée. Par ailleurs, la construction de leur identité de métier et leurs compétences proviennent d’expériences et de savoir-faire informels. Bien que ces ressources personnelles constituent des atouts dans leur posture de soignantes, elles sont subordonnées aux aléas du travail émotionnel qu’elles doivent accomplir. Non reconnu dans leur exercice, il ne permet ni de valoriser la qualité de leur accompagnement ni d’appréhender sa pénibilité.

Célia Le Cocq-Foltz
Doctorante en sociologie.
Université de Caen-Basse-Normandie.
Centre de recherche risques et vulnérabilités, EA 3918.
Il vous reste à lire 97 % de cet article.
Acheter cet article 5,00€ 22 pages, format électronique
(html et pdf)
add_shopping_cart Ajouter au panier
Autres options
Membre d'une institution ? business Authentifiez-vous
Déjà abonné(e) à cette revue ? done Activez votre accès
Mis en ligne sur Cairn.info le 14/05/2019
https://doi.org/10.3917/rfas.191.0017
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour La Documentation française © La Documentation française. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
keyboard_arrow_up
Chargement
Chargement en cours.
Veuillez patienter...