CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Aucun accord ne peut prétendre déterminer les prix des médicaments onéreux sur une base scientifique exclusive ou dominante. Ces prix relèvent de ce fait de difficiles négociations commerciales. Dans un contexte de désarroi public et de divergences doctrinales fortes quant à l’accès au marché de médicaments innovants, notre article distingue, sous l’appellation confuse de « contrat de performance », les contrats « de partage de risques » et « de résultat ». Nourri du partage d’expériences internationales (objet de nos séminaires annuels franco-américains et 1er colloque euro-atlantique en 2017 à Paris), il met en question la finalité des concepts et méthodes dans une période de transformation de nos systèmes pour leur survie.
Le débat quant au prix des médicaments remboursables « innovants » (entendus ici comme apportant ou promettant un gain clinique significatif, jouissant d’une protection brevetaire, présentant une pétition de prix très élevé, et non immédiatement menacés par une offre technologiquement supérieure) a pris le tour d’un rapport de force. L’inflation des prix publiés, un horizon illisible pour tous et la rupture de confiance sont devenus insoutenables. Le levier des « licences obligatoires », qui, au nom de l’intérêt national, permet de déroger au droit des brevets sur le fondement de prix excessifs ou de non-commercialisation des produits est, en l’état des technologies, modérément convaincant pour des produits très spécialisés.
Depuis des millénaires de commerce en tous domaines, les prix sont toujours négociables et négociés, ceux publiés ne sont jamais réellement pratiqués…

Français

Aucun accord ne peut prétendre déterminer les prix des médicaments innovants onéreux sur une base scientifique exclusive ou dominante. Ces prix relèvent de ce fait de difficiles négociations commerciales, multifactorielles. Dans un contexte international d’inflation continue et de désarroi des décideurs, les accords se diversifient, les prix publics voient leur justification évoluer et perdent leur signification, au prix de délais d’accès insupportables, voire d’une rupture de dialogue entre acheteurs et producteurs. Entre ces derniers, un contrat de partage de risques économiques peut parfois être justifié pour motiver le co-développement d’une technologie et/ou une transformation organisationnelle sur notre territoire national. Mais pour les contrats d’achat-vente qui ne recouvrent pas cet objet, la garantie commerciale de résultats définis par avance à l’échelle individuelle ou populationnelle nous semble une voie raisonnable, et l’approche dite value-based pricing inappropriée.

Francis Megerlin
Professeur à l’université de Strasbourg – EUCOR/The European Campus. Centre d’études internationales et européennes CEIE CNRS EA 7307.
Senior Fellow, Berkeley Center for Health Technology, Université de Californie. Membre de l’Académie nationale de Pharmacie.
Il vous reste à lire 96 % de cet article.
Acheter cet article 5,00€ 18 pages, format électronique
(html et pdf)
add_shopping_cart Ajouter au panier
Autres options
Membre d'une institution ? business Authentifiez-vous
Déjà abonné(e) à cette revue ? done Activez votre accès
Mis en ligne sur Cairn.info le 16/11/2018
https://doi.org/10.3917/rfas.183.0129
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour La Documentation française © La Documentation française. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
keyboard_arrow_up
Chargement
Chargement en cours.
Veuillez patienter...