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Cet article traite des usages sociaux de l’expression « économie collaborative » dans la société contemporaine française. Elle est apparue à la faveur de la crise financière et sociale de 2008, alors que se diffusaient les applications mobiles sur téléphones intelligents ainsi qu’une technologie dite de « plateforme ». Celle-ci met en relation instantanée des offreurs et des demandeurs qui ne se connaissent pas, pour qu’ils échangent des écrits et des images, des idées, des biens, des outils, des lieux, des services ou des projets.
Après avoir identifié les promoteurs de l’expression et caractérisé leurs discours, nous rendons compte des pratiques sociales effectives afin de montrer que « l’économie collaborative » est passée, en dix ans, de la rhétorique de l’utopie à celle de la dystopie.
Nous nous appuyons pour ce faire sur une revue de littérature internationale, un corpus de documents produits par les acteurs et une enquête empirique sur les plateformes numériques dans le secteur du service à la personne.
Le terme « économie collaborative », au xxi
e siècle, a été proposé et diffusé par des consultants et essayistes médiatiques. Jérémy Rifkin, se réclamant de l’économie de la fonctionnalité, affirme qu’avec internet, la propriété est supplantée par « l’accès », un droit d’usage provisoire. L’économie collaborative pourrait ainsi « éclipser » le capitalisme (Rifkin, 2014). Rachel Botsman et Roo Rogers (2010) plaident également pour le déploiement de la « consommation collaborative » qui permet à chacun de valoriser son capital dormant (voiture, maison, terres cultivables, perceuse…) en partageant son usage grâce à des liens horizontaux…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/10/2018
- https://doi.org/10.3917/rfas.182.0092

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