Handicap
Les travailleurs handicapés vieillissants, Alain Blanc (dir.), coll. « Handicap vieillissement société », Presses universitaires de Grenoble, 2008, 244 pages, 21 euros.
1Du fait de l’allongement programmé de la durée d’activité des salariés appartenant au milieu ordinaire de travail et de l’augmentation de l’espérance de vie des travailleurs handicapés exerçant dans le secteur protégé, les employeurs de ces deux secteurs sont confrontés à la présence d’une population constituée de travailleurs handicapés vieillissants connaissant des restrictions de capacités, d’usure professionnelle, de limitations de compétences dues à l’avancée en âge... Cet ouvrage apporte sa contribution à une réflexion portant sur les conditions de prise en charge d’une main-d’œuvre spécifique et sur les modalités d’existence d’une solidarité collective.
Handicap et accompagnement, nouvelles attentes, nouvelles pratiques, Henri-Jacques Stiker, José Puig et Olivier Huet, Dunod, 2009, 180 pages.
2Qu’est ce que bien accompagner une personne en situation de handicap? Le bon accompagnement ne peut être que celui jugé tel par les intéressés, seuls légitimes pour décider de ce qui peut ou non être appelé accompagnement. Le bon accompagnement, n’est-il pas, au fond et simplement, l’accompagnement tout court ? Cet ouvrage en explore le champ, propose des déclinaisons de ce que signifie « être compagnon », et enfin pose la question de l’enseignement de l’accompagnement.
Politique de la santé, hôpital
La métamorphose de la médecine, Jean-François Picard et Suzy Mouchet, coll. « Science Histoire et Société », Presses universitaires de France, 2009, 250 pages, 26 euros.
3Dans un siècle marqué par deux guerres mondiales qui ont laissé la France exsangue et par des découvertes décisives en recherche biologique, le monde médical a connu à partir des années 1950, une véritable révolution que nous décrivent les auteurs de cet ouvrage. Résultat d’un travail exhaustif d’analyse d’archives, cet ouvrage est éclairé par les témoignages de grandes personnalités, de médecins praticiens et de chercheurs. Les auteurs soulignent également la place que l’Institut national de la santé et de la recherche médicale a occupée dans cette métamorphose.
La promotion de la santé au travers des images véhiculées par les institutions sanitaires et sociales, actes du colloque sur l’histoire de la protection sociale, Arles 18/19 avril 2007, La Documentation française, 2008, 426 pages, 25 euros.
4Cet ouvrage est issu d’un colloque organisé dans le cadre du 132e Congrès national des Sociétés Historiques et scientifiques, avec le soutien du Comité d’histoire de la sécurité sociale au cours duquel les chercheurs et universitaires se sont penchés sur les transformations survenues, depuis plusieurs siècles, dans l’image du malade et les représentations de nos institutions sanitaires et sociales. Fruit de leur réflexion, l’ouvrage comporte des articles inédits, souvent illustrés, sur des sujets peu explorés : l’image du malade à des époques différentes, le patrimoine hospitalier et son image dans les mentalités collectives, les campagnes d’éducation sanitaire et la contribution des institutions sanitaires et sociales à la prévention.
Psychothérapie et société, Françoise Champion, (dir.), coll. « Sociétales », Armand Colin, 2008, 335 pages, 24 euros.
5Les conceptions divergentes des troubles psychiques et de leur prise en charge suscitent aujourd’hui débats et polémiques. Simultanément on assiste à de profondes mutations dans les politiques de santé. Les représentations sociales sur la souffrance, le mal-être et le bonheur participent aussi de la question psychothérapeutique. La psychothérapie relève-t-elle de la médecine ou de la psychologie ? Quelles compétences exige sa pratique ? Quel est son champ d’intervention ? Peut-on évaluer scientifiquement son efficacité ? Qui a recours à la psychothérapie et pourquoi ? Cet ouvrage, appuyé sur des enquêtes sociologiques et historiques inédites, répond à cet ensemble d’interrogations et au besoin de compréhension suscité par les guerres professionnelles entre « psy ».
L’hôpital et la profession infirmière, les voies de la modernisation, une comparaison France-Japon, Philippe Mossé, Maryse Boulongne-Garcin, Toshiko Ibe et Tetsu Harayama, Éditions Seli Arslan, 2008, 192 pages, 23,50 euros.
6À un moment où la profession infirmière est en profonde mutation et où les institutions hospitalières sont l’objet de nombreuses réformes, la comparaison entre les réalités des deux pays est éclairante. Cet ouvrage réalisé par une équipe franco-japonaise composée de deux chercheurs en soins infirmiers, d’un économiste et d’un sociologue, met en perspective des analyses historiques et les résultats d’enquêtes originales menées dans les deux pays. Ces enquêtes révèlent que les rapports unissant profession infirmière et organisations hospitalières sont caractérisés au Japon par la prépondérance de la logique domestique ce qui contraste avec la situation française où dominent les logiques industrielle et professionnelle. Ce livre montre que les voies de la « modernisation » s’inscrivent dans des contextes différents. Au Japon, l’avenir de la profession infirmière ne peut être dissocié des formes qu’y prendra l’émancipation de la femme. En France, il est lié aux évolutions des organisations hospitalières, de la place des infirmières au sein du système de soins et dans la division du travail médical.
Une histoire économique de l’hôpital (XIXe-XXe siècles), une analyse rétrospective du développement hospitalier, Tome 1 (1803-1945), Jean-Paul Domin, Comité d’histoire de la sécurité sociale /La Documentation française, 2008, 310 pages, 30 euros.
7L’objectif de cet ouvrage est de s’interroger sur les interactions entre le système économique et la prise en charge de la santé. Il s’appuie sur un travail d’histoire quantitative. Il étudie l’évolution du financement hospitalier et les transformations successives de l’organisation interne. Il permet d’analyser la logique historique du développement hospitalier, en prenant appui sur la progression séculaire des dépenses et en dégage les grandes étapes. Ce travail doit permettre de s’interroger sur les enjeux de la période actuelle et sur les nouveaux modes de régulation qui semblent se dégager dans le domaine hospitalier.
L’asile aux fous, un lieu d’oubli, Philippe Artières et Jean-François Laé (dir.), photographies de Roger Camar, Presses universitaires de Vincennes, 2009, 130 pages, 18 euros.
8Prises dans les années 1950 dans deux hôpitaux psychiatriques, à Tunis et à Paris, par un jeune médecin découvrant les conditions d’exercice de son métier, ces photographies constituent à la fois un regard interrogeant l’institution, un témoignage rare dans l’histoire de la psychiatrie et un geste de résistance. Des textes les accompagnent dans leur exploration de ces lieux frappés d’oubli.
Politiques européennes
La longue marche vers l’Europe sociale, Jean-Claude Barbier, coll. « Le lien social », Presses universitaires de France, 2008, 279 pages, 26 euros.
9Malgré des réalisations incontestables depuis le traité de Rome en 1957, ce qui a été accompli reste relativement maigre aux yeux de ceux qui pensent qu’il est souhaitable de construire une solidarité à l’échelle européenne. Les systèmes de protection sociale modernes se sont bâtis depuis la fin du XIXe siècle sur une base nationale : avec une langue, des frontières, des formes de réciprocité, un contenu partagé de citoyenneté, bref, une certaine culture politique. Or il n’y a pas de culture politique européenne. Alors que l’économie et le droit ont été mis en commun de façon croissante, la solidarité reste nationale, et elle le restera longtemps encore. L’Europe sociale ne pourra s’approfondir qu’au prix de la création d’une véritable politique culturelle communautaire, qui promeuve réellement l’échange culturel entre les citoyens et les citoyennes.
Social
Pourquoi faire participer les jeunes. Expériences locales en Europe, Patricia Loncle, coll. « Débats Jeunesses », L’Harmattan, 2008, 239 pages, 20 euros.
10Pourquoi faire participer les jeunes en Europe ? Les réponses à cette question sont complexes car elles renvoient à des phénomènes plus globaux, comme les difficultés socio-économiques croissantes des jeunes ou l’individualisation des parcours vers l’âge adulte. Par ailleurs, les expériences de participation se centrent pour la plupart sur l’éducation à la citoyenneté et plus rarement sur des tentatives d’implication réelle des jeunes à la vie d’un territoire ou d’une institution. Cet ouvrage s’intéresse aux tendances transversales qui caractérisent les expériences de participation locale en Europe, ainsi qu’aux principes sur lesquels elles s’appuient. Il analyse également les actions conduites dans un quartier de Metz et à Rennes.
Les entreprises sociales pour l’habitat. Les premiers logements sociaux en France, Youri Carbonnier, La Documentation française, 2008, 284 pages, 29 euros.
11L’ouvrage propose la première synthèse sur l’histoire des origines du logement social. Les concentrations de population induites par la révolution industrielle posent très tôt la question du logement des ouvriers. Face aux conditions de vie déplorables de familles entassées dans des taudis et sous la menace des épidémies, des entreprises d’abord puis des hommes de l’art, enfin des philanthropes férus d’hygiène constituent un mouvement qui vise à améliorer l’habitation ouvrière. La fin du XIXe siècle consacre l’essor de ce qu’on appelle « les habitations à bon marché » suivant le principe que tout travailleur a droit à un logement décent et sain, gage de son bien-être et de son insertion sociale. Les constructions sont variées (de la maisonnette individuelle à l’immeuble collectif) mais présentent des traits communs : des matériaux solides, sains et économiques, un soin particulier pour la distribution des logements, progressivement dotés des meilleures avancées de l’hygiène et parés d’un décor qui veut témoigner de la dignité des habitants.
Les services à la personne, François-Xavier Devetter, Florence Jany-Catrice et Thierry Ribault coll. « Repères », La découverte, 2009, 122 pages.
12C’est par le prisme de l’emploi que cet ouvrage propose d’explorer la socioéconomie des services à la personne. Les activités s’effectuent souvent dans le cadre d’un rapport social où prestataire et usager, ou client, sont en interaction. Cette singularité rend indispensable une approche qui ne transforme pas le service à la personne en un banal produit. L’aide à domicile auprès des personnes âgées en est l’archétype. Elle soulève la question de la compatibilité entre le caractère professionnel de la prestation et la fragilité économique et sociale dans laquelle se trouve souvent le salarié qui l’effectue. Peut-on penser la professionnalisation des salariés sans interroger la qualité des services rendus, ni la nature des conditions de travail et d’emploi ?
Tutelle des mineurs et protection juridique des majeurs, Jacques Massip, Defrénois/lextenso éditions, 2009, 848 pages, 99 euros.
13Cet ouvrage traite de l’administration des biens des mineurs (administration légale et tutelle) et de la protection, tant personnelle que patrimoniale, des majeurs dont les facultés personnelles sont altérées. L’ensemble de cette matière a été entièrement refondu par la loi du 5 mars 2007 entrée en vigueur le 1er janvier 2009. Les nouveaux textes conservent sur bien des points des règles identiques ou voisines de celles précédemment en vigueur. C’est pourquoi l’ouvrage expose les problèmes que la pratique avait révélés et analyse une jurisprudence que la nouvelle loi a, très fréquemment, entérinée. Des développements importants sont consacrés aux innovations les plus importantes de la nouvelle législation, tels que le mandat de protection future ou les mesures d’accompagnement social et judiciaire des personnes vulnérables.
