1Fidèle lecteur de la Revue française des Affaires sociales depuis près de vingt ans, Éric Brunie est inspecteur à la DDASS de la Creuse et responsable du pôle handicap.
2• Comment avez-vous connu la Revue française des Affaires sociales ?
3Par le service de documentation de la DRASS à Limoges. C’était en 1986. J’étais tout nouveau à mon poste d’inspecteur et je travaillais sur la politique de santé. J’étais preneur de tous les articles de fond sur ce sujet. Ensuite, j’ai changé de département mais j’ai continué à lire la revue. D’ailleurs, le centre de documentation de la DDASS de la Creuse me l’adresse régulièrement car les documentalistes savent que je l’apprécie. Je photocopie souvent des articles qui m’intéressent, afin de pouvoir les lire plus facilement, voire les archiver. Il faut dire que la revue est assez lourde et encombrante ! De plus, les pages sont denses. Ce n’est pas le livre de chevet idéal question format ! Si j’avais une suggestion d’évolution de la revue, ce serait sur la mise en page qui mériterait d’être plus attractive et plus accrocheuse. Il faut vraiment être motivé pour se plonger dans les articles.
4• À défaut de la forme, le fond vous convient-il ?
5Oui, tout à fait. La revue apporte toujours un éclairage pointu sur nos activités. Elle va plus loin que d’autres supports dans les mêmes domaines. Nous sommes abonnés à des revues de notre secteur professionnel mais j’estime qu’elles sont trop légères. Alors que la Revue française des Affaires sociales est une revue d’experts, sérieuse, très fouillée. Tout en restant accessible car les textes ne sont pas scientifiques. Elle s’adresse aussi bien à des experts qu’à des néophytes. C’est une vraie force de savoir se mettre à la disposition d’un large public de lecteurs. Pourtant, elle aborde des problématiques qui sont souvent difficiles à simplifier. Mais les articles offrent des pistes pour mieux comprendre, sans pour autant donner des recettes toutes faites. Elle informe de façon intelligente. À chacun de creuser et de mettre en perspective les propos des auteurs avec son quotidien, ses pratiques et avec ce que les médias diffusent. Elle permet de nuancer certaines idées. D’autre part, j’apprécie la variété des thèmes abordés, la mixité des auteurs qui sont aussi bien des fonctionnaires, des chercheurs, des enseignants…, le ton qui reste toujours objectif, impartial et très informatif. Tout cela donne à la Revue française des Affaires sociales une vraie valeur ajoutée.
6• Que vous apporte-elle concrètement ?
7Elle me permet d’acquérir une culture générale dans mon domaine professionnel et me donne un certain recul. En fait, la Revue française des Affaires sociales m’intéresse à double titre. En effet, je suis aussi syndicaliste et la revue traite souvent des problématiques de l’emploi, de la sécurité sociale… Elle alimente ma réflexion par rapport à ma pratique syndicale. Je m’en sers aussi souvent comme base dans mes formations pour les jeunes syndicalistes ou pour préparer des interventions dans des colloques syndicaux, auprès de gens influents…
8• Quels sont les numéros qui vous ont particulièrement marqué ?
9Je pense notamment à celui sur la protection sociale en Europe. Les articles sur ce sujet sont vraiment captivants car ils permettent de comparer les expériences dans les différents pays. C’est formateur et constructif. Les numéros sur le handicap m’interpellent évidemment, puisque c’est mon quotidien professionnel. Tous ceux aussi sur la politique de l’emploi mais ça, c’est plus avec ma casquette de syndicaliste !
10• Vous arrive-t-il de la conseiller ?
11Oui, très souvent. Aux étudiants, notamment. Surtout ceux qui viennent nous consulter parce qu’ils rédigent un mémoire sur la santé. D’ailleurs, je l’ai conseillé à une étudiante pour son mémoire sur le handicap et elle a obtenu une excellente note ! J’incite aussi mes collègues à la lire. Je regrette que nous ne prenions pas assez de temps, dans le cadre professionnel, pour lire la Revue française des Affaires sociales. C’est un outil de travail.
12• Que pensez-vous de la périodicité ?
13Tous les trimestres, c’est parfait !
14• Pensez-vous à des thèmes ou des sujets qui n’ont jamais été traités et qui vous intéressent ?
En tant que syndicaliste, je suis toujours preneur d’informations sur la précarisation, la santé au travail… Sur ces sujets, nous disposons de constats mais pas de solutions ou de pistes de réflexion. Si la Revue française des Affaires sociales se penchait sur ces problématiques, je pense que j’y trouverais une mine d’idées, des clés pour l’avenir…