1Qui mieux que les documentalistes connaît le profil des lecteurs d’une revue et surtout leurs attentes ? Rencontre avec quatre professionnelles de la documentation au ministère de l’Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement et au ministère de la Santé et des Solidarités. Catherine Baude, responsable de la politique documentaire, Odile Vachette-Gaudillère, responsable du centre de documentation inter-directions de Montparnasse, Marie-José Penvern, son adjointe, et Monique Carrière, documentaliste dans ce même centre.
2• Tout d’abord, la Revue française des Affaires sociales a-t-elle évolué au fil des années ?
3O. Vachette-Gaudillère : Oui. Je suis documentaliste au ministère depuis 1976 et je note que la revue a, peu à peu, mis plus l’accent sur les thématiques santé-social que sur celles emploi-travail. Je crois qu’il existe aussi de plus en plus de numéros avec des dossiers spéciaux.
4• Qui sont les lecteurs de la Revue française des Affaires sociales ?
5O. Vachette-Gaudillère : Il s’agit essentiellement d’agents des ministères qui travaillent sur des dossiers pointus concernant, par exemple, les personnes handicapées, l’exclusion, les migrations, les expériences européennes dans le domaine social… Les articles de la RFAS alimentent leur réflexion et les aident à élaborer les politiques publiques de demain. Il y a aussi des universitaires, des étudiants et des chercheurs… mais nous les connaissons moins. Nous tenons à la disposition des lecteurs toute la collection de la revue, depuis sa création. Les derniers numéros sont sur les présentoirs dans la salle de lecture.
6M.-J. Penvern : Le plus souvent, les personnes viennent nous voir parce qu’elles cherchent des informations sur des sujets précis et c’est nous, qui les orientons vers la RFAS. Cependant, il y a des habitués qui se souviennent que la RFAS a traité d’un thème en particulier, mais ils ont oublié le numéro de la revue car parfois, cela date de plusieurs années.
7• Existe-t-il des numéros « à succès » ?
8M. Carrière : Oui. Il suffit de regarder le stock des exemplaires supplémentaires que nous pouvons donner. Certains numéros disparaissent très vite. Je pense notamment à ceux qui abordent les réformes de la protection sociale en Europe, le RMI, le handicap… Les numéros sur les anniversaires partent aussi très vite car il n’existe pas d’équivalent : les 50 ans de la Sécurité sociale, les 20 ans de l’IGAS…
9O. Vachette-Gaudillère : Nous attachons certains exemplaires avec des élastiques, comme ceux sur le handicap, afin d’éviter les « emprunts » très longue durée !
10• Pourquoi un tel engouement ?
C. Baude : La RFAS est une revue de référence dont la notoriété n’est plus à faire. Datés, les articles représentent des points de repères incontournables pour ceux qui travaillent notamment, sur l’historique des actions du ministère. Spécialistes dans leur domaine, les auteurs apportent de la crédibilité à la revue. Même si les sujets sont abordés dans d’autres documents, la RFAS va plus loin. Il existe une vraie nécessité pour les fonctionnaires et une attente d’accéder à ce type d’informations.