CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1L’autonomie juridique du social et du travail s’est construite en France, comme dans la plupart des pays voisins, à la fin du XIXe siècle autour de la loi sur les accidents du travail. Le risque professionnel est donc un élément fondateur de l’activité du ministère du Travail, autour duquel s’articule une part importante des structures administratives du ministère jusqu’à nos jours. En 1975, par exemple, lorsque la Direction des relations de travail est créée, elle s’organise autour des questions de sécurité et de prévention.

2Or, au regard des publications de la Revue française du Travail (RFT) puis de la Revue française des Affaires sociales (RFAS) [1] depuis soixante ans, le lien originel établi et entretenu entre le ministère et la question du risque professionnel semble bien ténu. En soixante ans, seulement 3,71 % des occurrences comptabilisées dans la revue entre 1946 et 2004 concernent les risques professionnels, la réparation, la prévention et la sécurité. La profondeur historique montre à quel point le risque professionnel est un sujet secondaire, relativement négligé ou occulté [2] alors que dans le même temps l’actualité et la centralité du risque professionnel ne cessent de s’imposer. Dans les années qui suivent la Libération, se met en place en France le premier système complet et obligatoire de prévention de la santé et de la sécurité en Europe. Ensuite, à partir de la fin des années 1960, dans un contexte d’augmentation des accidents du travail et des maladies professionnelles, des mouvements sociaux d’un type nouveau mettent en avant des revendications sur la sécurité et sur la protection de la santé au travail, qui avaient du mal à émerger jusque-là. Un premier tournant juridique est pris avec la loi du 6 décembre 1976 qui introduit le concept de sécurité intégrée et le tiers temps des médecins du travail à consacrer à l’amélioration des conditions de travail. Enfin, à partir de l’adoption de la directive européenne du 12 juin 1989 sur l’amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs sur le lieu de travail, le droit européen exerce une pression déterminée en faveur de la construction d’un droit à la santé au travail et d’une normalisation de plus en plus contraignante (Omnès, 2006).

3Comment expliquer dans un tel contexte cette faible émergence du thème du risque professionnel dans une revue rattachée administrativement au ministère ? Cela tient-il au statut et à l’histoire de la revue et des auteurs ou, plus largement, à une incapacité de la sphère politique à anticiper les évolutions de la gestion du risque et de la société sur ces questions ? Et au-delà, cette revue dont il est dit que « les articles ne reflètent que l’opinion des auteurs et n’engagent pas les politiques des ministères » ne serait-elle pas à l’image d’une société qui, traditionnellement, a peu intégré le social, la prévention dans ses pratiques et dans ses cultures ?

4Pour aider à comprendre et à interpréter ce relatif silence de la revue autour du risque professionnel, le corpus des articles abordant le risque professionnel [3], est analysé au regard des politiques publiques relatives au risque professionnel, des cultures et des pratiques de gestion du risque et des attentes sociales d’un côté, des évolutions rédactionnelles de l’autre. La chronologie, le nombre, la forme et le contenu des articles, le choix des auteurs donnent à voir les rythmes, les perceptions et les représentations du risque mises en avant par la revue, et les fonctions assignées ou simplement remplies par la revue en la matière. À cet égard, la revue accompagne-t-elle simplement les inflexions du droit et des pratiques ou anticipe-t-elle pour peser sur les évolutions en offrant un tremplin aux idées neuves ou au contraire en les occultant ? Ainsi mesurée, identifiée, située dans l’espace et dans le temps, la thématique du risque lue avec une perspective historique de soixante années permet de mettre au jour les permanences, les spécificités nationales, les résistances à la prévention qui éclairent l’actualité du risque (le scandale de l’amiante, la détérioration des indicateurs de la santé et de la sécurité au travail, l’émergence dramatique des cancers professionnels…).
Depuis 1946, le traitement du risque suit un rythme à trois temps autour desquels est articulée cette étude : une phase informative durant la lente mise en place du système de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs, une phase de repli qui correspond à un déplacement des priorités sociales et rédactionnelles, et enfin une relance du thème à partir des années 1980 quand la logique de prévention l’emporte et quand la revue se structure et change de formule rédactionnelle.

Une revue informative au service de la sécurité, de 1946 aux années soixante

5Cette première phase est la plus prolifique. Les articles s’inscrivent dans trois directions : ils visent à soutenir le processus d’institutionnalisation de la gestion du risque par une information simple et accessible ; ils se proposent de réfléchir aux relations entre productivité et risque et aux expériences étrangères ; et enfin ils proposent des mesures de prévention ciblées sur des populations et des risques spécifiques.

Information sur les nouvelles institutions chargées de la sécurité

6Dans cette phase de mise en place du système obligatoire de protection des travailleurs, la revue répond à l’objectif que le ministère s’est fixé, depuis l’origine, de mettre à la portée d’un public le plus large possible les informations sociales. Afin de diffuser la logique préventive qui inspire la réforme d’après-guerre, les premières années de la revue sont consacrées à des articles informatifs sur les instances représentatives chargées de la sécurité et sur les dispositifs du système de protection des salariés institutionnalisé à la Libération dans une indéniable continuité avec Vichy.

7Chaque instance et chaque profession de gestion du risque font l’objet d’une présentation informative effectuée le plus souvent par des universitaires de la faculté de Paris et/ou des responsables administratifs. Les comités hygiène et sécurité – CHS – (Anonyme, 1949a), la médecine du travail (Anonyme, 1948 ; Balan, 1950 ; Fourcade, 1954), l’Inspection du travail (Vayssières, 1956), les comités techniques nationaux (Dulong, 1949), l’Institut national de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles – INS – (Anonyme, 1949b), les comités de sécurité du bâtiment (Branes, 1947) sont traités tour à tour ou de façon conjuguée, notamment « l’action conjuguée des médecins du travail et des caisses de Sécurité sociale en matière de prévention des maladies professionnelles » (Laroque, Desoille, 1947). Les interrogations sont simples. Elles portent sur le rôle de chaque instance dans la prévention des risques, sur leur mode de fonctionnement, sur la « détermination de la cotisation accident du travail » (Anonyme, 1947c) ou sur leur rentabilité, à travers l’article « Un service médical d’usine est-il rentable et dans quelles conditions ? », écrit par le docteur Balan, médecin d’usine, qui garde encore le vocabulaire ancien (Balan, 1950)

8Au terme d’une ou de plusieurs années de fonctionnement, quelques évaluations sont effectuées : en 1948 est dressé « Le bilan de la première année d’application de la nouvelle législation sur les AT » (Anonyme, 1948) et sera renouvelé chaque année. En 1965, une analyse plus ciblée et plus poussée est menée par l’administrateur civil Jeanne Dulong sur cinq mille accidents mortels du travail. Cette enquête repose sur l’exploitation des statistiques des caisses de Sécurité sociale sur trois années (1959-1961) et des comptes rendus rédigés à cette occasion par les services de prévention des caisses régionales. Les accidents sont classés par profession, d’après l’agent matériel et d’après la nature et le siège de la lésion. L’exploitation de cette documentation met en évidence la surreprésentation des travaux de plein air, des fractures et des traumatismes qui nécessiterait des mesures de protection individuelles et collectives plus fréquentes, de meilleures méthodes de travail et du matériel plus moderne, et enfin une formation professionnelle plus poussée pour prévenir le lourd tribut payé par les travailleurs : « un travailleur perd la vie toutes les soixante-quinze minutes. » (Dulong, 1965).

Une participation à des réflexions nationales et internationales

9Au-delà de la fonction informative, la revue donne la parole en 1947 à de grandes figures universitaires des sciences sociales telles Georges Lefebvre, auteur d’un article de fond sur « le rôle de la classe ouvrière dans la rationalisation du travail » (Lefebvre, 1947), Georges Friedmann sur « L’adaptation des machines à l’ouvrier » (Friedmann, 1947), et Édouard Dolléans sur « Technique et crise du progrès » (Dolléans, 1947). La revue s’inscrit ainsi dans une démarche d’ouverture sur les sciences sociales et affiche sa volonté de mettre le travail au service des hommes.

10Tout en témoignant des inflexions de la vie politique française depuis 1947, l’article « Facteur humain ou facteur social du travail » du R.P. Gemelli, recteur de l’Université catholique du Sacré-Cœur de Milan participe à la même volonté de cadrer l’action du ministère en s’appuyant sur les avancées des sciences du travail (Gemelli, 1952). L’auteur en retrace ici les tentatives successives pour résoudre le problème social du travail, de l’organisation scientifique du travail à la psychotechnique, des leçons tirées des expériences de la guerre et de la reconversion au management du facteur humain. Mais à la prise en compte du facteur humain, l’auteur ajoute la nécessité de tenir compte de la nature collective du travail, de l’intégration sociale du travailleur car le facteur humain s’inscrit dans un système social.

11La revue donne écho à des réflexions menées au sein du ministère du Travail sur les relations entre certaines conditions de travail et le risque. Ainsi, l’inspecteur principal du travail Jean Gouin, chargé de mission auprès du directeur du travail, a consacré plusieurs années de son activité à des travaux sur la productivité, à l’étude des facteurs humains de la productivité, aux conditions physiologiques et psychologiques du travail, à l’adaptation du travail à l’homme et non l’inverse, à la sécurité dans l’industrie, aux recherches psychotechniques et aux relations entre productivité et ergonomie. Il publie dans la revue une série de trois articles sur « Les problèmes sociaux posés par la politique de productivité » (Gouin, 1950, 1951). Ce thème est repris en 1957 par un médecin pour envisager « L’action de la médecine du travail en matière de protection des travailleurs en face de certains progrès techniques et de l’augmentation de la productivité » (Dumortier, 1957).

12À cette ouverture thématique, s’ajoute une ouverture géographique qui ne se limite pas aux missions de productivité aux États-Unis. Certes, la référence américaine est présente ; elle aborde « Quelques aspects du problème de l’intégration des travailleurs dans l’entreprise aux États-Unis » notamment le facteur humain à travers l’étude de quelques réalisations pratiques (Anonyme, 1953), ou la « Recherche et mise en œuvre des moyens propres à réduire l’inadaptation et l’insatisfaction des travailleurs » (Mission sociale de productivité, 1960, 1961). Mais auparavant, des articles rendent compte d’études sur l’URSS sur « L’amélioration des conditions de travail par l’invention ouvrière » (Anonyme, 1947b) et la même année sur « La sécurité du travail en URSS » (Anonyme, 1947a). Dans le cadre de la Mission intra-européenne de productivité, la revue publie un rapport sur la « Réadaptation des diminués physiques en Grande-Bretagne » (Mission sociale de productivité, 1958), ou sur « L’utilisation et développement des méthodes psychotechniques en Allemagne fédérale » (Mission sociale de productivité, 1959). Le ministère du travail diversifie ses sources d’inspiration, en se tournant vers les pays du Nord ou vers le modèle soviétique.

Une approche ciblée de la prévention

13En dehors d’un plan d’action dans l’entreprise en faveur de la sécurité dans le travail dessiné par Georges Binaud (Binaud, 1947) ou d’un article d’un administrateur civil au ministère du Travail sur « les chefs d’entreprise devant la prévention des accidents du travail » (Dulong, 1951), les éclairages sur la prévention concernent des populations ou des risques spécifiques.

14Les populations visées sont les plus vulnérables, conformément à la tradition de la politique sociale française.

15Au lendemain de la guerre, ce sont les très nombreux diminués physiques qu’il est nécessaire de réintégrer sur le marché du travail dans un contexte où la reconstruction implique la mobilisation de toutes les ressources humaines disponibles (Rosier, 1950). Viennent ensuite les jeunes de moins de 18 ans (Christiaens, 1953). Permanent, l’intérêt porté à ces populations se justifie d’autant plus en 1953, que les obligations spéciales les concernant sont mal appliquées, en particulier le décret du 27 novembre 1952. Le docteur Christiaens, professeur de la faculté de Lille, veut par son article attirer l’attention du « Conseil supérieur de médecine du travail sur la situation des jeunes […] mis au travail à la sortie de la scolarité » et suggère un renforcement du rôle de l’inspection du travail, une meilleure orientation et formation professionnelles pour éviter les inaptitudes. L’année suivante ce sont les travailleurs nord-africains (Saulnier, 1954) qui font l’objet d’un article au titre modeste : « Quelques réflexions sur les possibilités de développement de l’esprit de sécurité chez les travailleurs nord-africains en métropole ». Partant du constat que ces travailleurs sont souvent sur les postes les plus dangereux et sont particulièrement vulnérables pendant les six premiers mois de leur emploi, l’ingénieur principal de l’INS, G. Saulnier, définit les moyens et les lieux d’action susceptibles de développer chez eux l’esprit de sécurité, tout en prenant en compte leur culture propre (Blétry, 2006). Conformément à la vision binaire du risque opposant facteurs humains aux facteurs matériels qui domine encore, G. Saulnier propose d’agir sur les comportements individuels et collectifs par voie d’affiches, dessins, causeries en arabe, tracts, films, disques… diffusés et harmonisés par un organisme de propagande.

16Les risques mis en avant sont les « risques d’ambiance » qui portent atteinte aux sens : notons les articles concernant la fonction visuelle (Thibaudet, 1949), le bruit, les vibrations (Anonyme, 1953), l’atmosphère en milieu industriel (Smagghe, 1962). Les autres dangers signalés sont très traditionnels, matériels : dangers électriques (François, 1959), radiations (Andlauer, 1956 ; Doucet, 1961) et nécessitent des interventions en matière d’équipement et la fixation de normes de sécurité. L’émergence et la progression des risques psychiques, des névroses du travail, dès les années 1950, ne sont pas mentionnées dans la revue. L’activité de travail est d’abord conçue comme un engagement physique au travail et ne prend pas encore en compte l’engagement mental au travail sur lequel portent les travaux de Louis Le Guillant, Paul et Jeanne Sivadon et Claude Veil (Billiard, 2001).
Au cours de cette première phase rédactionnelle, les articles sont dispersés, informatifs, sans recul historique et le plus souvent sans prétention scientifique et en décalage avec les représentations sociales dominantes. Leur pouvoir de conviction est probablement faible. La revue contribue sans doute à la lenteur de la mise en place du système français de protection du risque et à son caractère ciblé sur des populations spécifiques. Il est vrai que la revue n’a ni les moyens et ni la structure nécessaires pour atteindre son objectif de diffuser largement l’information sociale. Elle manque à la fois d’articles de fond originaux, de direction de 1953 à 1965, de périodicité régulière et de politique rédactionnelle.

Le temps du repli et d’une distorsion croissante avec la réalité sociale

17Amorcé dès le milieu des années 1950, le repli de la thématique du risque dans la revue s’accélère à la fin des années 1950 pour devenir pratiquement complet de 1958 à la fin des années 1970. Le changement de dénomination de la Revue française du Travail, en 1966, désormais appelée Revue française des Affaires sociales ne rompt pas la continuité de la posture de la revue face au risque professionnel. Pendant près de vingt ans, la revue se trouve en porte-à-faux avec la perception de la sécurité et de la santé au travail que la société construit et mobilise dans le champ de la conflictualité ou de l’activité scientifique.

Le risque professionnel : silence rédactionnel ou enjeu de luttes sociales

18Au moment où des populations, souvent situées aux marges du marché du travail font de la sécurité et de la santé au travail un enjeu des luttes sociales, la revue ne publie plus d’article sur le risque. Elle ne donne aucun écho aux luttes de femmes et de travailleurs immigrants qui, au début des années 1970, mettent en avant des slogans tels que « Ma santé n’est pas à vendre » pour obtenir des garanties pour préserver leur santé dans un contexte de crise et de gel des embauches qui restreint les possibilités de se mettre à l’abri de l’usure (Hatzfeld, 2004). La revue fait également silence sur les associations de victimes ; il faut attendre 1997 pour qu’un article du professeur Golberg consacré à l’amiante soit publié dans la revue (Golberg, 1997). L’explication donnée à ce silence est suggérée par le titre interrogatif d’un article publié, en 1986, par des chercheurs du CNAM: « La sécurité du travail : un thème démobilisateur ? » (Lert et al., 1986)

Une image archaïque et figée du risque professionnel

19La vision du risque que donne la revue évolue lentement. Certes, le risque est davantage relié à l’organisation du travail, comme le laisse voir, par exemple, l’étude sur les nuisances du travail en alternance (Andlauer, Fourré, 1965) ; les malades mentaux ne sont plus ignorés ; un article développe l’idée de leur maintien au travail (Jolivet, 1974). Mais aucun écho n’est donné à la montée en puissance des névroses du travail, pas plus qu’aux travaux déjà mentionnés de Paul Sivadon, de Suzanne Pacaud, de Claude Veil, de Louis Le Guillant qui participent à la naissance de la psychopathologie du travail. Les références sont plus lointaines, comme le montre l’article (Bodman, 1980) consacré au portrait de l’ouvrier métallurgiste syndicaliste Hyacinthe Dubreuil qui, dans son livre Standards, (Dubreuil, 1929) relate son expérience de l’OST dans les usines américaines des années de l’entre-deux-guerres. La vision technique du travail et du risque, la relation à la machine sont encore valorisées ainsi que le risque d’origine environnementale, comme le bruit, qui fait de nouveau l’objet pendant cette période intermédiaire de trois articles (Chemin A. et Chemin P., 1970, 1972 ; Chemin P., 1972)

L’approche médicale de la prévention

20Les articles sur la prévention sont rares et ils sont pratiquement tous le fait de médecins du travail qui n’ont pas toujours une culture des conditions de travail et qui appréhendent plutôt le risque sous un angle strictement médical, faute d’avoir le temps et peut-être aussi la formation pour analyser globalement les facteurs de risque. Le seul article relevant d’une autre discipline est écrit par un économiste et porte à la fois sur le financement et la prévention des accidents du travail (Encelle, 1977).

21Donc la revue ne rend pas compte de la diversification progressive des formes du risque et des intervenants dans l’entreprise, que ce soit le recrutement d’ingénieurs de sécurité dans les grandes entreprises (Moutet, 2006) ou l’intervention des ergonomes qui s’intéressent davantage aux conditions de travail qu’à la réparation. Et même dans la forme, elle semble s’adresser de façon préférentielle au personnel de santé.
La revue reflète, tout en l’amplifiant, l’atonie de la politique de prévention et la force des résistances dans la mise en place du système de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs. Loin d’accorder une place centrale aux forces de renouvellement que le ministère pourrait soutenir, elle semble décalée par rapport aux évolutions organisationnelles et aux initiatives des acteurs sociaux. La revue, privée de structure stable (hormis le comité rédactionnel instauré après 1966), de moyens d’action efficaces, reste figée sur des perceptions traditionnelles du risque, sur le primat de la réparation et sur une conception médicale et technique de la prévention.

La dynamique rédactionnelle et préventive des années 1980 à nos jours

22Avec un retard sur le tournant juridique de 1976 qui recentre la prévention sur l’amélioration des conditions de travail, la revue retrouve un intérêt pour la question du risque professionnel. La remontée de la production des articles sur le risque professionnel au début des années 1980 coïncide avec la refonte de la formule de la revue. Débute alors une phase d’ajustement de la dynamique rédactionnelle aux nouvelles formes du risque et à l’activation de la logique préventive. La revue renvoie une image plus réaliste du risque et de sa gestion. Réussit-elle pour autant à faire pénétrer la démarche préventive dans les pratiques des acteurs sociaux ?

Élan de la thématique du risque et innovations rédactionnelles

23Après un long silence, les articles sur le risque réapparaissent à partir de 1980 avec la parution du numéro anniversaire sur les soixante ans du ministère de la Santé et de la Sécurité sociale, dans lequel ce thème est néanmoins réduit à la portion congrue : sur plus d’une cinquantaine d’articles dans le numéro, un seul porte sur « La sécurité sociale et la prévention des accidents du travail », écrit par Hubert Martin, chef du bureau des accidents du travail (Martin, 1980). Ils donnent un écho décalé et amorti à l’intérêt nouveau accordé à la prévention dans les années 1970. La dynamique s’amplifie dans les années 1990, à l’image de l’effet d’entraînement exercé par la pression communautaire en faveur de la prévention des risques au travail après le vote de la directive-cadre du 12 juin 1989. Elle traduit également les effets amplificateurs des innovations rédactionnelles de la RFAS ; la multiplication des numéros thématiques avec des articles de fond originaux et des numéros anniversaires (« 40 ans de la Sécurité sociale » en 1985, « La médecine du travail à l’heure européenne » en 1989, « Le centenaire de l’Inspection du travail » en 1992, « Âge dans l’emploi, âge dans le travail » en 1994 et, enfin, le numéro entièrement consacré au risque en 1996) donne une résonance plus grande aux thèmes abordés, d’autant que les plumes sont de plus en plus tenues par des chercheurs et recrutées en nombre croissant parmi les sciences sociales.
Fort de l’adéquation de la revue avec la dynamique de prévention, la RFAS renvoie à son lectorat (semble-t-il plus professionnel qu’auparavant) les évolutions des formes de risques et des pratiques de prévention qui se diversifient parallèlement.

Du risque machine au risque organisationnel

24La revue donne de la visibilité au processus de substitution des risques. Au début des années 1980, seuls les risques sensoriels (surdité, vision) font encore l’objet d’articles dans la revue. Il faut attendre 1986 pour que la revue aborde d’autres formes de risque : le stress (Bobin, 1996), l’usure au travail (Gelot, 1992), l’amiante (Golberg, 1997), les cancers professionnels (Brugere, Thébaud-Mony, 1999), le risque moral (Trontin, Béjean, 2001).

25Néanmoins, la revue donne écho avec un certain retard aux évolutions importantes des dernières décennies. Son ancrage du côté de la santé et la présence de la revue Travail et Emploi dans le champ du travail peuvent expliquer partiellement le peu de place accordée au passage du risque machine au risque organisationnel, l’absence d’études sur les troubles musculo-squelettiques (TMS), première maladie professionnelle aujourd’hui et en progression rapide (Hatzfeld, 2006) et l’approche médicale du stress. Le silence autour de l’amiante jusqu’en 1997 ou autour des cancers professionnels jusqu’en 1999 n’en est pas moins surprenant. La revue s’adapte à l’actualité du risque, mais de façon sélective, selon son ancrage administratif et avec un temps d’inertie qui rend compte du caractère sensible des questions du risque.

Réparation, sécurité intégrée et normalisation

26Quoique de façon décalée et estompée, la revue témoigne enfin de l’évolution des pratiques de gestion du risque professionnel. Le début des années 1980 est une phase de transition durant laquelle la réparation, qui fait encore l’objet de plusieurs articles (Dr Camhi, 1983 ; Seillan, 1981) cède la place, en 1984, à la notion de sécurité intégrée définie dans la loi de 1976 qui a inspiré les textes européens dans les années suivantes. Deux articles, l’un en 1984 sur « L’entreprise et la sécurité du travail. La sécurité intégrée » (Seillan, 1984) et l’autre en 1989 sur « Sécurité au travail et normes européennes » (Lejeune, 1989) rendent compte de ce mouvement de mise en conformité des machines, par la fixation de normes à la fois pour les fabricants et pour les utilisateurs. Mais la revue donne peu d’échos aux évolutions les plus récentes souvent importées de l’Europe, à savoir le passage à une normalisation sociale qui se traduit par la multiplication des normes ISO et qui impose une réforme de la gouvernance face à un risque professionnel de plus en plus d’origine organisationnelle.

27La revue donne surtout à voir la version médicale de la prévention en décrivant les médecines différentes (auxquelles tout un numéro est consacré en 1986), la veille sanitaire et la surveillance épidémiologique, à travers l’exemple de l’amiante, et en revenant sur une très ancienne préoccupation, la protection des femmes enceintes, en 1992 (Saurel-Cubizolles, 1992). La ligne de partage que dessinent l’histoire administrative des ministères sociaux et la dualité éditoriale qui en résulte pèse lourd dans la façon d’appréhender, ou de non appréhender, le risque de façon globale, dans toutes ses dimensions, médicales, professionnelles, gestionnaires, sociales, voire politiques.

28Organe de vulgarisation bénéficiant d’une garantie de ressources et d’une large distribution, la Revue du Travail, suivie par la Revue française des Affaires sociales, n’a pas utilisé tous ses atouts pour occuper une place centrale en matière d’information, de mobilisation sur les risques professionnels et de prévention des risques. Au regard de la chronologie des articles, de la représentation du risque et des fonctions assumées, la revue est longtemps en retrait et s’est retrouvée souvent en porte à faux par rapport aux évolutions de la société civile.

29La chronologie de ses publications relatives aux risques professionnels montre que la revue n’a jamais su ou pu anticiper. Ses articles sont en décalage permanent sur les évolutions des politiques publiques dans ce domaine, sur les grandes inflexions de la gestion des risques et par rapport aux thèmes émergents dans les luttes sociales de populations particulièrement exposées.

30La vision du risque professionnel que la revue renvoie est tronquée, technique et à dominante médicale alors que la prévention implique de plus en plus une approche pluridisciplinaire. Les aspects organisationnels et leurs retentissements psychiques sont négligés. De même, les mesures de prévention évoquées sont parcellaires et destinées à des populations ciblées (femmes, jeunes, immigrés, personnes âgées). La division administrative du ministère a sans doute écartelé la thématique du risque entre le pôle « travail » et le pôle « santé » et interdit une approche synthétique du risque professionnel.

31Enfin, les fonctions que la revue assume dans ce domaine sont très en retrait sur les ambitions éditoriales que se fixait l’Office du travail au début du XXe siècle. Chargé « de rassembler et de vulgariser tous les documents et informations utiles », l’Office avait pour but de trouver, grâce à ces enquêtes statistiques, des solutions à la question sociale. Privée de moyens, d’attentes sociales exprimées et de relais politiques…, la revue joue un rôle essentiellement informatif, en particulier dans la phase relativement longue de la mise en place du dispositif de prévention de la santé et de la sécurité d’après-guerre. Publiant des articles plus descriptifs qu’anticipateurs, la revue a une portée mobilisatrice et innovatrice limitée. Son orientation médicale ne l’invite guère à appréhender le risque professionnel comme un enjeu dans les relations sociales. La fonction d’évaluation des politiques publiques dans ce domaine, qui aurait pu être développée pour cette revue rattachée administrativement au ministère, reste également très négligée. Parmi les évaluations possibles, voire nécessaires, la question du coût direct et indirect du risque est très exceptionnellement posée et étudiée. Or l’exemple américain a montré que l’augmentation du coût du risque pouvait être un levier efficace pour convertir les employeurs à la logique préventive.
Loin de mettre à la portée d’un large public une information neuve et mobilisatrice sur le risque professionnel comme l’avait fait le Bulletin du ministère du Travail jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la revue se met à l’unisson d’une société qui attend les années 1970, voire les années 1990, pour devenir, sous la contrainte européenne et sous la pression sociale, perméable à l’esprit de prévention.

Notes

  • [*]
    Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines, membre de l’IDHE – UMR 8533.
  • [1]
    En parlant de la Revue française des Affaires sociales ou de la revue, j’englobe l’ensemble du corpus étudié, à savoir la Revue française du Travail (RFT) de 1946 à 1967 puis la RFAS. On retrouvera l’intitulé exact de la revue dans les références bibliographiques en fin d’article.
  • [2]
    Ce pourcentage renvoie au dépouillement de l’ensemble des numéros de la revue depuis 1946 effectué par Laure Pitti.
  • [3]
    Sont retenus les articles relatifs à la prévention, la sécurité au travail ou plus largement aux risques professionnels liés à l’organisation du travail.
Français

Résumé

La mise en perspective historique de la Revue française des Affaires sociales donne à voir la faible place accordée à la thématique du risque professionnel (3,71 % des occurrences) et le mode de traitement du risque souvent décalé, en retrait ou en porte-à-faux par rapport aux évolutions des politiques publiques et de la société civile. Le risque professionnel est traité selon un rythme à trois temps qui suit plus qu’il n’anticipe les grandes inflexions des politiques publiques, des pratiques et des cultures du risque professionnel et des attentes sociales. La revue a une vision médicale, environnementale et compartimentée du risque professionnel qui néglige les aspects organisationnels du risque et qui reflète sans doute l’écartèlement de la question du risque entre les deux pôles du ministère, le pôle travail et le pôle santé, chacun étant doté d’une revue spécialisée. Enfin, le primat donné à la fonction d’information et les retards de la pratique de l’évaluation en France limitent le rôle anticipateur, mobilisateur, que la revue aurait pu tenir en faveur d’une dynamique de la prévention. La revue n’a ni les leviers efficaces, ni, semble-t-il, la volonté de convertir une société rétive à la logique préventive.

Bibliographie

  • Articles et dossiers de la Revue française du Travail et de la Revue française des Affaires sociales

    • ANONYME, (1947a), « URSS : la sécurité au travail », RFT, n° 13, p. 378-379.
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    • ANONYME, (1948), « Bilan de la première année d’application de la nouvelle législation sur les accidents du travail », RFT, n° 4-5-6, p. 178-197.
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Catherine Omnès [*]
Professeure d’histoire contemporaine à l’université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines, membre de l’IDHE – UMR 8533, elle est responsable scientifique d’une convention de recherche avec la DREES-MiRe sur « Cultures du risque au travail et pratiques de prévention au XXe siècle ». Membre du comité de rédaction et de lecture de la Revue française des Affaires sociales.
  • [*]
    Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines, membre de l’IDHE – UMR 8533.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/03/2010
https://doi.org/10.3917/rfas.064.0173
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