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« Étudier les structures politiques de l’accumulation du capital » en se focalisant sur le cas de l’agriculture roumaine : à l’heure où l’armature du capitalisme mondial est fragilisée par une crise d’une ampleur et d’une intensité inédites, le parti-pris d’Antoine Roger peut d’abord déconcerter. Mais il apparaîtra vite à la lecture que si l’ouvrage se présente assurément comme une enquête empirique située, il peut – et doit – aussi être saisi comme un plaidoyer théorique. Car c’est bien de l’encastrement politique et social de l’accumulation du capital dont il est ici question. Ce va-et-vient constant entre les deux niveaux de lecture – une enquête empirique particulièrement fouillée et un plaidoyer théorique patiemment élaboré – confère à l’ouvrage une remarquable densité d’analyse, qui invite à réfléchir aux instruments permettant de saisir « le » capital à la croisée de l’économie politique et de la sociologie.
Au point de départ, cette énigme : comment expliquer que la transformation capitaliste de l’agriculture roumaine (dominée par la production de céréales et d’oléo-protéagineux) n’ait pas éliminé ses formes parcellaires, héritées successivement de l’entre-deux-guerres et du régime communiste ? Comment rendre raison du fait que des centaines de milliers de petits propriétaires d’abord caractérisés par leurs pratiques d’autoconsommation puissent subsister à l’ombre de quelques grands producteurs exploitants – sans que ces derniers n’entreprennent de redéfinir les structures foncières et de s’accaparer les terres …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 26/11/2021
- https://doi.org/10.3917/rfse.027.0223

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