Si le courant performatif représenté, notamment, par Michel Callon, a connu un important succès auprès des sociologues de l’économie, peu sont les auteurs qui ont entrepris d’en livrer une critique systématique. C’est justement ce que propose Nicolas Brisset dans son ouvrage Economics and performativity. Ce dernier est tiré de la thèse de doctorat que l’auteur a soutenue cinq ans plus tôt et qui s’intitule « Performativité des énoncés de la théorie économique : une approche conventionnaliste » (Brisset, 2014). En résumé, ce livre propose aux sociologues et aux économistes une nouvelle façon d’aborder les phénomènes de performativité, c’est-à-dire de chercher à mieux comprendre et expliquer comment une théorie, peu importe qu’elle soit naïve ou non, peut avoir pour effet de transformer le monde en l’orientant vers une réalité sociale conforme à ses prédictions. Publié dans la série INEM Advances in Economics Methodology des éditions Routledge, Economics and performativity n’est pour autant pas un livre de méthode mais un ouvrage principalement théorique à l’intérieur duquel N. Brisset critique le programme performatif réalisé par M. Callon et ses collègues de façon à formuler et à défendre une alternative qualifiée de conventionnaliste. Les arguments de l’auteur s’articulent autour de trois parties qui comportent au total huit chapitres. La première partie pointe les limites de la théorie de la performativité telle que la conçoivent M. Callon et ses collègues. La deuxième partie expose et défend l’approche conventionnaliste que N…