- 1. Qu’est-ce que la crise a révélé de la société ?
- 2. En quoi a-t-elle remis en cause les conceptions du système de santé et les politiques de santé ?
- 3. Est-ce que la crise du Covid-19 laisse entrevoir une nouvelle dynamique ? Autrement dit, est ce que cette crise risque d’amplifier ou de modifier les tendances antérieures ?
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La crise a pris à contre-pied le discours présidentiel français valorisant « les premiers de cordée » pour mettre en visibilité l’importance des premiers de corvée. Plutôt des premières en réalité. Dans l’espace privé, le confinement, les mesures de distanciation sociale, le nettoyage des différents produits de consommation courante, des vêtements, etc. ont fait exploser la charge de travail domestique dont on sait que sauf exception, elle est réalisée par des femmes. Les personnes plus âgées ont été écartées des fonctions de suppléance auprès des enfants, l’école à la maison n’a marché qu’au prix d’un surtravail des parents, souvent les mères. En même temps, la violence domestique a augmenté. Finalement, sous le vernis des discours progressistes, les rapports de genre restent en France fondamentalement inégalitaires. On n’a jamais eu autant besoin du féminisme [Molinier, 2013]. Cela se traduit aussi dans l’espace public par la faible présence des femmes parmi les experts médiatiques qui continuent d’être en majorité des hommes blancs issus des classes moyennes. La société française reste conservatrice et la mise en visibilité exceptionnelle du travail féminisé du care n’a pas l’air d’avoir beaucoup changé la donne, ce qui interroge sur le paradigme de la visibilité : manifestement, il ne suffit pas qu’un travail soit vu pour qu’il soit reconnu. Ce travail auprès des plus vulnérables, ou dans les activités de premières nécessités (on pense aux éboueurs également), on l’a dit important, essentiel, mais cela a changé quoi …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/06/2021
- https://doi.org/10.3917/rfse.026.0189

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