1Fruit d’un partenariat entre la Revue française de socio-économie et le réseau thématique Sociologie économique (RT 12) de l’Association française de sociologie, le Prix des Doctoriales « Économie et Sociologie » fait suite à la journée d’études du même nom qui s’est tenue le 16 octobre 2018 à Sciences Po Grenoble [1].
2Cet événement, fonctionnant sur le modèle des journées d’études organisées par le GDR CNRS « Économie & Sociologie » entre 2006 et 2013 [2], et dans la continuité de la dernière édition en 2017, vise à contribuer à l’avancement des travaux de doctorant·e·s et de jeunes docteur·e·s qui travaillent, en sciences sociales, sur des objets économiques : entreprises, consommation, marchés, innovations, services publics, politiques économiques, monnaies, finance, dettes publiques et privées. Ce faisant, les Doctoriales se veulent une vitrine du renouvellement de la recherche en sociologie économique, en science politique de l’économie et en économie institutionnaliste. Leur existence témoigne ainsi de la fécondité réciproque de ces différentes façons d’approcher les faits économiques. Dans cette optique, comme l’exprimaient Alexandra Bidet et Florence Jany-Catrice en 2010 dans la RFSE, « le Prix vise surtout à identifier les espaces intellectuels où se nouent des problématiques et des recherches propres à faire avancer la socio-économie, à encourager son développement et à célébrer son dynamisme ».
3Lors de cette édition 2018-2019, vingt-deux doctorant·e·s et jeunes docteur·e·s ont présenté une communication, parmi lesquels neuf ont ensuite candidaté au Prix en soumettant un article (ces chiffres sont très proches de ceux de la précédente édition). Le jury était composé de seize membres issus soit du comité de rédaction de la Revue française de socio-économie, soit du comité d’organisation des Doctoriales : Matthieu Ansaloni, Stéphanie Barral, Lorenzo Barrault-Stella, Pierre Blavier, Fabien Eloire, Guillaume Favre, Anne Fretel, Anaïs Henneguelle, Anne Jourdain, Igor Martinache, Sidonie Naulin, Jean-Baptiste Paranthoën, Samuel Pinaud, Diane Rodet, Melchior Simioni, et Marc Zune.
4Les propositions reçues ont été jugées de bonne qualité. Les articles reposaient sur des matériaux empiriques conséquents. Les méthodologies d’enquête mobilisaient principalement l’entretien et l’observation participante et, dans une moindre mesure, des données quantitatives. Parmi les différents textes, une forte incidence des cadres théoriques de la sociologie de Michel Callon ou de Pierre Bourdieu a été observée, tandis que l’ouvrage récent Enrichissement de Luc Boltanski et Arnaud Esquerre [2017] était aussi régulièrement cité. Produire une subtile et féconde revue de la littérature reste un art délicat, qui oscille entre l’omission toujours possible de certaines références récentes ou une rédaction très formelle.
5Le processus de choix du Prix s’est effectué en deux temps : chaque article (anonymisé) a d’abord fait l’objet de trois rapports devant indiquer si l’article pouvait, ou non, recevoir le Prix ; puis s’est tenue une réunion du jury qui a finalement fait le choix de l’article primé, après deux heures de délibérations animées. Deux articles ont fini par se détacher et le second round de discussions a vu le choix final se porter sur le texte de Marine Duros : « L’édifice de la valeur. Pratiques de valorisation sur le marché de l’immobilier financiarisé », qui prend place dans le dossier « Valeur et capitalisme » de ce numéro.
6Après avoir désanonymisé les textes, nous avons pu nous féliciter que la parité de genre ait été respectée (cinq auteures, quatre auteurs). Nous avons aussi fait le constat que les textes les plus appréciés et discutés par le jury étaient issus de doctorant·e·s bénéficiant d’un encadrement scientifique important, à l’échelle de leur direction de thèse et/ou de leur laboratoire, par exemple au travers d’un séminaire doctoral institué, ou encore de journées doctorales internes aux laboratoires, favorisant des échanges réguliers avec les titulaires. Ceci illustre une fois encore à quel point ces dispositifs sont nécessaires dans la formation scientifique des doctorants.
7Les Doctoriales s’inscrivent pleinement dans cette optique. En effet, les articles ayant concouru au Prix ont pu être retravaillés à la suite des commentaires reçus lors de la journée d’études du 16 octobre. Le travail des rapporteur·e·s et les discussions ont contribué à la qualité des contributions, et finalement favorisé la création innovante en sciences sociales. Enfin, nous avons pu nous rendre compte que la limpidité de l’écriture demeure de facto un atout au moment d’apprécier la qualité des articles, et force est de constater qu’il existe, à ce sujet, certains contrastes d’un texte à l’autre.
8Les membres du jury
Notes
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[1]
Organisées conjointement par le RT12 « Sociologie économique », le RT26 « Réseaux sociaux » et le RT34 « Sociologie politique » de l’AFS, en partenariat avec l’AFSP, l’AFEP, le groupe de projet « Structures politiques du capitalisme » (financé par l’AFSP) et le laboratoire Pacte (CNRS - Sciences Po Grenoble - UGA).
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[2]
Le Groupement de recherche (GDR) du CNRS Économie & Sociologie s’est efforcé de « contribuer à consolider les liens et les réseaux scientifiques qui promeuvent la collaboration disciplinaire pour améliorer la compréhension des économies modernes dans toutes leurs dimensions sociales » [Bidet, Jany-Catrice, 2010].