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Une sociologie qui ne va pas de soi

1Qu’est-ce qu’un « entrepreneur » ? Qu’est-ce qu’une « logique d’action entrepreneuriale » ? Avec ce Dictionnaire sociologique de l’entrepreneuriat, des sociologues ont eu pour projet de fournir des clefs conceptuelles et des études empiriques pour décrire et comprendre ces réalités. Plusieurs éléments d’actualité donnent, selon eux, un intérêt nouveau à ces questions. Alors qu’on semblait aller vers une société du salariat généralisé et un déclin définitif du travail « indépendant », il semble qu’on assiste, en France en tout cas, à un renversement : on voit désormais se multiplier, dans un contexte de pénurie d’emploi, les situations de retour au travail indépendant ou de formes hybrides faites d’aller-retour entre le salariat et l’indépendance. Autre élément d’actualité : les secteurs d’innovation technologique, ceux des start-up, ont remis à l’honneur la figure de l’entrepreneur-innovateur. Enfin, les formes modernes de management s’émancipent des régulations collectives et invitent chaque individu à être « entrepreneur » de sa propre carrière. Dans le même temps se répand un discours normatif faisant de l’« esprit d’entreprise » la condition des performances d’une économie. En bref, des réalités objectives qui bougent, une nouvelle idéologie qui se diffuse... Il y a là du travail pour la sociologie.

2Mais si l’intérêt de travailler de nouveau cette notion d’« entrepreneur » ou d’« entrepreneuriat » ne fait pas de doute, la tâche n’est pas facile pour la sociologie. La sociologie de l’entrepreneuriat est « une sociologie qui ne va pas de soi » disent les auteurs de l’introduction… D’abord parce qu’il n’existe pas un « monde social » des entrepreneurs, pas un « groupe professionnel » des entrepreneurs, mais des figures multiples, du grand patron du CAC 40 à l’auto-entrepreneur. Ensuite parce que « l’entrepreneur » est une notion qui invite ordinairement à un cadre d’analyse individualiste, comme celui que proposent en particulier les sciences de gestion, plutôt qu’à un cadre d’analyse sociologique. Si la sociologie de l’entrepreneur ne va pas de soi, la sociologie n’est pourtant pas avare de l’usage du mot, depuis les « entrepreneurs de morale » d’Howard Becker jusqu’aux « entrepreneurs académiques » en passant par les « entrepreneurs de réputation », les traités de sociologie sont pleins d’« entrepreneurs », au point que le sens se perd à mesure que le mot gagne en extension. Pour le resserrer, les auteurs de l’introduction, Pierre-Marie Chauvin, Michel Grossetti et Pierre-Paul Zalio proposent de faire porter le regard sociologique non plus principalement sur la figure individuelle de l’entrepreneur mais sur l’« activité entrepreneuriale » et ses logiques sociales. Par « activité entrepreneuriale », ils entendent une logique d’action spécifique caractérisée par la projection vers un avenir qui n’est pas inscrit dans l’action en cours, mais qui engage une « configuration souhaitée d’acteurs et de ressources » et implique une attitude réflexive et une prise de risque. Ils se proposent également, dans ce dictionnaire, de limiter l’usage de la notion au seul domaine économique.

3Ce dictionnaire compte 32 entrées relevant : de l’analyse conceptuelle (Incertitude, Intermédiaires de marché, Marché et entrepreneuriat, Profit, Réputation, Réseaux sociaux, Singularisation), de la sociologie des figures classiques de l’entrepreneur (Capitaines d’industrie, Commerce et distribution, l’Entrepreneur chez Max Weber, Patrons du CAC 40, Travailleurs indépendants), de la sociologie des nouvelles formes ou des formes atypiques d’entrepreneuriat (Auto-entrepreneurs, Chômeurs créateurs, Créateurs et créations d’entreprise, Entrepreneurs du secteur informel, Femmes entrepreneurs, Entrepreneuriat social, Entrepreneurs pluriactifs), de la sociologie de l’innovation (Chercheurs créateurs, Innovation, Inventeurs entrepreneurs…). On trouve également des entrées spécifiques sur les motivations de la création d’entreprises (Entrepreneurs passionnés), sur ses aspects financiers (Business plan, Financement, Propriété industrielle…), sur l’encastrement familial ou social de l’entrepreneuriat (Entrepreneuriat et migration, Famille, Parcours biographiques et carrières entrepreneuriales, Réseaux sociaux…), sur le recrutement et la création d’emploi par les jeunes entreprises (Entrepreneuriat, recrutement et emploi), sur la création d’entreprises dans les anciens pays communistes (Entrepreneurs des transitions).

Un entrepreneur, une activité, une entreprise

4Ce dictionnaire, par la qualité conceptuelle et empirique de ses rubriques, est utile. Il a cependant ses limites. La principale, à nos yeux, est que, malgré ce qui est annoncé dans l’introduction, les articles ne s’émancipent pas d’une analyse individualisante centrée sur l’entrepreneur, et ne se départissent pas d’une conception de l’entrepreneuriat fondée sur la relation entre un acteur (ou une équipe) et une activité, que celle-ci soit la production d’un service ou d’un produit avec un marché et générant une entreprise marchande, ou qu’elle soit viabilisée par un mixte de logiques de valorisation marchande et non marchande (redistribution, réciprocité) et générant une entreprise associative.

5Dans ce schéma, les entrepreneurs préexistent à leur environnement et « contribuent à structurer ce qui va faire contexte pour leurs actions » [p. 26]. Ainsi lorsqu’il est question d’« appuis », de communautés d’appartenance ou de réseaux, les entrepreneurs préexistent à ces cadres qui opèrent moins comme des contextes de construction de positions et de postures que comme des dispositifs sociaux au service d’entrepreneurs dont les dispositions à entreprendre sont une donnée première.

6Lorsque les entrées pourraient être l’occasion d’une distanciation d’avec le concept traditionnel d’entrepreneur, celle-ci n’est pas vraiment opérée. L’analyse de ce que les auteurs appellent la « pluriactivité », et qui devrait être pris comme un indice fort de la diversité et de la complexité des processus de création d’activités, est renvoyée à des questions de cumul de statuts sociaux [p. 259-274]. L’article qui traite de l’« entrepreneur social » [p. 191 sq.] ne permet pas non plus véritablement une prise de distance avec ce point de vue normatif. Les contextes de problématisation d’un tel entrepreneuriat ne sont qu’évoqués. Malgré une allusion à la problématique de l’« entreprise sociale », développée par le réseau européen EMES (« émergence des entreprises sociales en Europe ») qui, quant à elle, ne serait pas centrée sur la personnalité de l’entrepreneur [p. 195], et malgré la reprise de l’interrogation de Jean-François Draperi à propos de la situation du MOUVES (« mouvement des entreprises sociales »), à cheval sur deux mondes de l’entreprendre, ce qui est traité dans le dictionnaire ne représente que la partie émergée du monde de la création d’activités portée en modes alternatifs et solidaires, celle qui est seule visible au regard de l’idéologie entrepreneuriale. Le sujet n’est abordé qu’en une page [p. 200], après qu’ait été posée la question des qualités spécifiques de l’entrepreneur social. Enfin, si l’ouvrage traite de l’entrepreneur du secteur informel [p. 227 sq.], c’est d’abord et surtout en Afrique (à propos notamment des travaux de Serge Latouche). Comme si le caractère « informel » était lié à un moindre développement, mais dans le cadre d’une institutionnalisation économique qui ne peut être que celle dominante. Même s’il est dit que le phénomène représente une « réalité massive et croissante à l’échelle non plus seulement des économies en développement, mais aussi mondiale » [p. 227], cela ne se traduit pas dans le choix d’articles dédiés à ces questions dans l’ouvrage. L’informel ne serait-il que l’enjeu d’un développement économique uniforme ?

Les formes émergentes de l’« entreprendre »

7Fondé sur cette conception traditionnelle de l’entrepreneur et de l’action entrepreneuriale, ce dictionnaire n’aborde donc pas (ou ne fait qu’effleurer) les formes émergentes de l’entreprendre et les nouveaux espaces de la création d’activité, espaces de coworking et autres tiers lieux, et plus généralement les modalités de la création d’activités telle qu’elle se développe dans le cadre de l’économie des communs. Il y a certes encore beaucoup d’utopies dans ce domaine, mais il est un aspect important de l’entreprendre contemporain et qui invite à penser à nouveaux frais l’activité entrepreneuriale.

8À la lueur de ces dernières évolutions, et peut-être mutations de ce monde de l’entrepreneuriat, et des espaces sur lesquels se manifestent les nouveaux processus de l’entreprendre, apparaît une plus grande diversité des mondes contemporains de l’entreprendre que celle que couvre ce dictionnaire.

9C’est ainsi que l’analyse des « appuis sociaux de l’entrepreneuriat » aurait pu être élargie. Nous pensons à toute la gamme des dispositifs d’incubation, des pépinières, des aides financières, et des ressources humaines posées en intermédiation dans les processus entrepreneuriaux, financées directement ou indirectement par l’État et/ou les collectivités territoriales. Nous pensons aussi aux appuis plus récents et aux dispositifs émergents qui sont en jeu dans les processus de création d’activité et de l’entreprendre aujourd’hui, notamment ceux qui construisent leurs argumentaires dans le champ de l’économie sociale et solidaire. Tout au moins serait-il intéressant de regarder si les appuis mobilisés dans ce champ diffèrent de ceux de l’entrepreneuriat ordinaire. On peut faire l’hypothèse qu’ils diffèrent beaucoup selon les logiques de valorisation économique et les processus, composites et pluriels, qui président à la construction des activités. L’article sur les « intermédiaires de marché » [p. 361 sq.] décrit des opérateurs concrets de ces fonctionnements proprement entrepreneuriaux au sens où ils jouent le jeu des relations entrepreneuriales en en sophistiquant les capacités stratégiques. Même lorsqu’une distance avec les modalités idéologiques de l’entrepreneuriat commence à s’affirmer, pointant l’analyse complexe des rapports entre marché et entreprises, cette analyse est menée au regret qu’elle ne fasse pas une place suffisante au rôle primordial de l’entrepreneur dans ces rapports (article « Marché et entrepreneuriat », p. 397 sq.).

10Une sociologie du monde de l’entrepreneuriat devrait s’intéresser à l’ensemble des positions d’intermédiation existantes. L’ouvrage n’évoque que celles qui se positionnent en facilitation de l’acte entrepreneurial et du positionnement des acteurs entrepreneurs dans les processus de valorisation marchande. Il n’aborde pas l’ensemble de ces positions et de ces postures, employées ou financées, directement ou indirectement, par les institutions publiques. Ces métiers du soutien et de l’appui à l’entrepreneuriat sont pourtant nombreux. Ils représentent des effectifs importants, tant dans les Chambres de commerce et d’industrie, que dans des structures locales créées et/ou financées conjointement par l’État et les collectivités territoriales, souvent avec l’apport de fonds européens, ou encore dans les universités et en proximité des institutions de recherche. Lorsqu’il est question des institutions publiques en lien avec le monde de l’entrepreneuriat, c’est moins du fait du rôle de leurs agents en appui aux processus entrepreneuriaux que du fait qu’elles recèlent en leur sein des postures d’acteurs que l’on pourrait assimiler à celles de l’entrepreneur, au titre de l’entrepreneuriat institutionnel. Cela laisse de côté toutes les postures émergentes, mais déjà bien fournies, de l’« accompagnement » des processus de l’entreprendre alternatif. Cet espace nouveau de l’entreprendre, recoupant largement les processus mis au compte de l’économie sociale et solidaire mériterait tout autant une analyse sociologique. Ne serait-ce que pour savoir si l’on peut considérer ces processus comme participant du même monde de l’entrepreneuriat ou de mondes différents caractéristiques d’un entreprendre alternatif et solidaire, avec ses intermédiaires spécifiques œuvrant au croisement des modes de valorisation économique du marché, de la redistribution et de la réciprocité.

11L’article « Innovation » [p. 345 sq.] manque également en partie sa cible si précisément il s’agit d’identifier ces émergences et ce qui est « nouveau ». La complexité actuelle des processus de l’entreprendre aurait alors pu être approfondie. Ici, l’innovation y est affaire, soit de position spécifique de l’entrepreneur, soit d’une écologie des entreprises aux normes standard, soit encore de l’effet des politiques publiques. L’action collective dans ses formes émergentes n’y est pas analysée, pas plus que la fonction idéologique d’une innovation qui se voit qualifiée de plus en plus d’innovation « sociale », à défaut d’expliciter plus avant les enjeux de rapports au travail, à la propriété et aux pouvoirs institués.

Des projets émergents, symptômes d’un monde alternatif à l’entrepreneuriat ?

12L’ouvrage manque ainsi une analyse des relations complexes qui président aux processus de construction d’activités émergentes, et dont l’appartenance au monde de l’entrepreneuriat doit être examinée. Lorsqu’on les prend au sérieux, ces processus laissent entrevoir un ou plusieurs autres mondes de la création d’activités, à la recherche de leur viabilité économique, au croisement de différentes logiques de valorisation. Ce qui n’est pas décrit et analysé dans ce dictionnaire, ce sont les relations complexes entre projets et au sein des projets qui se présentent comme alternatifs aux logiques de valorisation dominante centrée sur le marché et/ou la redistribution. Ces projets de création d’activités, notamment ceux qui se basent sur la mise en commun d’usages construits en activités viables économiquement, sont portés par des collectifs au sein desquels les individualités singulières sont à différents niveaux d’implication et d’engagement. Mais même si certains porteurs sont plus investis que d’autres dans ces projets de création, un projet n’est pas réductible à un porteur créateur, ou même à cet « entrepreneur collectif » dont traite aussi la littérature entrepreneuriale. Ces mêmes porteurs peuvent être engagés simultanément dans d’autres projets adjacents ou emboîtés. Le jeu complexe des projets de création d’activités et d’entreprises qui associent, dans différentes configurations, collectifs et individus, n’est pas envisagé alors qu’il constitue une caractéristique de nombre de phénomènes de création actuels. L’article intitulé « Singularisation » [p. 507 sq.] aurait pu aborder ces relations complexes qui se jouent dans les épreuves individuelles et collectives de ces processus de création. Mais pour riche et documenté qu’il soit, cet article demeure centré sur la vision dominante de l’entreprise et des entrepreneurs. Des hypothèses se font jour concernant les processus alternatifs de création d’activités composites et pluriels. Elles mettent en avant la création d’organisations économiques – des coopératives, par exemple – formant des « configurations entrepreneuriales » parallèles les unes aux autres tout en étant en interaction entre elles (cf. Michel Bauwens et la Peer-to-Peer Foundation [1]). Ces différentes entités positionnent différemment les activités créées par rapport aux trois modes de valorisation économique polanyiens, le marché, la réciprocité, la redistribution. On sort alors du modèle entrepreneurial type centré sur un acteur et une activité (qu’elle soit marchande ou « mixte »).

13En effet, peuvent se créer simultanément des activités portées en commun(s) par un collectif et plus ou moins structurées sur le plan organisationnel et statutaire (souvent sur un mode associatif, ou d’une entreprise associative, coopératif, recourant aux structures émergentes de SCIC, par exemple), et une ou plusieurs entités présentant d’autres combinaisons de ces modes de valorisation. Ces dernières en particulier peuvent être des entités qui, quant à elles, relèvent d’une logique entrepreneuriale classique, mais dont la dynamique, même si elle s’identifie dans une gouvernance spécifique, distincte de celle de l’activité portée en commun, ne peut être dissociée de celle de l’activité et de la gouvernance que se donne le collectif porteur de l’activité dans son ensemble. Et c’est la mise en interaction de ces configurations de projets d’entreprendre qui peut permettre la viabilité économique des projets et de leurs porteurs. Ce sont ces dynamiques de coopération que l’on retrouve dans l’instauration des pôles territoriaux de coopération économique (PTCE), encouragés par la loi de juillet 2014 sur l’économie sociale et solidaire (ESS). La dimension territoriale est alors essentielle dans ces processus de l’entreprendre.

14Le schéma semble complexe parce qu’il prend à revers les processus entrepreneuriaux classiques, mais on en trouve de nombreux exemples dans différents domaines depuis celui, classique déjà, du développement de l’informatique open source et du logiciel libre, jusqu’à celui de l’économie circulaire ou des soins à la personne. Les entités sont potentiellement créées dans une dynamique collective même si elles impliquent des porteurs clairement individualisés. Les institutions supports de l’idéologie entrepreneuriale éprouvent d’ailleurs des difficultés à percevoir ce phénomène que les porteurs peinent eux-mêmes à problématiser. L’opportunité de bénéficier des dispositifs d’appui et d’aide peut les conduire à dissocier ces différents niveaux de projets emboîtés et dépendants. Séparés de leur dynamique collective, ces projets individualisés et normalisés à l’aune de l’entrepreneuriat ordinaire sont alors recevables par le « monde de l’entrepreneuriat » et peuvent entrer dans la grille d’évaluation des dispositifs d’appui basée sur le nombre de créations d’entités portées par des entrepreneurs identifiés comme tels.

15Une des façons de s’interroger et de problématiser ces phénomènes émergents de pluralité des processus de création d’activités aurait pu être de s’intéresser au contexte particulier des secteurs de la création artistique et de la culture. Les pouvoirs publics se font les promoteurs d’un « entrepreneuriat culturel » pour favoriser l’insertion des processus de création d’activités dans ces secteurs au sein du monde de l’entrepreneuriat, sur fond de réductions massives des logiques de redistribution par le financement public. Des réflexions se font jour à ce sujet parmi les acteurs culturels. Il aurait été intéressant d’en faire état.

16En résumé, tous les aspects d’un entrepreneuriat vu sous l’angle ordinaire des positions et postures de l’entrepreneur sont certes passés en revue et référencés dans ce dictionnaire. Et, de ce point de vue, l’ouvrage présente un intérêt qui n’est pas que documentaire. Il révèle toute la complexité d’une exploration fine de ce monde de l’entrepreneuriat. Néanmoins, il n’est pas parcouru sous toutes ses latitudes. Les mondes émergents ne sont qu’évoqués. Il reste à les explorer.

Bernard Convert
Clersé, Université Lille 1
Christian Mahieu
Lem, Université Lille 1
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Mis en ligne sur Cairn.info le 13/11/2015
https://doi.org/10.3917/rfse.hs1.0273
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