Depuis plusieurs années, la pédagogie expérientielle s’est fortement développée dans les pratiques d’enseignement en gestion (Lund Dean et al., 2020). Basée sur la proposition de Kolb (1984, p. 26) selon laquelle « l’apprentissage est un processus par lequel les concepts sont dérivés et continuellement modifiés par l’expérience », cette pédagogie s’appuie sur des séries de mises en situation actives et des réflexions continues (Neck et al., 2014). Kuratko et Morris (2018) identifient plus d’une quinzaine de programmes d’apprentissage expérientiel (PAE dorénavant) comme les jeux de rôle, les missions d’entreprises, les entretiens, les études de cas écrits ou multimédias, ou encore les simulations pouvant prendre la forme de jeux vidéo. D’autres exemples, comme les ateliers inspirés du design thinking (Garbuio et al., 2018), la déambulation (Garel, 2021) ou encore le prototypage (Noyes, 2018) s’inscrivent dans cette lignée.
La diffusion de nombreux PAE dans l’enseignement supérieur nécessite aujourd’hui une intensification des efforts de recherche en pédagogie expérientielle (Gabrielsson et al., 2020 ; Lund Dean et al., 2020). Cette diffusion s’est accélérée avec la crise de la Covid-19 qui a confronté les éducateurs à des niveaux d’incertitude sans précédent en affectant profondément les approches d’apprentissage des étudiants (Greenberg et Hibbert, 2020). L’appel lancé aux établissements d’enseignement supérieur à devenir plus entreprenants dans la manière dont ils mettent en œuvre leurs pédagogies est donc tout à fait d’actualité (Léger-Jarniou, 2008 ; Klofste…