L’innovation ouverte peut être définie comme un dispositif organisationnel qui permet à l’entreprise de capter les sources d’innovation disponibles dans son environnement (idées, connaissances, compétences, etc.) et de valoriser les résultats de ses propres activités d’innovation auprès d’acteurs externes (Chesbrough et al., 2006 ; Isckia et Lescop, 2011).
Ce modèle d’organisation suscite depuis quelques années de nombreuses recherches en management mais des zones d’ombre demeurent. En particulier, ce modèle trouve son origine dans l’étude des dispositifs organisationnels mis en place par des grandes entreprises évoluant dans des secteurs à forte intensité technologique et capables de profiter de la mondialisation et de la dématérialisation. Même ses promoteurs (Chesbrough et Crowther, 2006 ; Gassmann et al., 2010) ont souligné la nécessité d’étudier l’adoption de ce modèle et ses effets dans d’autres secteurs.
La présente recherche porte ainsi sur une industrie créative (Caves, 2000) : la musique enregistrée. Plusieurs auteurs ont récemment mis en exergue le développement de dispositifs de création, d’enregistrement et de diffusion des œuvres plus « ouverts » dans l’industrie musicale (Guesmi et al., 2016 ; Léveillé Gauvin, 2018 ; Seabrook, 2016). Tous ces travaux témoignent de l’adoption de pratiques qui visent à multiplier, faciliter et exploiter les mises en relation avec des acteurs variés. Ces pratiquent restent cependant peu examinées et des questions demeurent…