Les gestes créatifs, ceux des artistes et ceux mobilisés dans les milieux professionnels, réveillent en nous, parce qu’ils les laissent traverser et résonner en eux, la liberté de gestes qui ouvrent et pas simplement des gestes qui prennent et se servent. Ils activent et renouvellent la compréhension du sens de notre présence au monde, de ce que signifie non seulement être là sur la Terre mais y être pour l’habiter. Si la crise écologique est une crise de la présence du vivant humain parmi les vivants, le sentir esthétique activé dans le touché ne peut-il pas être un soin apporté à cette qualité de présence, nouant des histoires et une existence qui prend sol ? On fait l’hypothèse ici que c’est en mobilisant des expériences sensibles et poétiques, l’onirisme des travailleurs et de la main au travail, que l’on pourra soutenir une écologie non seulement de réparation, mais de fondation. Cette dernière renouvellerait la relation entretenue avec soi, les autres et la nature et serait une ressource pour penser une esthétique et une éthique du tact.
Mots-clés
- Éthique
- tact
- toucher
- Bachelard