Depuis la crise financière de 2008, diverses mesures d’activation ont été déployées en Europe, à destination des chômeurs. Notamment, le rôle des services publics de l’emploi (SPE) a été redéfini et les activités d’accompagnement ont été élargies à d’autres acteurs compétents sur le marché du travail. Ces mesures ont été appuyées par la Stratégie européenne pour l’emploi (SEE) qui en a fourni les fondements normatifs et la légitimation nécessaire (Berthet et Conter, 2011).
En Belgique, la modernisation des SPE a été initiée par le Plan global pour l’emploi du gouvernement Dehaene I, en 1993, et se concrétise, depuis 2004, dans le Plan d’accompagnement et de suivi des chômeurs. Alors que ce plan s’élabore à l’échelon national, en référence aux objectifs de la SEE, il s’opérationnalise au sein de plusieurs entités à différents niveaux. Au niveau fédéral, s’organise le paiement des allocations de chômage, par le truchement des organisations syndicales ou d’une autre caisse de paiement et, aux niveaux communautaire et régional, s’effectue la mise en place du contrôle du comportement de recherche d’emploi, de formations et de plans d’accompagnement, dont la teneur varie en fonction des entités concernées. La modernisation des SPE introduite par ce plan s’inscrit dans la lignée du nouveau management public (NMP) qui a notamment contribué à introduire les modes de fonctionnement de l’entreprise privée au sein d’administrations publiques à caractère bureaucratique (Bezes, 2012). Cette modernisation des SPE a non seulement signifié la fin du monopole de placement des SPE, mais aussi l’externalisation d’une partie de leurs compétences et de leurs responsabilités à des opérateurs privés, ouvrant ainsi la voie à la mise en marché des « …