1La question de la typologie des macro-systèmes techniques (MST) s’est en quelque sorte imposée à moi lors de deux essais d’utilisation du cadre théorique des MST comme outil de problématisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) [1]. Il m’est apparu, en effet que les TIC interrogeaient au moins autant le modèle MST que ce dernier permettait de les appréhender. Car, si les MST n’étaient tels qu’à condition de faire l’objet d’une régulation centrale, alors le réseau de réseaux internet n’en constituait pas un, à moins de modifier la « définition » des MST. De même, s’il n’y avait MST qu’à condition qu’il existe un réseau physique alors la présence des ordinateurs non connectés (et ils sont encore nombreux, grands ou petits !) n’autorise pas l’inclusion de l’informatique au sein de la catégorie MST, sauf, encore une fois, à en revoir les bornes et limites. Enfin, si le modèle MST est intrinsèquement lié au développement de l’État-nation et de la/des révolution(s) industrielle(s), le développement récent des TIC vers une segmentation technique de l’offre de services, accompagné d’un mouvement parallèle de la demande économico-sociale et d’une véritable dérégulation juridico-politique, ne mène-t-il pas à une réelle délégitimation, voire à une véritable sortie du modèle MST ?
2De tels problèmes m’ont incité à m’engager dans une réflexion sur la typologie des MST. Je dis bien typologie et non définition : c’est-à-dire s’intéresser aux différents types de MST qu’il est possible d’isoler; or, les travaux de la (petite) communauté de l’approche MST [2] oscillent entre la définition générique [3] et des exemples singuliers, entre le global et le local. Deux attitudes indispensables et fructueuses, sans lesquelles cette tentative n’aurait pu voir le jour, mais qu’il convient peut-être de compléter par une approche de l’entre-deux, « méso » si l’on veut, celle, justement de la typologie. Autrement dit, peut-on mettre au point une telle typologie susceptible d’intégrer les TIC dans leur spécificité sans pervertir pour autant la problématique MST ?
3Il m’a semblé qu’il pouvait être productif de raisonner tout d’abord en termes de fonction : À quoi servent les MST ? Je me suis inspiré, à ce stade de la réflexion, d’une classification classique en science politique, voire même ancienne, mais dont il paraissait intéressant de réinterroger le pouvoir heuristique dans cet autre champ et en d’autres temps — à savoir la dichotomie avancée en 1956 par E. Pisani dans un article resté fameux de la Revue française de science politique, opposant les administrations de missions (légères) aux administrations de gestion (lourdes) [4]. Si nous reprenons ici des deux notions de « gestion » et de « mission » c’est certes toujours dans une perspective classificatoire, mais avec un tout autre sens — il ne s’agit donc en rien d’une « application ». Car, transférées aux MST nous verrons que c’est la « mission » qui devient la plus lourde et la « gestion » la plus légère.
4L’élaboration de cette proposition typologique s’articule autour de quatre critères décisifs [5] :
- la fonction (mission et/ou gestion ?),
- la relation infrastructure/service (polarisation sur l’un ou l’autre terme ?),
- la forme de la « connectivité » (par le réseau ou la sémiotique malgré la dispersion ?),
- et le mode de régulation (question de la relation décentralisation/centralisation ainsi que des codes, standards et protocoles).
MST de mission et MST de gestion
5Au niveau de l’exercice typologique (abstrait et méthodologiquement proche de l’idéal-type weberien) et non des MST concrets (auxquels nous consacrons notre deuxième section), nous proposons de distinguer deux grands types de MST :
6? les MST qui sont d’abord au service du reste du monde, au service d’une clientèle externe au MST et qui ne sont que ponctuellement utilisés par les MST de deuxième type — ce sont les MST de mission [MST(M)]. Ils [6] correspondent à l’invention d’une mission spécifique comme le transport (aérien ou ferroviaire) d’hommes ou d’objets. Ils s’incarnent historiquement de manière privilégiée dans des systèmes logistiques de transport physique ;
7Ces MST de missions peuvent être :
- soit diffus : leur cohérence est alors assurée par l’emploi de codes (codes de la route pour l’isolement d’un possible MST routier) [7], et ils exigent le recours à des inscriptions (pensons aux multiples panneaux d’un éventuel MST routier) ou signaux (feux) ; la dimension sémiotique est essentielle dans la possible création d’un effet-MST alors même que le système ne fait pas l’objet d’une régulation centrale : la régulation s’effectue par la rencontre de l’autonomie de décision du mobile (et donc du système technico-social du couple homme-machine) et des indications portées par la signalisation routière, voire la forme spécifique de la voie ;
- soit réseautiques : ils permettent le transport des hommes et des marchandises au sein d’un environnement régulé soit par des instances déconcentrées (postes d’aiguillages des chemins de fer sur fond d’une régulation globale), soit par des instances décentralisées mais néanmoins coordonnées (contrôle aérien) et qui ne laissent aucune autonomie aux mobiles dont ils ont la charge — ici la sémiotique est largement pilotée par le régulateur ou préparée en amont — pensons au plan de vol.
8? Les MST dont la fonction d’alimentation énergétique et informationnelle peut être au service d’une clientèle extérieure au MST, qui sont également indispensables aux MST(M), et voués à leur propre régulation grâce au feed-back informationnel — ce sont les MST de gestion [MST(G)]. Parmi ces MST de gestion, on peut encore différencier :
- des MST(G) simples, qui constituent l’infrastructure réseautique énergétique ; à l’exemple du MST électrique, qui permet une alimentation énergétique des autres MST — MST de mission ou MST(G) complexes (cf. ci-dessous).
- des MST(G) complexes, en ce sens qu’ils jouent non seulement sur l’infrastructure mais également beaucoup sur le service ; à l’exemple du MST télécommunication qui allie à la fois la « technique », c’est-à-dire les vecteurs (câbles et ondes) et les machines (commutateurs etc.) et l’économico-social, le service (pouvoir téléphoner, dans le sens d’avoir une conversation téléphonique). La dimension sémiotique de ces MST est tout à fait fondamentale puisqu’elle régit leur mode de fonctionnement grâce à des codes, des règles, des standards, des protocoles, portés par et porteurs d’inscriptions, de traces et/ou de documents.
- MST(G) complexes diffus ; à l’exemple de l’informatique non communicante (logiciels et microprocesseurs) ; des MST dont la cohérence est justement apportée par l’emploi de règles ou de standards (de fait à l’instar du plus connu des systèmes d’exploitation de micro-ordinateur et de beaucoup d’autres logiciels), voire de format (à l’exemple des disquettes informatiques de trois pouces et demi) communs ou à tout le moins largement partagés ; des MST qui produisent des documents (pensons à l’informatique) ;
- et MST(G) complexes réseautiques eux-mêmes centralisés (télécoms) ou non (Internet) ; des MST dont l’efficacité de fonctionnement repose là encore largement sur l’usage de normes (télécoms) et/ou de protocoles (à l’exemple de TCP/IP pour l’internet) ; des MST qui engendrent un univers de traces (celles, précises, de nos appels téléphoniques relevés sur nos factures) et/ou de documents (à l’instar du WEB).

9Avec
- MST(G) simples = transport réseautique d’énergie (type pipe-line ou lignes) ; le transport non réseautique d’énergie n’est qu’un sous-ensemble du MST(M) de transport de marchandises ; voilà pourquoi il n’y a pas de distinction entre MST(G) simple diffus et réseautique ; ils alimentent les MST(M) et les MST(G) complexes (flèche de retour en pointillé).
- Cent = centralisé (vs) Décent = décentralisé ; nous avons conservé cette dichotomie parce qu’elle est largement partagée, mais peut-être vaudrait-il mieux parler de coefficient de contrôle-coordination (qu’il soit apparemment décentralisé ou centralisé).
- la flèche de retour pleine = un feed-back informationnel du MST(G) sur lui-même, sur le MST(G) simple et les MST(M).
- un MST(M) peut s’appliquer la fonction logistique à lui-même sans qu’il y ait un effet de gestion (au sens ou nous l’entendons ici : alimentation énergétique et informationnelle) — c’est le cas par exemple lorsqu’un camion transporte un autre camion.
10Ce qui laisse supposer que la distinction abstraite entre deux types de MST (MST(M) et MST(G)) peut se traduire, parfois, au sein des MST concrets par une autre articulation.
Essai d’application de la typologie
11Une typologie doit peut-être d’abord être validée par sa propre cohérence interne, mais elle doit également subir une deuxième épreuve : celle du « terrain », à tout le moins elle doit montrer sa capacité à « tourner » sur des exemples variés. Nous allons donc tenter une lecture de différents MST réels — c’est-à-dire généralement reconnus comme tels par la littérature — à l’aune de cette grille : il s’agit en quelque sorte de donner la « formule » de chaque MST concret dans le langage de la typologie.
12- Le chemin de fer => MST(M) R + MST(G) C/R/C ; autrement dit, c’est un MST de mission (transport) réseautique, régulé par un MST (G) complexe, réseautique et centralisé.
13- Le transport aérien => MST(M) Dif + MST(G) C/R/D ; il s’agit d’un MST de mission (transport) diffus [les « rails » restent virtuels et définis par le MST(G)], contrôlé par un MST de gestion complexe, réseautique et décentralisé mais fortement coordonné.
14- La route (celui dont on doute le plus qu’il forme effectivement un MST puisqu’il n’y a aucune régulation centrale globale) => MST(M) Dif + MST(G) C/Dif ; voilà un MST de mission (transport) diffus (les mobiles sont indépendants), coordonné par un MST(G) complexe diffus (essentiellement sémiotique = code de la route — su et affiché — + réseau et formes des voies).
15- Électricité et gaz => MST(G) S + MST(G) C/R/C ; deux MST de transport réseautique d’énergie, gérés par des MST(G) complexes, réseautiques et centralisés.
16- Télécommunications => autrement dit, il s’agit d’un MST de gestion complexe, réseautique, centralisé, géré par lui-même (par cette couche d’infostructure, entre infrastructure et services, qui permet de piloter, selon N. Curien [8] les systèmes de télécommunication).
17- L’informatique => MST(G) C/Dif ; MST de gestion complexe, mais diffus régulé par une forte dimension sémiotique (les standards de facto notamment à l’image de windows en micro-informatique).
18- Internet => MST de gestion complexe, réseautique décentralisé, géré par ses propres ressources techniques (à l’image des protocoles et du système d’adressage) et institutionnelles (Icann, IAB, W3C etc.), ainsi que par une forte dimension sémiotique (web, navigateurs, annuaires, moteurs de recherche etc.). On peut se demander si le Web (que l’on assimile abusivement à tout l’internet) ne correspond pas à l’émergence d’une logistique documentaire, réseautique et intégrée (donc d’un MST(G) C/R/D documentaire) qui viendrait faire concurrence à un usage ponctuel à la fois de l’informatique, des télécoms et des MST(M) comme outils de distribution des livres et documents par les centres de documentation et les bibliothèques.
19- On peut enfin s’interroger sur la radio-télévision, qui n’est quasiment jamais envisagée comme un MST alors qu’elle en possède pourtant tous les attributs ; la télévision notamment, dans son modèle traditionnel, constituerait un MST(G) C/R/C au feed-back informationnel singulièrement faible (lent et grossier) de la mesure d’audience, qui chercherait à évoluer vers un nouveau modèle de type :
20un MST de gestion complexe réseautique centralisé (malgré la concurrence) régulé par une nouvelle sémiotique logicielle liée au développement d’une logique d’abonnement et d’interactivité.
21Cette première formalisation nous amène à souligner :
- d’une part que de nos jours un MST de mission concret ne peut en l’occurrence exister seul, par lui-même sans le soutien d’un MST de gestion ;
- d’autre part que les MST(G) doivent faire retour sur eux-mêmes pour se gérer, il leur faut appliquer une partie de leurs ressources à leur propre coordination et leur propre régulation ; inversement leur problème de fond ne devient-il pas la nécessité pour eux, coquilles gestionnaires vides, de trouver des missions qui les justifient, quitte à les créer de toute pièce ? Enfin, rien n’empêche qu’une régulation passe à la fois par un MST(G) complexe diffus (à la cohérence essentiellement sémiotique — un code, comme système de règles communes) et par un MST(G) complexe réseautique (dont la cohérence est assurée par les articulations infrastructurelles et, là encore, par la dimension sémiotique, à travers des protocoles de communication partagés et des univers logiciels communs).
MST de mission ou de gestion et MST de premier et de deuxième ordre
22C’est dans le cadre de l’étude du trans-border organ tranplant systems (TOTS) que Braun et Joerges en sont venus à proposer la notion de LTS de deuxième ordre. « First-order large technical systems refer to the familiar, relatively easily delimited all-purpose infrastructures such as road, railroad (…), the concept of second-order large technical systems refers to the process of networking parts of different first-order systems for specific macro-level social domains » [9]. Autrement dit, « second-order systems are set up for specific purposes and possess relatively little technical/organizational proper substance or scope » [10].
23On pourrait considérer que la notion de MST de premier ordre renvoie globalement à celle de MST de mission, sauf à oublier que ces derniers remplissent bien une mission singulière, celle de la logistique de transport physique d’hommes ou de marchandises, quand bien même elle se décline sous différents modes. Ainsi le MST chemin de fer possède-t-il effectivement comme mission d’assurer un transport, que ce soit d’hommes ou de marchandises (dont une part porte des informations — la presse par exemple), en temps de paix ou de guerre [11]. Il en va de même pour le MST aviation. Par contre le MST télécommunication, s’il est de premier ordre chez Braun et Joerges, n’est pas, à nos yeux un MST(M), parce que par définition il ne transporte ni hommes ni marchandises mais allie à la circulation des messages (écrits ou oraux) que monsieur ou madame-tout-le-monde échange avec monsieur ou madame-tout-le-monde, la transmission de l’information indispensable à l’administration d’un autre MST ou de lui-même et constitue ainsi un MST de gestion.
24Le MST de deuxième ordre articule des systèmes techniques hétérogènes, c’est pourquoi il exige un lourd travail de normalisation/standardisation. Ainsi « the resulting transplant organization is spatialy and functionally widely dispersed. It requires a higher level of normalization as compared to local hospital organizations in the standardization and compatibility of apparatus utilized across the entire organization (…) » [12]. Or, « compatibility of bureaucratic formats is in turn highly technical (…). The computer communication system introduced by Eurotransplant organization in the late 1980 s to link non-medical and medical transplant organization in the participating countries (…) plays a key role in these standardization process » [13]. G. Rochlin en conclut que « pour les systèmes de ce type, si l’ordinateur chargé de la coordination et de la gestion intégrée connaît une défaillance, le Macro-réseau-technique cesse tout simplement d’exister » [14], alors que J-M. Offner en vient à penser que « les macro-systèmes techniques (…) de second ordre fonctionnent de manière décentralisée, par conjonction d’ajustements locaux » [15]. Les deux ont peut-être paradoxalement raison, en ce sens que ce qui est en jeu, in fine, c’est la capacité de régulation-coordination que procure l’informatique, qu’elle soit centralisée ou décentralisée. Bref, à nos yeux ce que Braun et Joerges appellent un MST de deuxième ordre correspond en fait à la production d’un nouveau service par l’articulation de MST de mission prééxistants grâce au recours d’un MST de gestion complexe réseautique ; une articulation qui exige un gros investissement sémiotique (un lourd investissement de forme aurait peut-être dit L. Thévenot ?) en matière de standardisation/normalisation de toutes les composantes du nouveau système (« data formats, drugs, transport containers, conservation devices, surgery and treatment) (…) » [16].
Conclusion
25Les MST concrêts sont historiquement liés à l’extension de l’État-nation [17]. Leur régulation, d’abord centralisée est cohérente avec le projet de construire une nation elle-même relativement homogène (dans/par sa langue, son éducation etc.) et largement suscitée par une rationalité étatique impersonnelle et plutôt uniformisante. Ce modèle correspond pleinement aux MST(M) réseautiques ainsi qu’aux MST(G) simples de l’électricité ou aux MST(G) complexes, réseautiques et centralisés (tels que les télécommunications centrées essentiellement sur le réseau téléphonique). Le développement des technologies de l’information et de la communication ouvre sur une transformation profonde des MST(G) vers les modèles diffus et réseautiques « décentralisés ». Des modèles a priori en décalage avec la logique de l’État-nation et peut-être plus proche de la logique libérale (qui n’en reste pas moins d’abord une logique politique plus qu’économique au contraire de ce que l’on voudrait nous faire croire). Car la redéfinition libérale d’une mission est en général largement facilitée par l’orientation pratique du MST(G) ordonné à une logique technique de la segmentation des services. C’est pourquoi le possible renversement de la relation MST(M)/MST(G) au profit des seconds sous leur forme informatisée/numérisée risque (c’est un possible parmi d’autres, mais hautement probable) d’ouvrir sur un glissement de la prérogative politique, en ce sens que la fonction de régulation est en quelque sorte « à prendre » : l’État, bousculé, délégitimé, parfois frileux, hésite à en assumer encore pleinement l’exercice, alors que d’autres acteurs lui font volontiers concurrence, mais sans acquitter pour autant le prix d’une légitimité qui, en démocratie, passe par les fourches caudines de la forme légale-rationnelle wéberienne et de la pluralité (assumée dans le cadre d’un jeu véritablement ouvert). Bref, la typologie ouvre également, in fine, sur une prospective politique, qui n’est autre que celle-là même des modalités de la régulation socio-techniques des MST.
Notes
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[1]
Cf. Robert P., 1996, Les autoroutes de l’information au miroir de la problématique des macro-systèmes-techniques, Terminal n° 71-72, L’Harmattan ; Robert P., 1999, Vers une déstabilisation des macro-systèmes-techniques ? le travail des technologies de l’information et de la communication, Flux n° 36-37.
-
[2]
Pour une approche globale de la problématique en français, on peut consulter: Gras A., 1993, Grandeur et dépendance, sociologie des macro-systèmes techniques, PUF ; Gras A., 1997, Les macro-systèmes techniques, PUF ; Offner J-M., 1996, Réseaux et Large technical systems : concepts complémentaires ou concurrents ? Flux n° 26 ; Mayntz R., 1995, Progrès technique, changement dans la société et développement des grands systèmes techniques, Flux n° 22 ; Hughes T., 1998, L’histoire comme systèmes en évolution, Annales, n° 4-5, EHESS et Armand Colin.
-
[3]
Pour une discussion approfondie de ces questions — en anglais — le lecteur pourra se reporter aux travaux de B. Joerges, High variability in the history and sociology of large technical systems, in The gouvernance of large technical systems, O. Coutard (ed), Routledge, London, New-York, 1999 ; Concepts and issues, in R. Mayntz et P. Hughes (ed), The development of large technical systems, Campus Verlag/Westview Press, Francfort/Boulder, 1988 ; on peut également consulter : Beckman, Svante, On systemic technology, in J. Summerton (ed), Changing large technical systems, Westwiew Press, Boulder, 1984.
-
[4]
« Par définition, l’administration de gestion est générale ; la somme de ses services couvre l’ensemble du territoire et l’ensemble des domaines ; elle est permanente et stable ; elle est comme un cadre dans lequel vient se loger la vie entière d’une collectivité. L’administration de mission est adaptée à un problème, à un temps, à un lieu ; elle est localisée, elle est spécialisée ; elle doit s’éteindre le jour où le problème posé est résolu (…) L’administration de gestion est formaliste (…), elle a le goût de faire. L’administration de mission est légère, elle a le goût de faire-faire » ; Pisani E., Administration de gestion, administration de mission, Revue française de science politique, Avril-Juin 1956, p. 324.
-
[5]
Ces quatre critères sont non seulement compatibles, mais directement adossés aux définitions offertes par la littérature consacrée aux MST (dont nous donnons quelques références note 3) ; ce que nous montrons dans un texte resté « manuscrit » afin de ne pas trop alourdir cet article.
-
[6]
C’est-à-dire un ensemble hétérogène d’hommes, de choses et de signes pour paraphraser B. Latour; un mélange de technique, de politique, d’économique et de social pour reprendre l’idée du « seamless web » de Hughes — op cit.
-
[7]
Refusé par Alain Gras, mais accepté par les auteurs allemands.
-
[8]
Cf. Curien N., 2000, Économie des réseaux, La découverte, Paris.
-
[9]
Cf. Braun I., Joerges B., How to recombine large technical systems : the case of european organ transplantation, in Summerton, 1984, op cit, p. 27.
-
[10]
Op cit., p. 40
-
[11]
Cf. Bucholtz, Arden, Armies, railroads, and information : the birth of industrial mass warfare, in Summerton, 1984, op cit.
-
[12]
Op cit., Joerges, 1984, p. 30.
-
[13]
Op cit., Joerges, 1984, p. 31.
-
[14]
Cf. Rochlin G., Pris dans la toile : réseaux, mutations et conformité à l’ère de l’informatique, Flux n° 22, 1995.
-
[15]
Op cit., Offner 1996, p. 28.
-
[16]
Op cit., Joerges, 1984, p. 30.
-
[17]
Op cit., Robert, 1999.