Si je ne suis pas un spécialiste de l’œuvre ou de la pensée de Françoise Dolto, j’ai eu pourtant, comme beaucoup de mes collègues, à réfléchir aux apports théoriques et cliniques tout à fait considérables de cette auteure hors du commun.
N’étant pas lacanien, je ne me sens proche ni vraiment de sa pensée, ni vraiment de sa pratique, mais, en même temps, quelque chose de son œuvre me touche infiniment.
La plus grande proximité que j’ai eue avec elle, c’est de travailler à l’hôpital Trousseau et de faire des consultations dans le bureau où elle les avait faites elle-même quelques années auparavant.
J’étais jeune à l’époque et très intimidé de m’asseoir sur le fauteuil qu’elle avait utilisé, mais cela n’était en fait qu’une proximité indirecte…, et un tant soit peu décalée dans le temps !
Dans le cadre de ces quelques pages, j’aimerais tout d’abord dire un mot de la place actuellement réduite de l’œuvre de Françoise Dolto dans les facultés de médecine, avant de mettre ensuite en perspective certaines de ses positions sur l’avènement du langage avec les acquis récents de la psychiatrie du bébé, et enfin d’évoquer la question du désir inconscient, voire prénatal, à la lumière de la potentialité autistique propre au vivant psychique.
J’ai été, pendant longtemps, et je suis encore actuellement (en tant que professeur émérite) enseignant de pédopsychiatrie à la Faculté de médecine Necker, et je dois dire – même si cela s’avère un petit peu triste – que, dans ce Centre hospitalo-universitaire …