Article
La rentrée scolaire, universitaire et des formations professionnelles est faite. C’est l’occasion d’un bilan. Qu’est-ce que nos enfants ou petits-enfants vont apprendre cette année qui prendra en compte la conscience de la fragilité de la Terre, sans pour autant les tétaniser ? Qu’est-ce qui, dans les savoirs universitaires qui seront transmis, contribuera à reproduire le monde tel qu’il va dans un business as usual – même les formations font l’objet d’un opportunisme commercial profitant d’un habillage vert – ou, au contraire, l’orientera vers d’autres savoirs, d’autres manières de penser et de faire plus soutenables écologiquement ? Pour les formations des collaborateurs, que les services de ressources humaines accompagnent dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises (RSE), quels critères ont été retenus pour encourager à se former en « développement durable » ?
Une réflexion sur les contenus des enseignements et leur transmission dans le cadre de la transition écologique et sociale s’impose. Elle interroge la finalité de ce que l’on apprend. Elle questionne l’articulation entre finalité courte pour soi (se former, s’insérer, s’employer) et pour la société (recrutement, besoin de main-d’œuvre pour de nouveaux marchés), et finalité longue pour soi (quel genre d’humain veux-je devenir ?) et pour la société (comment envisage-t-on le devenir de notre entreprise dans les cinquante voire cent années qui viennent) ? C’est que le temps des formations humaines coïncide avec le temps long des enjeux de durabilité…
Auteur

Philosophe, Université de Bourgogne, directeur de la chaire « Valeurs du soin ».
- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/10/2022
- https://doi.org/10.3917/etu.4297.0069

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