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De quel vœu sera habité mon « Je veux », pour me rendre vivant, avec l’an qui s’ouvre ? Les vœux de Nouvelle Année sont trompeurs. Nous faisons comme si tout recommençait tout de nouveau, alors que nous savons qu’il va falloir continuer. Nous rêvons d’un départ au cœur de ce qui s’avère pourtant être une poursuite. Ce n’est pas là une illusion. C’est le rappel de la possibilité de rouvrir le temps en ses promesses, sachant la clôture des habitudes, des routines et des enfermements. Sursaut qui remet du rythme dans nos vies, il est le prétexte pour s’arrêter un instant, pour considérer le temps qui vient comme un temps qui s’ouvre et pour oser y préciser nos attentes. Belle homonymie de la langue que celle qui fait sonner un « Je vœux » !
Or, puisque les vœux de bonne santé s’imposent d’ordinaire comme, sinon le plus original, peut-être le plus originaire, si je prenais le temps de m’arrêter sur le soin que je pourrais prendre de moi, des autres et du monde cette année ? Si je prends au sérieux ce mot cliché devenu vide de sens ou ritournelle « Bonne année, bonne santé », de quoi serait fait ce soin ? Au seuil de cette nouvelle année, un cadeau que je pourrais me faire serait tout à la fois un soin de la Terre et des humains. Je peux décider d’apprendre à goûter, à voir, à entendre, à sentir les choses, le monde et les êtres intérieurement pour en vivre profondément et de façon savoureuse les surprises. Et si j’apprenais à regarder, à écouter, à me déplacer dans la conscience prise d’une pleine présence avec les autres, humains, non-humains et milieu …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 28/12/2021
- https://doi.org/10.3917/etu.4289.0067

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