CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Sociologue, professeur à l’université Paris 8 (Cresppa-LabTop), Nicolas Duvoux préside le comité scientifique du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Spécialiste des questions de pauvreté, de précarité et d’inégalités sociales à partir d’un ancrage dans l’étude des institutions et des politiques sociales saisies à partir de leur réception, il est un observateur privilégié des nouvelles formes de solidarité.Quel rôle joue le travail social dans le retour en force de l’assistance, que vous avez analysé dans Le Nouvel Âge de la solidarité ?
Le travail social se trouve dans une situation complexe, et contradictoire. Complexe, parce que la notion même de travail social, assise sur un socle de métiers clairement identifié, est contestée par différents groupes professionnels, allant de la médiation à l’encadrement ou la gestion de projets, mais aussi par la pair-aidance, le bénévolat et l’hybridation entre les rôles d’usager et d’acteur, visible dans les démarches participatives. Le travail social se diffracte et se diffuse. Ces mouvements contribuent à une perte de repères professionnels, associée à une perte de sens et d’une position de surplomb – certes relative – commune avec d’autres professions qui sont au cœur des services publics : les enseignants, les professionnels de santé, les policiers… Leur rôle est plus que jamais nécessaire et leur utilité moins que jamais reconnue, ne serait-ce que, très concrètement, par les rémunérations généralement faibles, qui placent le…

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Le travail social souffre d’une perte de sens, du fait de l’apparition de nouveaux acteurs, des injonctions bureaucratiques et des exigences des publics. Mais il apprend également à aller chercher ces derniers et à travailler de manière collective, assurant aux personnes un socle à partir duquel elles peuvent construire leur vie.

Entretien avec
Nicolas Duvoux
Sociologue, professeur à l’université Paris 8, président du comité scientifique du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, il a notamment publié Le Nouvel Âge de la solidarité. Pauvreté, précarité et politiques publiques (Seuil, 2012).
Propos recueillis par
Fabienne Brugère
Philosophe, professeure à l’université de Paris 8, elle a notamment publié L’Éthique du care (Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2011).
et
Guillaume Le Blanc
Philosophe, professeur à l’université Paris 7, il vient de publier La Solidarité des éprouvés. Une histoire politique de la pauvreté (Payot, 2022).
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Mis en ligne sur Cairn.info le 06/10/2022
https://doi.org/10.3917/espri.2210.0071
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