Le sociologue de la sexualité montre qu’avec le déclin des institutions traditionnelles et dans un contexte de prolifération des discours, de nouvelles exigences de réflexivité, de responsabilité et d’égalité se mettent en place. À défaut d’être libérée, la sexualité se met à jouer un rôle central dans la formation et la vie des couples.
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Qu’est-ce qui vous a amené à travailler sur la sexualité ?
Je n’ai pas toujours travaillé sur le genre et la sexualité. Si cette approche et ce thème se sont mis à occuper une place dominante dans mon activité à partir du milieu des années 1990, c’est qu’ils donnaient une unité à des interrogations qui avaient surgi initialement de façon indépendante. Mais c’est aussi que les évolutions politiques et sociales des années 1990 et 2000 vers l’égalité des sexes et des sexualités étaient devenues plus propices à ce type de travaux.
Mes toutes premières recherches au début des années 1980 abordaient la conscription et ses liens à la construction de la masculinité. L’institutionnalisation du service militaire fait émerger simultanément une conscience nationale et une conscience de génération et de genre chez les individus masculins, dans laquelle la sexualité intervenait. Quand je suis entré à l’Institut national des études démographiques (Ined) en 1983, la première enquête que j’ai menée avec François Héran portait sur la formation des couples. Puis l’irruption de l’épidémie de sida a suscité, dans les années 1990, une très forte demande sociale de recherches sur la sexualité, dans lesquelles j’ai travaillé à introduire une perspective de genre. Je me suis engagé ainsi dans la réalisation de nombreuses enquêtes sur les comportements sexuels en France et en Amérique latine (Brésil et Chili), tout en organisant en France un nouveau champ de recherches en sciences sociales sur la sexualité…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/07/2017
- https://doi.org/10.3917/espri.1707.0045

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