Comment définir les défis écologiques ? Comment penser les modalités de l’action ? Selon quel calendrier ? Comment articuler des initiatives locales et concilier des intérêts divergents ? Qui sont les acteurs ? La table ronde manifeste l’importance d’associer les savoirs scientifiques avec l’exigence démocratique.
Article
Esprit – Le changement climatique a entraîné une prise de conscience des problèmes environnementaux globaux. On appelle « anthropocène » l’époque où l’humanité est devenue une force collective capable de changer les processus bio-géo-chimiques de la planète. Cela conduit-il à penser l’avenir de l’humanité différemment ? À créer des obligations nouvelles ? Le catastrophisme est-il lié à l’anthropocène ?Catherine Larrère – Le terme d’« anthropocène » a été proposé par deux scientifiques (dont un Prix Nobel de chimie) pour qualifier l’époque géologique en cours, dans laquelle l’humanité est la force géophysique principale qui affecte l’ensemble de la planète. La proposition a été accueillie avec beaucoup de calme par leurs collègues spécialistes des sciences de la Terre : une sous-commission de stratigraphie doit présenter un rapport au prochain Congrès de géologie, en 2016. Les spécialistes de sciences humaines et sociales et même le grand public se sont, eux, emparés du terme, qui s’est répandu avec rapidité. C’est important. On a longtemps dit que les questions écologiques (ou environnementales) relevaient de la compétence des sciences de la nature. En adoptant le mot d’anthropocène, les spécialistes de sciences humaines montrent que les questions environnementales relèvent aussi de leur compétence tout en continuant à être naturelles. En liant un mot qui désigne l’humain (anthropos, « homme » en grec) et une terminaison qui est utilisée pour qualifier une époque géologique (l’anthropocène succède à l’Holocène et au Pleistocène), l’anthropocène réunit aujourd’hui deux domaines qui étaient séparés : la nature (ce qui relève de la nécessité) et la société (ce qui relève de la liberté)…
Résumé
Plan
Auteurs
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[*]
Yannick Jadot est député européen (Europe Écologie) ; Chantal Jouanno est sénatrice de Paris (Union des démocrates et indépendants) ; Catherine Larrère est professeur de philosophie à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et présidente de la Fondation de l’écologie politique ; Marie-Hélène Parizeau est professeur de philosophie à l’université Laval ; Jean Pisani-Ferry est commissaire général à la stratégie et à la prospective de France Stratégie.
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/12/2015
- https://doi.org/10.3917/espri.1512.0056

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