On voit dans l’entretien que les accompagnatrices jouent avec une grande variété d’outils. Elles les combinent et les adaptent tout en devant respecter un certain nombre de contraintes externes. Les 4 situations d’usage mentionnées au début de l’entretien (faire avancer les étapes du projet, présenter le projet à l’extérieur, répondre à une question spécifique du porteur de projet, autonomiser le porteur de projet) obligent à naviguer entre plusieurs types d’attentes : celles imposées par les normes et standards externes (les formats et critères de jugement des parties prenantes, l’évolution des business et des modes : digitalisation, « startupisation », anglicisation, recherche d’impact), mais aussi les normes internes (la démarche « maison », les exigences de reporting) et finalement les attentes des porteurs de projets liées aux spécificités de leurs projets et aux besoins de chacun en fonction de sa personnalité, de ses compétences, de son réseau plus ou moins étendu, etc.
Les accompagnateurs en entrepreneuriat sont donc constamment face à un dilemme. D’un côté, ils sont poussés à standardiser leurs outils pour se conformer aux attentes externes ou internes et probablement aussi gagner en productivité dans leur propre processus d’accompagnement. De l’autre, ils expriment une résistance vis-à-vis d’une standardisation excessive poussée, entre autres, par les outils digitaux excessivement linéaires, normatifs, non accessibles à tous les porteurs de projet et pas forcémen…