Corinne Renard, Directrice de la pépinière Eole du Grand Narbonne dans l’Aude, et Claire Raveneaux, responsable du pôle Entreprendre à la CCI du Gard, se sont prêtées au jeu de l’interview croisée sur leur pratique et leurs approches des outils d’accompagnement et de leurs évolutions. Elles ont été interrogées par Marie-Hélène Girbau-Grimoin et Yann Papastratis qui, pour le compte des CCI et CMA de la région Occitanie ont cofondé Pro’créa, le congrès national des acteurs de l’accompagnement entrepreneurial.
Corinne Renard et Claire Raveneaux ont en commun, un grand professionnalisme, une longue expérience du métier d’accompagnant et la recherche permanente de la meilleure réponse aux attentes des porteurs de projets. Mais elles diffèrent dans leurs méthodes, liées aux contraintes de leurs organisations : traitement sur mesure pour un petit nombre de projets porteurs d’innovation en pépinière, et approche plus standardisée, du fait de l’important volume de créateurs reçus, en réseau consulaire.
Très critiques vis-à-vis des outils qui deviennent le but au lieu de le servir, ou des supports imposés par des considérations étrangères aux besoins des créateurs, les deux praticiennes portent un regard distancié par rapport aux outils qu’elles utilisent et qui, finalement, ne sont que la matérialisation de leur process d’accompagnement.
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Yann Papastratis et Marie-Hélène Girbau-Grimoin : Nous souhaiterions identifier les facteurs qui orientent le choix de vos outils d’accompagnement et leurs évolutions récentes et à venir. Pour commencer, pouvez-vous préciser ce qu’est pour vous un outil d’accompagnement et nous indiquer ceux que vous utilisez ?Corinne Renard : Pour moi, un outil d’accompagnement est, en premier lieu et bien évidemment, un outil que l’on peut mobiliser pendant le processus d’accompagnement des créateurs. La terminologie « outil d’accompagnement » m’évoque cependant une très grande diversité de formes et de natures, qu’il faut effectivement que je précise, car je ne suis pas sûre que l’on entende tous la même chose sous cet intitulé.
À la pépinière, j’utilise ainsi sans distinction des outils « papier » ou des outils numériques ; des outils de plus de 50 ans d’âge mais toujours aussi utiles et performants comme la matrice SWOT, ou des outils bien plus récents comme le pitch, le crash-test ou divers challenges ; des outils qui ont été développés ou bricolés en interne sous Excel (prévisionnels « maison ») tout comme des outils mis à notre disposition par des tiers (simulateur de statuts d’un groupe d’experts comptables ou Supernova* développé par une start up régionale) ; des outils qui peuvent être très synthétiques et visuels (la « famille » Canvas) ou très détaillés et très « littéraires » comme certains guides méthodologiques ou d’entretiens ; ou encore des outils détournés, destinés à d’autres usages (tableau blanc et post-it) ou plus élaborés et spécifiquement créés pour les futurs entrepreneurs (business plan en ligne)……
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 27/05/2022
- https://doi.org/10.3917/entin.051.0057

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