Il y a plusieurs décennies naissait de l’autre côté de la Manche un mouvement dit « critique » en sciences de gestion. Il a ensuite progressivement irrigué toutes les sous-disciplines des sciences de gestion, dont l’entrepreneuriat.
Mais de quoi parle-t-on ?
Il s’agit notamment de déconstruire les pratiques considérées comme « allant de soi » par l’ensemble des producteurs de discours gestionnaires.
C’est aussi interroger les conséquences de ce qui se dit, se sait, se pratique et s’enseigne à un moment donné (ce qu’on appelle la performativité), ou encore interroger les relations asymétriques de pouvoir et les différentes formes de structures de domination existant derrière les discours, les identités, les pratiques et les connaissances produites.
C’est enfin accepter la multitude de rationalités des pratiques de gestion sans se limiter à la finalité instrumentale de la performance, ou encore accepter en tant que chercheur de réaliser un travail véritablement réflexif tenant compte de notre propre interprétation d’une réalité que nous contribuons à façonner.
Ces éléments nous inspirent et ont conduit l’ensemble du comité de rédaction de la revue à rédiger un Manifeste présenté en ouverture de ce numéro spécial. Il s’agit de (ré)affirmer que l’approche critique se situe au cœur même du positionnement de la revue. Nous le justifions par la capacité régénérative de la critique. Il s’agit de régénérer le « modèle » académique classique de publication, régénére…