Pendant plus de quinze ans, j’ai conçu et animé, à emlyon business school avec plusieurs collègues et auprès de différents publics en formation continue diplômante, un séminaire intitulé « Apprendre à Entreprendre », positionné au tout début des programmes. L’objectif de ce séminaire d’introduction de courte durée (environ deux jours) était, outre une sensibilisation originale à la création d’entreprise, de permettre aux apprenants, à travers une mise en situation pédagogique, d’élaborer et d’appliquer un outil de gestion destiné à évaluer des projets de création d’entreprise. Cet objectif avait quelque chose d’un peu paradoxal, voire incongru, dans la mesure où tous les apprenants, cadres intermédiaires d’entreprises de tailles et de secteurs très divers, s’étaient inscrits dans un programme de formation au management pour acquérir des connaissances, outils et techniques de gestion utiles au traitement d’objets relevant du marketing, de la comptabilité, de la finance, du management des ressources humaines, de la stratégie, du management des opérations, etc. Or, ce qui leur était proposé au démarrage de leur formation n’avait rien à voir avec ce qu’ils étaient venus chercher. Plutôt que de présenter un outil de gestion particulier, puis de leur demander une mise en application à travers un cas, je leur enjoignais de construire leur propre outil de gestion pour traiter une problématique spécifique, l’évaluation de projets d’entreprise, n’ignorant pas que la plupart d’entre eux avait des connaissances très limitées dans le domaine de l’entrepreneuriat ainsi que dans ceux relevant de la gestion au sens large…