Une communication fondée sur des informations interprétables est indispensable pour favoriser la décision de financement d’investisseurs potentiels. Elle est d’autant plus essentielle que le contexte d’incertitude propre à l’equity crowdfunding (ECF) implique une prise de risque. À ce titre, le marché français de l’ECF des biotechs santé constitue un terrain exemplaire en matière d’incertitude. Il permet de mettre en lumière l’exploitation diverse et incomplète par les plateformes des outils de communication médiatisée par ordinateur alors qu’on aurait pu penser que le crowdfunding mobilisait de façon optimale ces outils afin de fonder la décision d’investissement. En définitive, les principales plateformes d’ECF opèrent un glissement vers des logiques de club, observées dans le monde traditionnel de l’investissement, s’éloignant de ce fait de la promesse initiale du crowdfunding de démocratiser l’accès à l’investissement.
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De nos jours, la finance entrepreneuriale revêt diverses formes. L’une d’elles, la finance participative, connaît un succès croissant depuis quelques années accentué par les dernières évolutions technologiques et se manifeste sous plusieurs formes : don, récompense, investissement. Cette dernière, connue également sous le nom d’Equity CrowdFunding (ECF), finance de plus en plus d’entreprises par le biais de la foule. La mise en ligne des projets entrepreneuriaux favorise une médiatisation à plus grande échelle que le financement traditionnel, démocratisant ainsi l’accès à l’investissement. Il n’est plus désormais réservé à des professionnels avertis mais ouvert au plus grand nombre grâce à des tickets d’entrée moins élevés. Ainsi, les entrepreneurs voient leurs sources de financement élargies sans pour autant que le montant levé ne varie à la hausse. Le recours à l’ECF crée en outre un cercle vertueux dans lequel les financements obtenus auprès d’un type d’investisseur facilitent l’accès aux autres (foule, banque, business angels, fonds d’investissements…). Ce cercle est d’autant plus vertueux que l’investissement projeté est sécurisé grâce à des mécanismes spécifiques à l’ECF : double filtrage des internautes par la qualification du profil de l’investisseur (questionnaire règlementaire) et la reconnaissance d’une prise de risques (illiquidité et pertes).
Le financement du projet entrepreneurial d’un tiers – que les investisseurs digitaux, parmi lesquels des non-professionnels, ne connaissent pas forcément – va donc reposer sur une décision dans un contexte particulièrement incertai…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 19/10/2021
- https://doi.org/10.3917/entin.048.0074

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