CAIRN.INFO : Matières à réflexion

L’aide au développement est définie par le Comité d’Aide au Développement de l’Organisation de Coopération au Développement Économique comme étant « l’aide fournie par les États dans le but exprès de promouvoir le développement économique et d’améliorer les conditions de vie dans les pays en développement ».
Si l’impact économique et social auprès des bénéficiaires de l’aide joue ainsi un rôle central dans le dispositif, il semble pourtant incertain au regard des statistiques internationales. En effet, tandis que le financement de l’aide internationale a récemment atteint les 1 000 milliards de dollars en cumulé sur les 60 dernières années, et dépassé les 150 milliards de dollars en 2020, les pays et territoires les plus aidés financièrement demeurent, paradoxalement, les plus pauvres et vulnérables selon les derniers chiffres de la Banque Mondiale.
À titre d’illustration, la figure 1 retrace l’évolution de l’aide internationale de 1960 à 2018, pointant l’Afrique subsaharienne comme la zone bénéficiant le plus de l’aide internationale.
Dans le même temps les pays d’Afrique subsaharienne demeurent parmi les plus pauvres de la planète (figure 2).
Ce paradoxe apparent pose, après plus d’un demi-siècle d’appui continu des mêmes territoires, la question de l’impact économique et social de l’aide internationale. L’impact des financements internationaux est-il une benign neglect, une dimension occultée des décisions d’aide ? Serait-il possible que les donateurs ne prennent pas en compte l’impact des financements dans leurs décisions d’aide …

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Si le financement de l’aide internationale dépasse les 150 milliards de dollars annuellement, l’impact de celui-ci auprès des populations bénéficiaires reste incertain. En ce sens, l’étude de l’aide apportée à des institutions de microfinance suggère que la mise à disposition de subventions ne favorise pas nécessairement l’obtention d’une bonne performance.
Cette étude de cas témoigne, à ce propos, que les évaluations de projets de développement apprécient principalement la réalisation opérationnelle et financière des activités programmées, sans prendre en compte l’impact de ces activités auprès des populations vulnérables.
Si les préconisations de la Social Performance Task Force insistent sur la qualité de la gouvernance et sur la responsabilité sociale des Institutions de microfinance, elles ne conduisent pas à intégrer l’impact économique et social auprès des bénéficiaires, qui constitue ainsi la face cachée du financement de l’aide internationale.

Julien Benomar
Julien Benomar est consultant et évaluateur de projet de développement depuis plus de 10 années dans le secteur de la coopération au développement au sein du cabinet Thésée Consulting. Chercheur et partenaire technique de l’ERASMOP-AFRICA. Membre de l’Association Internationale de Recherche en Management Publique et Vice-président d’Airmap Afrique.
Didier Chabaud
Didier Chabaud est professeur d’entrepreneuriat et stratégie à l’IAE Paris Sorbonne Business School et directeur de la chaire entrepreneuriat Territoire innovation (http://chaire-eti.org/). Il s’intéresse aux dynamiques de création d’entreprise (processus de création, rôle des équipes et réseaux sociaux, accompagnement), et aux stratégies de développement des entreprises et des territoires.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 19/10/2021
https://doi.org/10.3917/entin.048.0029
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