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Dans son ouvrage Illusion financière paru en 2013, Gaël Giraud éclaire avec finesse, simplicité et efficacité les conséquences systémiques de la dérégulation des marchés dans le fonctionnement des démocraties européennes. Plus précisément, il montre, à force d’exemples concrets, comment l’absence de règles propres au capitalisme financier détruit la confiance et nuit gravement à la coopération à l’échelle individuelle et institutionnelle. La croyance fondée sur une répartition naturelle des richesses, orchestrée par le marché dans une perspective de croissance infinie, conduit à des niveaux record d’inégalités et une détérioration alarmante du fonctionnement démocratique de l’institution européenne et des États qui la compose. La destruction écologique qui en découle achève le sinistre portrait d’une conception économique du bien-être aujourd’hui révolue.
Sept ans après sa parution, les principaux constats de l’auteur ne semblent pas avoir pris une ride, malheureusement, malgré les péripéties européennes tumultueuses incarnées par la crise durable de confiance entre des États du nord et des États du sud de l’Europe, le retrait du Royaume Uni et la période de crise sanitaire inédite que nous vivons. La domination toujours actuelle d’une logique de marché dérégulé repose sur un artefact toujours très ancré chez une partie influente des décideurs politiques et économiques. Cet artefact est bâti notamment sur un principe de liberté sans règle, d’individualité, de rivalité et de concurrence, censé orchestrer “naturellement” une vie sociale harmonieuse et démocratique…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 19/10/2021
- https://doi.org/10.3917/entin.048.0103

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