L’émergence d’un virus inconnu et la propagation rapide de l’épidémie de la « Covid-19 » fin décembre 2019 ont contraint les économies européennes à se mettre à l’arrêt dès mi-mars 2020. À défaut de vaccin, il fallait enrayer, de toute urgence, morbidité et mortalité, surmonter le manque patent de ressources médicales et maîtriser une crise sanitaire mondiale galopante. Les répercussions socioéconomiques de ce choc pandémique exogène lié à la dégradation de la biodiversité par « l’anthropocène » ont été immédiates et violentes. Elles nous rappellent que les maladies infectieuses, comme les marchandises, font le tour de la terre et ne connaissent pas les frontières. Les risques imaginés et cartographiés ne correspondent que rarement aux menaces réelles mais imprévisibles qu’il faut décrypter et traiter, le plus souvent sans script préétabli.
La pandémie de la Covid, « fait social total », ne fait pas exception. Elle montre l’inextricable enchevêtrement et l’interdépendance des systèmes humains et non-humains. Elle révèle les conséquences délétères d’une crise systémique mondiale qui est aussi une crise de la temporalité. Elle n’épargne ni les personnes ni leurs projets. Elle contraint tout un chacun à improviser des solutions immédiates dans le présent et à tenter de réinventer de nouveaux futurs malgré l’annonce d’une catastrophe climatique et l’imminence d’une récession économique sans précédent.
L’interconnexion des systèmes dans la globalisation et les rétroactions de l’agir humain sur l’environnement ont bouleversé les équilibres environnementaux et désynchronisé tous les processus éco-socio-techno-entrepreneuriaux…