CAIRN.INFO : Matières à réflexion

La succession familiale, ce moment – ou plutôt cette période – de transmission de la direction à une nouvelle génération, est un moment critique dans la vie des entreprises familiales (EF) : 30 % des entreprises survivent au passage de la première génération, et 10 % parviennent à la troisième génération si l’on en croit les chiffres généralement avancés. Il est alors logique qu’une importante littérature se soit attachée à en analyser les étapes et les facteurs clé de succès.
Cependant, la question de la capacité du successeur à faire évoluer le projet de l’entreprise, ou à en assurer la régénération stratégique a été largement ignorée. Or la question est particulièrement cruciale dans ce contexte de succession. D’une part, des études statistiques conduites sur la population des entreprises reprises/transmises montrent que – avec la montée en âge du prédécesseur – celles-ci privilégient une stratégie de prudence, peu propice au rythme de croissance. D’autre part, le contexte récent, marqué par une évolution des technologies et des marchés, requiert l’évolution ou l’adaptation des entreprises.
Si la question est cruciale, elle est particulièrement délicate. Régénérer l’EF conduit à modifier des éléments fondamentaux de l’entreprise, sa stratégie, ses produits, voire son métier. Autant d’éléments qui peuvent heurter le prédécesseur qui a, jusque alors, décidé de la destinée de l’entreprise. Ces nouveaux choix peuvent remettre en question sa façon de voir et de gérer l’EF, voire apparaissent comme des initiatives qui remettent en caus…

Français

Lors de la succession familiale, une phase de direction conjointe est fréquemment observée, dans laquelle le successeur et son prédécesseur se partagent les responsabilités. Cette phase permet au successeur de proposer des changements au niveau de l’orientation stratégique et des modes de gestion de l’entreprise familiale. Mais est-il aisé de faire accepter ces choix alors qu’ils peuvent aller à l’encontre des choix effectués par le prédécesseur ? Des conflits sont alors possibles entre le prédécesseur – qui privilégie une certaine stabilité – et le successeur – qui souhaite régénérer l’entreprise. Comment gérer de telles situations ?

Hedi Yezza
Hedi Yezza est professeur associé en entrepreneuriat et Family business à EDC Paris Business School. Chercheur affilié à la chaire entrepreneuriat territoire innovation de l’IAE Paris (http://chaire-eti.org/). Il s’intéresse aux entreprises familiales notamment le processus de succession, la régénération stratégique, les dynamiques de création d’entreprises et les réseaux sociaux.
Didier Chabaud
Didier Chabaud est professeur d’entrepreneuriat et de stratégie à l’IAE Paris Sorbonne Business School, et directeur de la chaire entrepreneuriat territoire innovation (http://chaire-eti.org/). Il s’intéresse aux dynamiques de création d’entreprise (processus de création, rôle des équipes et réseaux sociaux, accompagnement), et aux stratégies de développement des entreprises, notamment des entreprises familiales et des territoires.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 11/05/2020
https://doi.org/10.3917/entin.044.0008
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