Les points forts
- Dans ce projet, l’innovation sociale est avant tout le fruit d’un mouvement par et pour le territoire et non le produit d’un « génie concepteur » extérieur.
- L’innovation sociale demande d’articuler les dynamiques économiques et sociales et peut aboutir à des transformations sociales.
- Un point clé est d’obtenir l’engagement de la communauté dans des transformations qui impactent les modes de vie. Un modèle en six étapes est proposé à destination des acteurs de l’innovation sociale.
1L’innovation sociale peut être un moyen d’accomplir certaines transformations requises pour un développement durable, par exemple dans le domaine de la gestion des déchets. C’est notamment le cas dans de nombreuses régions d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie où un lourd investissement technologique n’est pas envisagé mais où existent potentiellement de fortes ressources d’engagement social.
2Un projet d’innovation sociale a pour but la création de valeurs et de lien social par et pour la communauté. Il demande d’articuler un modèle économique durable avec l’engagement et les valeurs des membres du territoire. Notre conviction est que l’innovation sociale doit être enracinée dans un territoire, co-conçue et co-réalisée dans une communauté. Territorialiser l’innovation, c’est le contraire de définir a priori et de l’extérieur un projet, destiné à être répliqué à l’identique. Ceci aurait toutes les chances de ne pas être adapté aux aspirations des populations locales et une telle approche engendre généralement résistances et rejets car elle est vue comme une prolongation des logiques coloniales.
3L’objectif de cet article est de tirer des enseignements à partir d’une expérience d’innovation sociale participative. Un des défis majeurs pour les acteurs de l’innovation sociale est l’obtention de la participation d’une grande partie des habitants. Si l’innovation se fait réellement pour la communauté, elle pourra alors entraîner une transformation sociale durable. La question est donc celle de l’engagement communautaire. Si chaque projet doit être pensé avec et pour un territoire, il est cependant possible de proposer une démarche générique pour favoriser l’engagement des acteurs afin de construire ensemble une innovation ayant de la valeur pour le territoire.
4Le projet d’innovation sociale décrit a pour cible la gestion des déchets avec des ambitions sociales, environnementales et économiques. Dans cette région pauvre à la frontière de la Bolivie et du Brésil, les déchets entraînaient pollution et risque sanitaire, mais il s’agissait aussi de créer de la valeur, des emplois et de renforcer les liens sociaux dans la communauté. La mise en place a duré un mois et demi, durant lequel nous avons écouté les préoccupations, espoirs et perceptions des acteurs, nous avons également contribué à la vie de la communauté, pris des décisions et œuvré ensemble pour une innovation sociale qui a dépassé le projet initial.
Innovation sociale, entrepreneuriat social et ancrage territorial
5Avant d’aborder le cas, rappelons ce qu’est l’innovation sociale, dans sa frontière parfois poreuse avec l’entrepreneuriat social et ses liens avec le territoire dans lequel elle prend forme. C’est en regard de tels liens que s’inscrit la question de l’engagement communautaire.
6Selon le centre de recherche sur les innovations sociales (Crises) de l’Uqam [1], celles-ci ont quatre caractéristiques : elles sont créées en collaboration par une diversité d’acteurs, leurs objectifs sont hybrides (économiques et sociaux, matériels et intangibles), leurs effets peuvent dépasser le projet initial et ainsi contribuer à changer certains grands équilibres sociaux. L’innovation sociale est ainsi moins l’action d’un entrepreneur social héroïque qu’un mouvement collectif de création de valeur. Individus promoteurs de solutions et acteurs privés sont engagés au service d’initiatives philanthropiques et étatiques dans une « approche collaborative impliquant plusieurs acteurs » et optimisant son « impact collaboratif » [2]. L’objectif est de répondre à un besoin social par des activités et services innovants en collaboration avec des organisations dont les objectifs premiers sont sociaux [3]. Mais au-delà du service rendu, l’innovation peut entraîner des transformations sociales plus globales.
7A priori, la frontière est nette avec l’entrepreneuriat social : « processus impliquant l’utilisation et la combinaison de ressources pour saisir les opportunités de catalyser le changement social et/ou répondre aux besoins sociaux » [4]. Ici l’origine est bien la structure entrepreneuriale et le but la saisie d’opportunités. Pourtant d’une part l’entrepreneuriat social accompagne ou suscite bien souvent l’innovation sociale. Et, d’autre part, l’entrepreneuriat peut être vu comme un processus non seulement individuel mais aussi social, et qui entraîne des transformations sociales [5]. De telle sorte que les liens entre actions communautaires, entrepreneuriat et transformations sociales sont souvent fortement serrés et peuvent donner lieu à l’émergence d’innovations sociales très prometteuses [6]. C’est dans une telle zone frontière que se situent notre intervention et notre réflexion.
8Conçue et réalisée par et pour la communauté, l’innovation sociale est de part en part ancrée territorialement. Il s’agit de générer des idées par l’identification des besoins et des solutions potentielles venant des communautés elles-mêmes, en « changeant fondamentalement les relations, les positions et les règles entre les parties prenantes, via un processus ouvert de participation et la collaboration avec les parties prenantes concernées, y compris les utilisateurs finaux, traversant ainsi les frontières organisationnelles et les juridictions ». [7] Dans le cas décrit, l’innovation n’est pas conçue et dirigée par un seul entrepreneur social. L’approche est collaborative. Une des questions clés est ainsi celle de l’obtention de l’engagement de la communauté : engagement dans la compréhension du contexte, des problèmes et des besoins, dans la conception de solutions, dans leur mise en œuvre et leurs évolutions, dans leur durabilité. Il ne s’agit pas seulement de convaincre mais d’obtenir la participation et le changement de certaines pratiques. La façon d’obtenir l’engagement est certainement à redéfinir pour chaque communauté et chaque projet, et pourtant nous sommes à la recherche d’étapes ou de principes reproductibles pour aider les participants de l’innovation sociale à susciter l’engagement.
Une recherche participative dans un quartier d’une ville frontalière entre Bolivie et Brésil
9Si le projet de gestion des déchets était collaboratif, la méthode nous semblait devoir l’être tout autant. Disons un mot sur l’approche avant de présenter le cas et ses résultats.
Une recherche participative
10L’aide apportée aux pays du Sud est facilement perçue comme une poursuite de la relation coloniale, et souvent à juste titre. C’est le cas notamment lorsque le projet est défini unilatéralement et préalablement par un membre d’une communauté privilégiée, qui prend ainsi la position centrale, reléguant l’ « aidé » au statut de celui qui a besoin de l’autre pour s’en sortir. Dans notre cas, il s’agissait d’entreprendre et innover ensemble. Les objectifs ainsi que de nombreuses modalités ont été co-définis avec la communauté en fonction des attentes et spécificités du territoire.
11Une recherche participative est un partenariat avec des membres d’une société civile dans le but de produire des connaissances à la fois valables sur le plan académique et qui contribuent aux attentes respectives des participants [8]. L’objectif n’est pas seulement de décrire ou modéliser mais de contribuer aux changements. Choisir une approche participative, c’est respecter l’autonomie de la communauté, lui donnant du pouvoir en contrôlant la recherche et ainsi ses propres transformations [9]. En conférant une partie du contrôle à la communauté, notre objectif n’était pas de tester ou d’observer certains éléments prédéfinis, mais plutôt d’apprendre en participant. Le projet a démarré sans savoir où il nous mènerait, tant pour l’innovation sociale concrète que pour les enseignements en termes de recherche.
12Notre intervention sur le terrain a duré six semaines, mais nous verrons que le projet a eu des implications bien au-delà. Celle-ci s’inscrit dans une série d’interventions similaires en Inde, Bolivie et Brésil où les participations de chacun sont chaque fois redéfinies collectivement. Nous essayons de faire que chaque fois notre rôle soit progressivement pris en charge par des acteurs locaux.
13Le projet a été financé par la fondation locale Fundacion Trabajo Empresa (FTE), basée à Santa Cruz, dans le cadre d’un projet social boliviano-brésilien du Sud Pantanal : Matto Grosso Sin Fronteiras. Après la sélection du Barrio San Antonio comme lieu d’implémentation du projet, les communautés locales ont été impliquées au cours des six semaines suivantes grâce au contact des représentants, en particulier l’organisation territoriale (OTB). La promotion du projet fut effectuée porte à porte, tout comme les éléments de base pour le lancer : négocier avec les propriétaires locaux un endroit pour recycler et démarrer le jardin communautaire.
Le projet « Barrio Limpio en 30 dias »
14Le Barrio San Antonio se composait de 400 familles, environ 2 000 personnes réparties sur une superficie de 2,5 km par 3,5 km. La densité de logement variait d’une personne par appartement à trois ou quatre familles par maison (de quatre à six personnes par famille), la grande majorité d’entre elles se trouvant dans des bâtiments de plain-pied. Les déchets des ménages étaient alors collectés une fois par semaine par les camions municipaux qui allaient les déverser dans des décharges illégales (3 à 5 kilomètres de décharges le long de la route principale).
15L’initiative était co-créée avec les acteurs de la communauté, tout au long des différentes étapes. Avec les représentants communautaires et les ONG locales pour définir les priorités : décharges illégales, incinérations dangereuses, pratiques sanitaires inadéquates, etc. Avec des membres du FTE et de l’OTB pour expliquer le projet de porte à porte et trouver des partenaires économiques. Avec les écoles pour les campagnes d’éducation. Divers intervenants se sont impliqués au fur et à mesure. L’innovation était collective.
16Un modèle économique et un système d’incitation financière ont été trouvés. Le système a reposé sur un tri des déchets à la source, l’embauche de quatre personnes pour le transport des déchets et le jardin communautaire, la revente des déchets valorisables et du compost, l’information sur les enjeux sanitaires. Le supermarché local a offert une remise de 10 % sur un achat mensuel de nourriture et de produits domestiques plafonné à 200 BOB (environ 25 €), soit 15 % du salaire mensuel moyen minimum local de 1 400 BOB (environ 182 €).
17D’autres intervenants communautaires qui n’avaient pas été approchés initialement par l’équipe du projet ont demandé à s’impliquer à mesure que l’intérêt de la communauté augmentait. Cela constitua un mouvement de générosité inattendue : réparateur de vélos et charpentier construisant gratuitement la carriole, une personne influente livrant deux tonnes de compost gratuit au jardin communautaire, l’organisme local des eaux offrant l’accès gratuit à l’eau pour ce jardin, la chambre de commerce incitant le recrutement de l’équipe de recyclage, les médias locaux diffusant régulièrement les divers événements et résultats des campagnes de nettoyage, le maire de la municipalité voisine exprimant son vif intérêt pour la réplication du projet. Par ailleurs, les institutions éducatives locales ont accueilli nos présentations et une campagne de nettoyage dans deux collèges locaux avec 800 élèves et dans l’université locale. Enfin, nous avons reçu de nombreux témoignages d’habitants du quartier, qui auparavant avait une piètre réputation, se montrant fiers, et intéressés pour de futurs projets.
Forte mobilisation, amélioration sanitaire et transformations sociales
18Notre cas montre qu’un projet réalisé par et pour la communauté peut être efficace, à la condition qu’il réussisse à engager une grande proportion de la population, à changer ses comportements et qu’il induise des transformations sociales visibles par tous et utiles.
19Tout d’abord, les résultats sanitaires sont significatifs (tableau 1). Au total, 2,74 tonnes de déchets ménagers ont été traitées dans le cadre du projet pilote sur six semaines. La valeur des déchets séparés était de 9 152 BOB (1 290€). Un gain notable puisque le salaire mensuel moyen dans la région est de 1 400 BOB.
Résumé des résultats et impacts du projet pilote (1 euro = 7,87 BOB)
Résultat / type d’impact | Changement observé immédiatement après l’intervention. |
Participation | 149 familles avec bon de réduction, 180 familles sans incitation, supermarché local, écoles et médias locaux. |
Nombre d’emplois directs créés | 4 personnes du territoire : collecte des déchets, recyclage, potager communautaire. |
Poids total des déchets collectés | 2 740 Kg |
Valeur des déchets séparés | 9 152 BOB (environ 1 200€) |
Résumé des résultats et impacts du projet pilote (1 euro = 7,87 BOB)
20Ensuite, l’engagement communautaire est fort. Parmi les 400 familles du quartier, 37,25 % ont accepté de participer immédiatement au tri sélectif dans leur maison, au nettoyage devant chez elles et renoncer aux incinérations. Puis 180 autres familles se sont portées volontaires pour participer, soit un taux de participation total de 82,25 %. Les diverses facettes de l’engagement sont résumées dans le tableau 2.
Incitations et effets sur l’engagement

Incitations et effets sur l’engagement
21Enfin, des transformations sociales ont été induites. Il y a d’abord eu un changement individuel et collectif des pratiques vis-à-vis des déchets. Puis le renforcement d’un sentiment d’appartenance communautaire et de solidarité. Plusieurs dynamiques entrepreneuriales se sont greffées, sans qu’elles réussissent toutes : partenariats avec des entreprises de recyclage, sponsoring de l’entreprise de nettoyage par le tissu entrepreneurial local, liaison ferroviaire régulière pour emporter les déchets. Réplication dans une autre ville bolivienne et développement de trois autres projets au Brésil.
Les étapes clés pour susciter un engagement communautaire
22Nous nous demandions comment favoriser l’engagement communautaire. Fort de ce projet et d’expériences similaires dans des contextes différents (Inde, Bolivie, Brésil ; rural, semi-rural, centres urbains), nous proposons un schéma en six étapes majeures pour favoriser l’engagement communautaire, en les illustrant avec le cas précédent (tableau 3).
Cycle d’engagement communautaire
Étapes | Illustrations à partir du cas | |
---|---|---|
1 | Observer/s’engager | S’informer sur le contexte, trouver des champions dans la communauté, communiquer sur le projet |
2 | Liens avec le marché | Trouver des débouchés pour les recyclables |
3 | Rêver ensemble, mise en place d’un pilote | Réunion du soir dans les familles, conception ensemble des possibilités, premières réalisations |
4 | Éducation, simplification, répétition | Flyers, lien avec les écoles, processus simplifié : 2 containers, 2 ramassages par semaine |
5 | Résultats : mise en œuvre dans et par la communauté | Incitation avec l’aide du supermarché, rendre visible les progrès, jardin communautaire |
6 | Célébration et étapes suivantes d’engagement | Fête communautaire, acclamation des volontaires, imagination de prolongements pour rendre le projet durable |
Cycle d’engagement communautaire
23Il s’agit moins d’un modèle managérial général à appliquer qu’un repérage d’étapes clés, tiré de l’expérience, pointant les phases importantes et les signaux dangereux, qu’il s’agit d’adapter et d’affiner collectivement pour chaque projet particulier.
Une innovation ancrée dans le territoire peut être un vecteur de transformation sociale
24Les principaux enseignements pour la pratique de l’innovation sociale à partir de cette recherche participative sont les suivants :
- L’innovation sociale repose à la fois sur un modèle économique et un modèle de contribution à la communauté. Nous avons constaté un réel consentement à payer et à participer, même s’agissant de la gestion des déchets dans les communautés pauvres. Mais le modèle économique ne suffit pas, il doit encore correspondre aux valeurs de la société pour favoriser la participation. De ce fait chaque solution demande à être adaptée au territoire sur lequel elle est implantée.
- Le succès repose davantage sur l’implication du plus grand nombre que sur le génie ou la détection d’opportunités par un entrepreneur social concevant seul une solution. Dans les territoires du Sud Global, s’il ne s’ouvre pas sur une participation dans la conception et la mise en œuvre, l’entrepreneuriat social risque d’être perçu comme répétant les pratiques coloniales passées.
- Il est même probable que plus intense et multidimensionnelle est la participation communautaire, plus enracinée elle est ainsi dans le territoire, et plus durable sera l’innovation sociale, de même plus fort sera sans doute son potentiel de transformation de la communauté.
- Cette implication dépendra de la perception par les membres de la communauté de la pertinence du projet par rapport aux problèmes, lacunes et désirs du territoire. Il ne saurait donc y avoir de modèle valable pour tous les territoires. C’est la raison pour laquelle nous avons préféré définir un « cycle vertueux » visant la participation et l’adaptation de l’innovation au territoire.
25Cette expérimentation permet également de tirer des enseignements pour les politiques publiques :
- Afin de rendre possible des modèles économiques durables, il est nécessaire de garantir un prix équitable pour les produits traités et recyclés et favoriser le transport vers des centres de traitement centralisés.
- L’innovation sociale offre un potentiel de création d’emplois important et devrait être favorisée. Au Brésil par exemple, le coût estimé par le gouvernement de chaque emploi créé dans le secteur du traitement des déchets est inférieur à 1 000 euros, un des coûts les plus bas pour la création d’emplois.
- Ce projet montre que des organisations sociales innovantes travaillant avec des communautés auto-organisées ou une collaboration de secteurs formels et informels à la suite de ce projet, pourraient réduire les dépenses publiques de gestion des déchets, tout en créant des emplois et en renforçant les liens communautaires.
- Les innovations sociales qui parviennent à utiliser des technologies de base telles que la séparation et le traitement à la source et le compostage décentralisé contribuent à une réduction significative de la collecte et du traitement des déchets. Une législation novatrice pourrait aider à réduire significativement l’utilisation de décharges.
- Les impacts sociaux tels que la création d’emplois, la dignité du travail, le sentiment d’appartenance voire de citoyenneté, peuvent contribuer à réduire les fléaux comme la drogue et la prostitution et devenir un élément important de pacification.
26Dans certaines zones délaissées par les principaux acteurs économiques et les politiques publiques, l’innovation sociale peut permettre non seulement d’apporter certains services comme la gestion des déchets mais aussi de renforcer les liens communautaires sur un territoire. Hybride, structurante, elle dépasse souvent son propre projet et peut être un vecteur de transformation sociale.
27L’innovation doit être en congruence avec les problèmes, ressources et valeurs du territoire. Il ne peut donc y avoir de modèle unique. L’approche en six étapes que nous avons proposée est de fait à adapter au territoire. Ces enseignements ont permis de nouvelles implémentations au Brésil. Dans chaque projet, la même méthode de recherche participative a été reproduite, sans formalisation à l’avance de l’approche, avec des résultats qui ont été bien au-delà des espérances, sans que ceux-ci ne puissent être prévisibles.
Notes
- [1]
-
[2]
Hanleybrown (Fay) et al, “Channeling change: Making collective impact work”, Stanford Social Innovation Review, 2012.
-
[3]
Mulgan (Geoff), “What is social innovation?”, Innovations Journal, 2006, p. 145-162.
-
[4]
Mair Johanna et Marti Lanuza (Ignasi), “Social entrepreneurship research: a source of explanation, prediction, and delight”, Journal of World Business, 41(1), 2006, p. 36-44.
-
[5]
Steyaert (Chris) et Hjorth (Daniel), Entrepreneurship as Social Change. A Third Movements in Entrepreneurship Book, Cheltenham, Edward Elgar.
-
[6]
Daskalaki (Maria), Hjorth (Daniel) et Mair Johanna, “Are Entrepreneurship, Communities, and Social Transformation Related?”, Journal of Management Inquiry, 24(4), 2015, p. 419-423.
-
[7]
Voorberg (William), Bekkers (Victor) et Tummers (Lars), Co-creation in social innovation: A comparative case-study on the influential factors and outcomes of co-creation, 2014, Ottowa: IRSPM, p. 2.
-
[8]
Anadón (Marta), “Recherche participative”, in I. Casillo, Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, Paris, 2013.
-
[9]
Chambers (Robert), “Paradigm shifts and the practice of participatory research and development”, in Nelson and Wright, Power and Participatory Development, London, 1996, p. 30-42.