Les points forts
● La démarche mise en œuvre dans le cadre d’une opération menée en Alsace avec des jeunes en Service Civique pour la Fondation agir contre l’exclusion montre qu’une méthodologie adaptée peut permettre d’en finir avec l’auto-sabotage.
● Au-delà des outils utilisés, la posture bienveillante des accompagnants est le principal facteur de réussite.
1Olivier Toutain : quel est l’objectif de la formation ?
2Olga Bourachnikova : L’objectif essentiel est de permettre aux participants de prendre leur vie en main. Il s’agit d’aider la personne à se rendre compte de son rêve : « qu’est-ce que tu veux pour toi, dans ta vie ? » Nous mobilisons la méthode Team Academy, démarche d’apprentissage par l’action, pour aider chacun à avancer sur le chemin de son rêve. Ça, c’est la base de notre modèle d’accompagnement, qui repose sur plusieurs constats. En premier lieu, la plupart des personnes, pas forcément les jeunes, n’ont simplement pas eu le temps de se poser la question de leur rêve et de leurs envies. Le second constat est que le rêve paraît inaccessible. Enfin, le troisième constat est l’absence de méthodologie à suivre pour atteindre son rêve. Le rêve, ça peut être tout et n’importe quoi, ça dépend de ce que veut la personne. Et sur le chemin de l’apprentissage par l’action, il y a des freins (« je n’y arriverai pas », « j’ai peur », « c’est pas possible », « ça coûte trop cher ») qui vont se manifester.
3Quelle est la place de l’entrepreneuriat dans cette approche ?
4O. B. Pour moi, la démarche doit conduite à devenir « entrepreneur de sa vie ». Comme un entrepreneur, on a une vision : où je veux aller ? Ensuite, être entrepreneur c’est se donner les moyens pour y aller, c’est-à-dire se mettre dans le mouvement, se mettre à marcher, passer à l’action. Après une première année d’expérimentation, on a pris du recul et on s’est rendus compte que non seulement on s’amusait bien ensemble, mais qu’on arrivait à avoir des résultats vraiment extraordinaires, parce que les jeunes sont partis réaliser leurs rêves, faire les choses qu’ils avaient vraiment envie de faire.
5Qui sont les douze jeunes en Service Civique [2] ? Comment est-ce qu’ils arrivent dans ce début de programme ?
6Sabrina Budiman : Cela entre dans le cadre des missions de Service Civique proposées par Face-Alsace.
7Qu’est-ce qui a fait que tu as décidé de choisir ces dix heures ?
8S.B. On nous a dit qu’il y aurait des coaches… moi j’aime bien déjà la psychologie, etc. Donc ça m’a intéressée. Juste savoir qu’on va « parler à propos de vos rêves », c’était intéressant, attirant. Et maintenant, ça a changé parce que c’est nous qui sommes les coaches !
9Cécile Chapus : La particularité de la mission que Face propose, c’est qu’elle comporte une partie formation forte en codage, objets connectés, éco-gestes, accompagnement Team Academy et connaissance de soi. En parallèle, les participants au Service Civique font visiter des appartements témoins où ils transmettent tous les écogestes au public. Et même s’il y a quelque chose d’obligatoire dans le Service Civique, il y a une envie.
10O.B. : Notre objectif est que sous prétexte de mener ces missions, les jeunes développent tout plein de compétences à mettre au service de leurs rêves.
11Qu’est-ce qui a conduit Face-Alsace à mettre en place ce projet ?
12O.B. : La directrice qui a lancé ce projet connaissait un peu la Team Academy et voulait quelque chose de nouveau dans ce programme. D’autre part, on se connaît très bien avec l’équipe qui porte le codage. Pascal Bastien [3] a travaillé avec elle. Les membres de cette équipe sont aussi dans la logique d’apprentissage par l’erreur. De plus, Face savait comment monter les dossiers et nous, on savait comment accompagner les jeunes dans l’action, entreprendre au sens large, comment se mettre en mouvement pour atteindre ses propres objectifs, sa propre vision, les compétences nécessaires pour ça. Donc on a modélisé le programme qui explique comment on se met au service des jeunes pour les mettre en mouvement pour atteindre leurs rêves. Il y a une part de pédagogie « Team Academy », une part de magie qui permet de lever les blocages liés à la représentation de soi, à sa représentation du monde, tout ce qui est possible/impossible. Ce qui nous relie, c’est l’émergence des actions concrètes, ne serait-ce qu’une autre façon de réfléchir, une autre façon de se regarder. On fait avec soi.
13Si je me fais l’avocat du diable, n’est-ce pas dangereux d’accompagner des jeunes dans l’action en travaillant sur le moi dans le sens où on touche la personne, ce qu’elle a à l’intérieur, sans pouvoir forcément l’aider à utiliser tout cela ?
14Cécile Chapus : Quelle est la base de ta représentation du travail sur le moi ?
15En caricaturant, si on déclenche des choses chez des personnes qu’on accompagne, des choses qui supposeraient de passer un temps individuel très important… N’est-ce pas dangereux de les accompagner collectivement sans creuser cette dimension individuelle ? Ça pose la question de la compétence plus générale des coaches pour le faire…
16C.C. : Mon approche de la connaissance de soi se rapporte à l’action intérieure, là où je choisis d’agir et là où je suis prêt(e) à agir. Dans tous les cas, je ne peux pas amener les gens plus loin que là où ils peuvent aller à l’intérieur d’eux-mêmes. Aborder la connaissance de soi n’est pas un acte grave, lourd. On peut le faire avec une approche ludique, en mouvement, où on dit dans telle situation est-ce que je me sens en confiance ou pas en confiance sans chercher forcément pourquoi, le comment, etc. Le but dans ce cas est d’établir simplement une première connexion à soi, avec une première identification de certains ressentis. Ça va être une première étape qui, ensuite, va mener vers l’identification de mon « saboteur » principal sous la forme d’un dessin. Dans un temps de partage collectif, chacun est libre de partager ce qu’il veut de son dessin, de ce personnage qui le « sabote ». À partir du moment où on a posé un cadre de bienveillance, de suspension du jugement, où « tout est possible », où « la personne qui est là est la bonne personne», etc., ce cadre est le terreau fertile à une forme d’introspection. Mais c’est à chacun de se donner la liberté d’aller voir ou de ne pas voir. Il n’y a aucune obligation de faire les exercices proposés. Il y a cet espace ouvert où en fait chacun est responsable de lui-même à cet instant présent. Pour moi, je vous considère tous (regard vers Sabrina, participante) comme « responsables de vous ». À partir du moment où l’individu choisit de faire l’exercice, c’est lui qui décide de la profondeur à laquelle il souhaite aller. Ensuite, il a la liberté de choisir ce qu’il va restituer. Et dans ces espaces de liberté et de bienveillance, il y a parfois des réactions émotionnelles. Mais la personne a déjà sa stratégie qui émerge à l’intérieur d’elle-même parce que cet espace bienveillant lui permet de trouver sa propre ressource pour gérer sa propre libération émotionnelle. Donc, il ne s’agit pas du tout de regarder ce qui ne marche pas. On est sur un chemin et on dit « tu as un truc accroché aux pieds, c’est quoi ? » et la personne de répondre « oh c’est un boulet, c’est un gros sac à dos, j’ai plein de cailloux dedans ! » « Es-tu sûr que tu es obligé de tous les garder ? etc. » La personne a la possibilité d’entrer dans une sorte de flexibilité cognitive, de sortir de cette identité figée et de commencer à la ramollir. Et tout cela selon son envie et les capacités qu’elle souhaite faire émerger. Il n’y a aucun forçage, il n’y a pas de pieds de biche et c’est hors de question de laisser partir quelqu’un qui va moins bien qu’au moment où elle est entrée dans un atelier.
17On a ainsi séquencé nos premières séances : on a d’abord une forme de météo, ensuite on a un exercice type de développement personnel, après il y a la pédagogie par l’action et les apprentissages à en tirer. On fait un petit dessin d’introduction où on explique le processus d’expérimentation et les sous-boucles de développement personnel, de connaissance de soi, sous une forme plutôt ludique et bienveillante. Ce n’est pas de la psychologie parce que je n’ai pas de diplôme en psychologie. On ne part pas dans l’histoire des personnes, on est à l’instant « T ». « Jamais je pourrai le faire ! », « qui décide que jamais je ne pourrai le faire ? », « ah, mais je ne suis pas capable ! », « qui décide que je ne suis pas capable ? »… Quel est le discours que je tiens sur moi dans ma tête ? Quel est le discours que je tiens quand j’échoue ? Qu’est-ce que je me dis de moi quand je veux passer à l’action ? Qu’est-ce que je dis de moi quand je veux réaliser quelque chose ? Et en fait il y a déjà ce premier récit intérieur, ce premier dialogue intérieur. En dix séances on va l’effleurer, on va le toucher, mais on va pouvoir commencer à travailler dessus et surtout, ce que je trouve incroyable, c’est le fait d’offrir le cadre bienveillant, le plus possible.
18Pour moi, ce cadre est une des conditions essentielles de l’acceptation et de la transformation de ses propres mécanismes dans l’instant présent. Dans la construction du discours, nous entendons les « saboteurs » de la personne. Et en neuf séances, je suis bluffée parce qu’à la neuvième séance ça n’a plus rien à voir avec les croyances négatives présentes dans les discours des premières séances.
19Dix séances, le fait de se trouver dans un cadre bienveillant, la découverte de ce qui empêche de réussir… Qu’est-ce que cela permet ?
20S.B. : Ceux qui n’étaient pas conscients de leurs croyances négatives, se sont rendu compte que toutes ces voix peuvent être contrôlées. Ils ont conscience qu’il y a des voix mauvaises en eux. Moi, quand tu m’as parlé de « saboteur » (regard vers Cécile), j’ai dit « il est où le saboteur ? je sais qu’il est là mais où ? ». Chez moi, il est maintenant beaucoup plus petit. Et j’ai vu avec certaines personnes dans le groupe du Service Civique qu’il était fort.
21Comment l’as-tu vu ?
22S.B. : À travers ce qu’ils disaient. C’était fort pour eux, il y a en a qui ont pleuré, c’est profond.
23Et prendre conscience de ses « saboteurs » est un point de passage incontournable si on veut entreprendre ?
24S.B. Pour certains oui, ça va les aider plus tard. Repérer le saboteur est positif parce cela nous aide à monter plus haut, à surmonter nos peurs etc. Mais pour certains, c’est déstabilisant. Donc d’un côté on a besoin de ça pour la prise de conscience : on a une part de bien mais aussi une part de mal en nous. Et en fait quand on a le pouvoir dessus, cette part négative devient de plus en plus petite.
25Finalement, n’est-ce pas une nouvelle forme éducative qui vient combler un vide ?
26C.C. : Si on se base sur la biologie, si quelque chose émerge, c’est qu’il y a de la place pour que cela émerge. Est-ce que c’est lié à un manque ? Je n’en sais rien.
27S.B. : J’avais déjà plein de plans. Olga m’a aidé à les écrire. Au début, ça m’a vraiment encouragée. Après, dans les séances suivantes, il me fallait vraiment du concret. Comme je suis un peu réservée, un peu timide, j’ai demandé à Olga ce que je pouvais mettre en action pour décoincer, en fait. Elle m’a invitée à un déjeuner et elle m’a dit, viens, je te présente à des gens. Elle m’a présentée et elle est partie !
28O. B. : En fait, Sabrina a dit dans son rêve qu’elle souhaitait développer une compétence : ne pas avoir peur d’aller vers les autres. Donc je l’ai invitée à manger avec les jeunes (du Bachelor). Sabrina s’est vraiment jetée dans le bain. Elle a pu faire connaissance avec d’autres personnes, des jeunes comme elle.
29Donc on sort du cadre de l’école ?
30S.B. : Certains (parmi les participants) sont perdus. C’est pour ça qu’ils ont choisi de faire le Service Civique. Cécile et Olga sont là pour nous aider à réfléchir sur ce que l’on va faire, ce que l’on va entreprendre, prendre conscience de nos capacités. réaliser que l’on est tous bien et prendre conscience de tous les mensonges que l’on a en nous.
31O.B. : Notre objectif, c’est de rendre les jeunes autonomes. Dans les premières séances, on leur amène des outils, on essaie de s’adapter à leurs besoins et petit à petit on se retire… c’est à eux de prendre la main sur la séance. Par exemple, l’animation de la séance par un participant donne envie à d’autres jeunes parce qu’ils ont vu que c’était possible. Lors de la dernière séance, nous n’avons rien préparé parce qu’il y a des participants qui ont décidé de le faire. Pour nous, ce qui compte c’est le développement personnel visant aux résultats suivants : « je connais mon rêve », « je commence à croire que c’est possible », « je passe à l’action ». Durant les séances, ce sont toujours les mêmes questions qui reviennet : « qu’est-ce que j’ai fait ? qu’est-ce qui n’a pas été fait ? » On les répète pour que ça devienne normal de se poser ce type de question. Nous ne sommes pas là pour dire ce qui est bien ou c’est pas bien. Ce qui compte, c’est d’abord ce que les participants ont appris avec ces questionnements. Ensuite, c’est également de devenir autonome en développant leur propre leadership.
32Qu’est-ce qui empêche ces jeunes d’être autonomes ? Qu’est-ce qui fait qu’ils ne le sont pas au départ ?
33S.B. : Par exemple, je ne savais pas que je pouvais être coach pour une séance. Ces outils m’ont appris que c’était possible de le faire. J’ai dépassé mes limites, j’ai acquis de nouvelles compétences. Ça encourage d’avoir quelqu’un derrière nous pour nous dire « qu’est-ce que t’as fait cette semaine ? Qu’est-ce que tu vas faire plus tard ? »
34Cela n’existait pas déjà au travers des cursus classiques ?
35O.B. : L’idée, c’est de mettre en lumière. Il y a certainement plein de compétences… Sabrina les a… mais il faut mettre la lumière dessus, lui permettre de reconnaître qu’elle a des compétences. C’est ça le travail. Parce qu’en neuf séances, ce qu’on développe c’est la conscience qu’ils ont d’eux-mêmes, la représentation de soi.
36C.C. : Je ne sais pas si, dans son cursus scolaire, on a proposé à Sabrina d’animer un moment pour toute la classe sur la thématique qui lui plaisait et d’oser essayer de surmonter ce qu’elle appelle sa timidité, que je n’ai jamais vue. Donc l’histoire de l’autonomie, c’est même carrément une histoire de liberté. Parce que l’inverse de l’autonomie, c’est la dépendance. Si on sort de ce cadre dépendance/autonomie, on accède à des formes de liberté où on peut mettre clairement en lumière le « oser » de chacun dans le format de son choix.
37Qu’est-ce qu’une séance réussie ?
38O.B. : C’est une question de perception (d’où l’importance du binôme). Une étudiante peut sortir en disant « je n’ai rien appris ». Elle pense qu’elle que rien ne s’est passé, alors que nous voyons un progrès énorme. Les facteurs d’une séance réussie apparaissent quand je vois qu’ils ont changé de représentation d’eux-mêmes d’une séance à l’autre et, même s’ils ne le disent pas explicitement, qu’ils ont appris à travers les récits qu’ils font dans la séance d’après, ou qu’ils mobilisent certaines compétences dans la séance (par exemple oser prendre la parole, oser dire ce qu’ils pensent, oser s’exprimer par rapport à soi-même).
39C.C. : L’indicateur fort, c’est de voir la posture des jeunes qui ont déjà fait six séances.
40Pourquoi est-il important de proposer ce dispositif en collectif ?
41C.C. : Quand on partage sa vulnérabilité ou quand on partage ses actions, on est sur un principe de solidarité, de coopération, de co-création, sur un principe d’accueil de l’autre dans sa différence. On est dans une identification différente de l’autre parce que si on le croise en tant que collègue au quotidien on va avoir une représentation de lui et là on le voit sous une autre forme : le contact est faisable, donc l’essence du groupe c’est que l’autre est mon miroir et le fait d’avoir ce cadre de bienveillance créé un respect, une écoute. Il y a une dynamique interpersonnelle et une dynamique intrapersonnelle. Et plus l’intrapersonnel se développe, plus l’interpersonnel se renforce. Puisque je suis dans l’acceptation de mes vulnérabilités, de mes forces et de mes compétences je vais être en capacité de l’accueillir chez l’autre, avec ce sentiment de solidarité.
42Je voulais rajouter un élément. Dans la posture de l’enseignant, dans le système scolaire il y a l’enseignant, l’élève et le savoir. Chez nous, il n’y a pas le savoir, on n’est pas en transmission de savoir.
43Comment qualifier justement ce que vous faites ?
44S.B. : Ce sont des outils, de l’apprentissage pour toute la vie.
45O.B. : Il s’agit de créer l’espace pour aider les jeunes à construire leurs compétences transversales en expérimentant.
46Et vous, quel est votre rôle ?
47O.B. : Mon rôle consiste à créer le cadre dans lequel ça devient possible.
48S.B. : Le seul truc dont on a besoin maintenant, c’est de savoir où on va aller après (le Service Civique). Toutes ces méthodologies, les techniques qu’elles nous donnent, on en a besoin.
49Que pourriez-vous transmettre comme éléments clés à quelqu’un qui ne vous connaît pas, pour lui permettre d’envisager cette formation dans un autre contexte que celui du Service Civique ?
50S.B. : Il faudrait changer l’Education Nationale. En France on a besoin de ça parce que je pense qu’il y a beaucoup de jeunes Français qui ne savent pas.
51Et il y a des gens qui aimeraient faire ce type de formation. Par quoi commencer pour faire quelque chose comme ça ?
52C.C. : Aujourd’hui je me rends compte que l’élément déclencheur de la posture que je peux avoir c’est d’avoir vécu en grande partie le processus ou en tout cas d’avoir vécu différentes approches de processus de transformation intérieure ou d’acceptation intérieure qui ont fait de moi-même mon premier cobaye d’une certaine manière. Mais le résultat obtenu ne doit pas être ce que moi j’ai obtenu. Donc c’est vraiment cette idée d’être la première étape de son chemin si on choisit une posture de coach ou d’accompagnant ou d’intervenant sur ces thématiques, quel que soit le chemin que l’on souhaite proposer aux gens. Si c’est l’apprentissage par l’action, c’est vivre l’apprentissage par l’action en ayant une envie de réflexivité derrière pour qu’il y ait une analyse de soi dans son cheminement, dans son appropriation de processus et de manière à observer cette espèce de changement de paradigme, ces changements de croyance et de représentations qui vont permettre d’établir la bienveillance durant les interventions. J’ai le sentiment qu’on ne peut pratiquer une bienveillance sincère que si on se l’applique à soi-même. C’est ma représentation d’une posture d’intervenant. Donc la première étape serait de vivre par soi-même en ayant une analyse de ce que l’on a vécu.
53O.B. : Moi je vois que c’est tout à fait possible, pas sous cette forme, pas exactement avec les mêmes outils… ce n’est pas du tout ça qui compte, c’est tout à fait possible d’instaurer ce type d’accompagnement dans d’autres contextes. Je ne vois pas de limite aujourd’hui. Le premier élément clé c’est qu’il est important de connecter les jeunes, de les aider à faire le lien pour qu’ils soient acteurs, de créer l’espace. Cela signifie qu’ils ont droit à l’erreur, d’accepter l’idée que cette erreur est possible. Cela passe donc par la posture basée sur la croyance forte que l’Homme est bon, qu’il est plein de capacités, de compétences qui sont déjà là et qu’il va encore développer. C’est une croyance fondamentale qui devrait être dans la posture de n’importe quel encadrant, de n’importe quel enseignant.
Notes
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[1]
La Team Academy est un modèle pédagogique finlandais dédié à l’entrepreneuriat, qui s’inspire des pédagogies nouvelles basées sur l’apprentissage coopératif : https://teamacademy.nl/.
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[2]
Le service dure entre 6 et 12 mois pour les jeunes âgés entre 18 et 25 ans.
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[3]
Pascal Bastien est l’un des coaches de la Team Academy du BJE (Bachelor Jeune Entrepreneur) de l’EM Strasbourg.