CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Les points forts

  • Tout projet de création d’entreprise ne donne pas lieu à une création, mais tout porteur de projet préincubé aura développé in fine des compétences entrepreneuriales.
  • Alors que le développement de ces compétences va bien au-delà de la seule création/ activation/ attraction de ressources, cette phase de pré-incubation a été peu étudiée par les chercheurs.
  •  Le rôle du réseau est clé, tant au niveau de l’émergence du projet qu’au niveau de la mobilisation des ressources.
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1Depuis plusieurs années, les établissements d’enseignement supérieur ont développé différents dispositifs visant à développer l’entrepreneuriat chez les étudiants. L’engagement de ces établissements dans le lancement des Pôles Entrepreneuriat Étudiant (en 2010) afin de « développer l’esprit entrepreneurial chez les étudiants de l’enseignement supérieur, universités et grandes écoles », puis dans le programme national PEPITE, vise à permettre à tout étudiant de licence qui le souhaite d’être sensibilisé à l’entrepreneuriat [1]. Nombre d’établissements proposent des programmes de sensibilisation et de formation mais également des structures d’accompagnement aux porteurs de projets. En effet, si en matière d’éducation il y a un besoin de développer chez les étudiants un ensemble de compétences, d’attitudes ou de savoir-être [2], il convient d’agir non seulement sur l’intention mais également sur l’action [3].

2La sensibilisation et la mise en place de formations s’inscrivent dans l’émergence d’une culture entrepreneuriale et de la petite entreprise plutôt en lien avec l’intention. La sensibilisation va ouvrir le champ des possibles aux étudiants et révéler à certains que le salariat n’est pas la seule voie d’insertion professionnelle envisageable et qu’ils peuvent s’engager dans un processus de création d’entreprise tout en étant étudiant. Des formations spécialisées ont vu le jour pour permettre aux étudiants de maîtriser certaines compétences, leur permettant d’identifier des opportunités d’affaires, de mettre en œuvre l’organisation nécessaire et d’être aptes à gérer des unités de petite dimension (TPE/PE). Le développement de l’entrepreneuriat dans différentes formations relève cependant de l’idée de « déspécifier » les compétences entrepreneuriales en ce sens qu’elles ne sont plus seulement liées à la figure de l’entrepreneur, à son action et à son activité économique mais plutôt à une attitude de tous. Les références à l’entrepreneuriat et à l’intrapreneuriat se mélangent. Les référentiels et les textes qui encadrent ces enseignements font d’ailleurs plutôt référence au développement de l’esprit d’entreprendre que de l’esprit d’entreprise car ce dernier a un caractère trop restrictif en matière de champ des possibles.

3En complément de ces dispositifs de sensibilisation et de formation, certains établissements ont mis en place des dispositifs d’accompagnement. La montée en puissance des dispositifs PEPITE ces dernières années et la mise en place du D2E [4] ont été des facteurs incitatifs. Ces dispositifs ont pour cible l’action et le passage à l’acte. Ils s’inscrivent dans une démarche personnalisée autour de l’étudiant et de son projet. Il est possible de distinguer deux types de dispositifs, les préincubateurs et les incubateurs.

4La distinction entre ces deux types de dispositifs porte à la fois sur les finalités mais également sur le processus d’apprentissage. De nombreuses recherches ont abordé la question de l’éducation à l’entrepreneuriat et des incubateurs à la fois sur les dispositifs, les modalités et l’efficacité. En revanche, la question de la préincubation a été très peu abordée. Pourtant elle pose aux enseignants-chercheurs des questions de postures, de définition de leurs activités, voire de légitimité, en les mettant en responsabilité de dispositifs qui sont à l’articulation de l’enseignement et de l’accompagnement.

5La préincubation est donc le parent pauvre dans l’analyse, alors même que la montée en puissance et la généralisation de certains dispositifs liés à l’entrepreneuriat étudiant amènent à les développer très fortement. Deux raisons principales à cela : ils sont moins consommateurs de ressources que l’incubation pour les établissements et ils présentent l’avantage pour les enseignants d’être à l’articulation de la formation et de l’accompagnement, réduisant ainsi nombre de questions quant au fait qu’ils sont largement de leur ressort.

6Forts d’une expérience d’accompagnement de projets d’étudiants en création d’entreprise, notre objectif est ici de nous interroger sur les enjeux et les perspectives de la phase de préincubation. Dans un premier temps l’étudiant développera une idée qu’il faut confronter à la réalité. Pour que cette idée puisse devenir un projet et enfin se développer en entreprise, l’étudiant est amené à identifier, mobiliser, agréger, utiliser des ressources dont il dispose en propre ou par son réseau. Les ressources ne sont pas suffisantes si ce dernier ne développe pas ses compétences entrepreneuriales. L’une des questions centrales est donc aussi celle de l’apprentissage et de ses effets à la fois sur les ressources mais également sur les compétences. Les spécificités de la phase de préincubation impliquent ainsi un lien entre ressources et compétences qui diffère de celui de la phase d’incubation et nous amène à nous demander dans quelle mesure la question des ressources est liée aux compétences.

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Les différentes phases dans la prise en charge du porteur de projet

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Les différentes phases dans la prise en charge du porteur de projet

Les spécificités de la phase de préincubation

7Vedel et Stephany [5] considèrent comme incubateur « toute structure d’aide qui permet l’émergence, le développement et le soutien de nouvelles entreprises de moins de cinq ans ». Dans son sens le plus large, les établissements d’enseignement supérieur accomplissent cette mission, y compris en préincubation.

8Plusieurs phases caractérisent l’accompagnement du porteur de projet [6]. Si la phase d’incubation implique la construction du plan d’affaires et peut être complétée d’une dernière phase de post-incubation, la phase de préincubation correspond à une phase amont du processus de création d’entreprise. Elle se situe à un niveau de degré de maturation du projet moindre et suppose un diagnostic du projet, des ressources du porteur de projet en vue d’une première formulation de son modèle économique.

9On peut distinguer dans l’accompagnement plusieurs types de liens, « conduire, guider et escorter » [7]. Il est à noter l’importance des programmes de sensibilisation à l’entrepreneuriat qui viennent plus en amont et qui permettent de présenter une alternative d’insertion professionnelle au salariat. De ces programmes peuvent naître des idées qui donneront lieux à des projets de création d’entreprise. La phase de préincubation s’inscrit plutôt dans le « conduire » car elle s’adresse souvent à des étudiants n‘ayant qu’une idée vague et encore en formation. Il s’agit ici essentiellement de coaching et de travail collectif autour des projets lors de phase de regroupement.

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« Moi j’ai toujours voulu faire maçon mais j’ai eu la mention au bac. Du coup ma mère me voit plus comme employé chez un expert-comptable […] du coup c’est possible de monter sa boîte alors dès la fin de ses études »[8]

11L’expérience des maisons de l’entrepreneuriat [9] présente la phase de pré-accompagnement comme un temps qui permet l’accueil, l’information et l’orientation des étudiants porteurs de projets en relation avec les réseaux d’acteurs de la création existant sur le territoire. L’engagement au sein du programme nationale Pépite, largement inspiré de cette expérience, permet de faciliter cette mise en relation pour tout étudiant.

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« Je bénéficie d’un double accompagnement par ma prof d’IUT et par une chargée de mission de la CCI »

13L’enjeu est de leur permettre de transformer et de valider cette idée en opportunité, d’acquérir des compétences leur permettant de développer leur projet et d’être en capacité, si telle est leur volonté, de créer cette activité. Il est nécessaire de procéder à un diagnostic / évaluation du projet mais également des ressources et des compétences du candidat créagteur. Il convient d’évaluer la cohérence entre plusieurs dimensions, comme dans le modèle présenté à la figure 2.

Figure 2

Le modèle des 3 E (adapté de Levy-Paturel et Paturel, 2006) [11]

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Le modèle des 3 E (adapté de Levy-Paturel et Paturel, 2006) [11]

14Si l’environnement a son importance afin d’identifier l’opportunité d’affaires, la capacité à s’établir en tant qu’organisation dépend principalement de la capacité à obtenir les ressources nécessaires au projet [10]. Dans quelle mesure les aspirations du porteur de projet, les ressources et les compétences dont il dispose sont-elles exploitables dans son environnement ? Le porteur de projet doit accéder à et acquérir des ressources mais aussi développer des compétences pour développer une cohérence entre les différentes dimensions du modèle. L’acquisition des ressources et le développement de compétences sont au cœur de la phase de préincubation.

De l’idée au projet : identification et mobilisation de ressources

15L’évolution de la structure des portefeuilles de ressources est différente selon les phases du projet [12]. Deux phases existent durant la préincubation. La première consiste à valider le projet en recherchant des informations visant à mieux connaître son marché, ses concurrents et à identifier quelle pourrait être son offre. Dans un second temps, l’apprenti entrepreneur fait le bilan des ressources qu’il possède. Très rapidement après la période d’identification vient une phase de mobilisation des ressources.

16De nombreux travaux ont souligné l’apport des réseaux pour les entrepreneurs, et ce quelle que soit la phase de maturation de leur projet [13]. Grossetti et Barthe [14] précisent que lors de la phase amont de gestation de la nouvelle entreprise, les futurs entrepreneurs accèdent aux ressources en mobilisant dans deux cas sur trois leurs relations personnelles (famille et/ou amis). Trois types de réseaux peuvent être identifiés.

17Le réseau familial. On sait depuis longtemps que si le porteur de projet a un entrepreneur dans la famille ou son cercle proche, il a plus de chance de devenir entrepreneur.

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« Mon frère et ma sœur sont des entrepreneurs… Moi aussi je veux réussir ! »

19Ce réseau peut apporter au porteur de projet des ressources financières mais aussi temporelle et/ou organisationnelle.

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« L’an prochain, on continue de vivre chez nos parents […] on économise pour lancer le projet ».

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« Je reste chez ma mère, elle s’occupe de tout et moi je pense à mon projet ».

22Le réseau amical. Ce réseau permet de trouver les ressources et/ou compétences que l’on n’a pas dans le cercle proche.

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« Mon pote en informatique a toujours eu envie de créer une boîte, mais il n’y connaît rien en gestion… Du coup c’est possible : lui en info moi en gestion. »

24Le réseau professionnel. Lorsque l’on est étudiant, le réseau professionnel est plutôt limité. Néanmoins les expériences de « jobs d’étudiants » et/ou de stages ainsi que le réseau de l’Université ou de l’École permettent de combler ce manque.

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« L’idée est venue en discutant avec [son-co porteur de projet] à propos du projet tutoré de seconde année. On travaille encore dessus, mais l’an prochain je demanderai le statut d’étudiant entrepreneur pour le développer car ça prend du temps. »

26Pour reprendre les termes de Toutain et al [15], la mise en œuvre d’un « écosystème éducatif entrepreneurial » s’avère nécessaire afin de faciliter la préincubation des projets étudiants. L’un de ses objectifs sera d’apporter différentes ressources [16], mais également de permettre le développement de compétences chez l’étudiant entrepreneur.

27Le porteur de projet fait alors face à une double question, celle de l’allocation de ses ressources, qui restent malgré tout limitées, et celle de l’attraction de nouvelles ressources détenues par d’autres parties prenantes. Le développement des ressources est alors un préalable à la finalisation du projet. L’accompagnement dans cette phase de préincubation poursuit également un but d’organisation en contribuant à la priorisation des problèmes et des actions à mettre en œuvre.

Le développement des compétences entrepreneuriales

28Les ressources permettent d’asseoir la faisabilité et la crédibilité du projet alors que le développement des compétences apporte de la légitimité à celui qui le porte. Si certains auteurs soulignent que l’accompagnement doit permettre d’identifier et d’acquérir des ressources, Sammut [17] va plus loin en précisant que l’accompagnement doit permettre le transfert de connaissances à l’accompagné. Ainsi, les actions menées durant la phase de préincubation permettent de développer différentes aptitudes et capacités, voire des compétences entrepreneuriales.

29Dans le cadre de la préincubation, cet apprentissage se fait par l’action. La question des compétences entrepreneuriales est une question importante en matière de praxis, que la recherche n’aborde que trop peu. Elle renvoie à des tentatives de définition des référentiels de compétences [18]. En première acception, la compétence est définie comme étant la capacité des acteurs à apprendre et à exécuter des tâches [19]. L’approche par les compétences aborde le porteur de projet comme un acteur au travers de sa capacité à agir et à s’engager, à mobiliser des ressources [20]. La compétence peut être vue comme un savoir agir complexe résultant de l’intégration, de la mobilisation et de l’agencement d’un ensemble de capacités et d’habiletés et de connaissances utilisées dans un contexte donné [21]. Le processus d’acquisition de compétences entrepreneuriales passe par l’expérience d’identification et de mobilisation des ressources nécessaires à la réalisation du projet, et ce notamment par les boucles de rétroactions et les recompositions des combinaisons de ressources que nécessite la réalisation des premières versions du Business Model (BM) en confrontant le projet à la réalité.

30De nombreux auteurs [22] retiennent l’expression de capacités, insistant ainsi sur le fait que l’orientation d’un étudiant vers l’entrepreneuriat ne repose pas exclusivement sur des traits psychologiques, mais également sur des aptitudes que l’éducation et l’accompagnement se doivent de développer. Par exemple, la démarche développée au sein du Permis d’entreprendre [23] souligne que le renforcement et la valorisation des capacités entrepreneuriales passe par l’action et la mise en situation. Le passage de l’identification à la mobilisation des ressources permettra à l’étudiant, de par les mécanismes d’apprentissage, de développer différentes aptitudes et capacités que l’on peut considérer comme des compétences entrepreneuriales.

31Lors de cette phase de préincubation, l’étudiant mobilisera son stock de ressources, identifiera celles qui sont nécessaires et développera ses capacités par la mise en situation dans le cadre de son projet au travers d’échanges, de confrontations et de questionnements. Ce processus n’est pas linéaire mais itératif et nécessite des rétroactions.

32Loué Laviolette et Bonnafous-Boucher [24] présentent l’incubateur comme le lieu de développement des compétences entrepreneuriales. À la vue des processus mis en place lors de la phase de préincubation, il serait plus juste de préciser que la phase d’incubation permet par la mobilisation et le développement de certaines compétences entrepreneuriales, l’attraction, l’échange et la maîtrise de l’ensemble des ressources nécessaires à la réalisation du projet de création d’entreprise. Autrement dit, lors de la phase de préincubation, l’identification et la mobilisation des ressources développent les compétences alors que lors de la phase d’incubation les compétences permettent de mobiliser, d’attirer, de renforcer des ressources complémentaires et/ou de nouvelles ressources. D’autres compétences spécifiques à la phase d’incubation seront alors développées, telles que les compétences qui permettent d’acquérir de nouvelles ressources (financer un projet, protéger un projet) et/ou les compétences permettant de formaliser la future entreprise (établir le Business Plan) [25].

33Le basculement entre ressources/compétences (phase de préincubation) et compétences/ressources (phase d’incubation) est le résultat des études de faisabilité et de la légitimation du projet. L’un des points importants de la phase de préincubation est l’élaboration d’une première version du modèle d’affaires, qui débouchera dans la phase suivante, après de nombreuses rétroactions, sur un plan d’affaires. Le modèle d’affaires ou Business Model (BM) repose sur deux axes, un axe narratif (légitimité) et un axe économique lié à la justification d’une création de valeur (faisabilité). La partie narrative est une compétence clé à acquérir lors de la phase de préincubation. Cette compétence permettra ensuite d’être sélectionné par un incubateur et/ou d’avoir accès à de nouvelles ressources. Le porteur de projet doit alors convaincre les détenteurs de ressources au travers d’une narration, de type « storytelling » [26] ou « pitch ». Cela consiste à faire émerger une histoire à fort pouvoir de séduction et de conviction [27]. Ce résumé du projet permet de créer ainsi les conditions de l’élaboration d’une convention [28] avec des parties prenantes et de les convaincre d’adhérer à sa proposition de lancement d’une affaire.

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« On a passé beaucoup de temps à expliquer notre projet à nos proches, à nous justifier […] Cela nous a servi après face aux banques, car nous étions jeunes et sans trop d’apport. Il fallait que le projet les séduise. »

35La narration peut être considérée à la fois comme un produit et comme un processus. Par le discours que le porteur de projet produit pour convaincre des tiers, puis par la suite des incubateurs, il démontre sa légitimité à porter ce projet à ce moment là, dans cet environnement. La construction du discours nécessite un processus de restructuration continu au fur et à mesure que des informations viennent ou non confirmer certaines hypothèses du modèle économique.

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« Participer et être primé au concours nous a rassuré sur le projet mais nous a aussi montré les limites […] Il reste encore beaucoup de travail avant que ce soit viable… »

37Il évolue en continu même s’il doit garder une certaine cohérence.

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« J’ai pas exactement le même discours quand je m’adresse à vous, à ma mère et au banquier […] Vous me posez toujours des questions bizarres, qui ensuite me font réfléchir au projet. »

39L’interaction avec les accompagnateurs et avec les autres porteurs de projet préincubés est une contribution essentielle pour le futur entrepreneur. Elle lui permet de former les premiers éléments qui vont structurer sa narration.

Des ressources contextualisées mais des compétences déployables à long terme

40Lors de la phase de préincubation, l’identification et la mobilisation des ressources nécessaires à un projet précis et contextualisé permettent le développement de compétences entrepreneuriales qui seront déployables ultérieurement dans toute situation entrepreneuriale (création, reprise d’activité, intrapreneuriat etc.). Les compétences entrepreneuriales développées permettent de mobiliser, de partager, d’attirer de nouvelles ressources. Cet apprentissage pour l’étudiant de la démarche entrepreneuriale en phase de préincubation nécessite la mise en œuvre d’un écosystème entrepreneurial. La notion de mise en réseau prend tout son sens à travers l’échange et la confrontation avec les partenaires socio-économiques, l’équipe enseignante ou les autres étudiants entrepreneurs. L’identification, la mobilisation et l’acquisition des ressources nécessaires au projet permettra par le développement des capacités et des aptitudes en contexte entrepreneurial l’émergence de nouvelles compétences acquises uniquement par la pratique. La valorisation de ces compétences doit être envisagée au sein de tout établissement d’enseignement supérieur [29].

41En effet, l’apprentissage des compétences entrepreneuriales sera déployable pour tout diplômé ayant eu cette expérience de préincubation, que son projet ait vu le jour ou non, qu’il devienne ou pas un jour entrepreneur. Une démarche intégrée d’activités entrepreneuriales « vise à former des personnes capables d’initiative, d’autonomie, de créativité et de tenacité » [30] qu’ils deviennent ou non des entrepreneurs. Tel est le principal enjeu de formation pour les établissements d’enseignement supérieur engagés dans la préincubation de projets étudiants.

Notes

  • [1]
    Pour plus de détails voir le « le plan d’action Entrepreneuriat 2020 – Raviver l’esprit d’entreprise en Europe » ; « Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi » ; « l’appel à projet Pépite ».
  • [2]
    Gibb, A. A. (1987). Enterprise culture. Its meaning and implications for education and training. Journal of European Industrial Training, 11(2), 2-38.
  • [3]
    Boissin, J.-P. (2003). Le concept de « maison de l’entrepreneuriat ». Un outil d’action pour l’initiative économique sur les campus. Etude dirigée par Jean-Pierre Boissin pour la Direction de la technologie du ministère français de la Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche.
    http://www.grenoble-universite-recherche.org/mde.
  • [4]
  • [5]
    Vedel, B., & Stéphany, E. (2010). Quels déterminants de la performance du processus d’incubation ? Gestion 2000, 27(3).
  • [6]
    Pluchart, J. J. (2014). L’approche par les ressources des réseaux d’accompagnement entrepreneurial. Recherches en Sciences de Gestion, 102(3), 47-71.
  • [7]
    Paul M. (2004), L’accompagnement, une posture professionnelle spécifique, L’harmattan.
  • [8]
    Verbatims issus d’entretien avec des étudiants entrepreneurs.
  • [9]
    Boissin, J. P., & Schieb-Bienfait, N. (2012). Des Maisons de l’Entrepreneuriat au plan d’action national des Pôles Entrepreneuriat Étudiants. Entreprendre & innover, 11(3), 55-64.
  • [10]
    Aldrich, H. E., & Martinez, M. A. (2001). Many are called, but few are chosen: An evolutionary perspective for the study of entrepreneurship. Entrepreneurship Theory and Practice, 25(4), 41-56.
  • [11]
    Levy-Tadjine T., Paturel R. (2006), Essai de modélisation trialogique du phénomène entrepreneurial. In La stratégie dans tous ses états, Mélange en l’honneur de Michel Marchesnay, Edition EMS, chapitre 21.
  • [12]
    Pluchart, J. J. (2014). L’approche par les ressources des réseaux d’accompagnement entrepreneurial. Recherches en Sciences de Gestion, 102(3), 47-71.
  • [13]
    Santoni, J., & Barth, I. (2014). Le rôle du réseau dans le développement de l’entrepreneuriat féminin: cas d’un centre entrepreneurial au sein d’une business school. @ GRH, 11(2), 81-113.
  • [14]
    Grossetti, M., & Barthe, J. F. (2008). Dynamique des réseaux interpersonnels et des organisations dans les créations d’entreprises. Revue française de sociologie, 49(3), 585-612.
  • [15]
    Toutain, O., Gaujard, C., Mueller, S., & Bornard, F. (2014). Dans quel Ecosystème Educatif Entrepreneurial vous retrouvez-vous ? Entreprendre & innover, 23(4), 31-44.
  • [16]
    Grossetti et Barthe (2010, op. cit.) dressent une liste plus exhaustive des ressources mais dont certaines sont mobilisées plutôt dans la phase d’incubation.
  • [17]
    Sammut, S. (2003). L’accompagnement de la jeune entreprise, Revue Francaise de Gestion, Vol.144, 153-164.
  • [18]
    Loué, C., & Baronet, J. (2011). Quelles compétences pour l’entrepreneur ? Une étude de terrain pour élaborer un référentiel. Entreprendre & innover, 9(1), 50-58.
  • [19]
    Lorrain, J., Belley, A., & Dussault, L. (1998). Les compétences des entrepreneurs : élaboration et validation d’un questionnaire (QCE). Congrès international francophone sur la PME, Nancy, 22-24.
  • [20]
    Danjou I. (2004), Entreprendre, la passion d’accomplir ensemble, L’Harmattan.
  • [21]
    Lasnier F. (2000) Réussir la formation par compétences. Montreal: Guérin.
  • [22]
    Chene et al 2011 ; Baum, 1995 ; Belly, Dussault et Lorrain, 1998 ; Charles-Pauvers, Schieb-bienfait et Urbain, 2004.
  • [23]
    Expérience menée par l’Université de Nantes. Pour plus de détails, Chené et al. (2011), une démarche de conception d’un dispositif de sensibilisation à l’entrepreneuriat, Annales des Mines-Gerer et comprendre 2011/1(N°103), p.60-70.
  • [24]
    Loué, C., Laviolette, E. M., & Bonnafous-Boucher, M. (2008). L’entrepreneur à l’épreuve de ses compétences : Éléments de construction d’un référentiel en situation d’incubation. Revue de l’Entrepreneuriat 1/2008 (Vol. 7), p. 63-83.
  • [25]
    http://www.cpu.fr/publication/referentiel-de-competences-entrepreneuriat-esprit-dentreprendre/
    Ce document est repris de façon synthétique pour l’autoévaluation des compétences par le candidat au statut étudiant entrepreneur. http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid79926/statut-national-etudiant-entrepreneur.html.
  • [26]
    Cueille, S., & Recasens, G. (2010). Analyse des apports d’un dispositif d’accompagnement des jeunes entreprises : une interprétation centrée sur centrée sur la notion de storytelling. Revue de l’entrepreneuriat, (Vol. 9), p. 76-97.
  • [27]
    Denning S. (2007), The Secret Language of Leadership, San Francisco, CA: Jossey Bass.
  • [28]
    Jouison, E., & Verstraete, T. (2008). Business model et création d’entreprise. Revue française de gestion, 181(1), 175-197.
  • [29]
    Une des possibilités se situe au niveau du portefeuille d’expériences et de compétences (PEC). https://www.pec-univ.fr/accueil-1.kjsp
  • [30]
    Gasse Y. (2001). Un modèle de la démarche entrepreneuriale : le cas de l’Université de Laval », Entreprendre et Innover. 2011/3 (n°11-12), 19-32.
Français

Les programmes de sensibilisation et d’incitation à l’entrepreneuriat développés depuis une dizaine d’années au sein des établissements d’enseignement supérieur français (écoles et universités) font émerger des projets de création d’entreprise émanant d’étudiants. Cela prend souvent la forme d’une simple idée qu’il convient d’accompagner et de faire grandir pour voir éventuellement éclore une vraie entreprise. Entre l’idée d’un étudiant et la vision de la future entreprise, le processus peut être long et plus ou moins chaotique. La phase de pré-incubation (de l’émergence de l’idée jusqu’à une première proposition de modèle économique) permet d’identifier les ressources nécessaires à la réalisation du projet mais aussi de développer des compétences entrepreneuriales, au-delà de celles acquises lors de la formation. Ces compétences seront en tant que telles utiles à l’étudiant, qu’il devienne ou non un entrepreneur au sortir de ses études.

Christophe Leyronas
Christophe Leyronas est professeur à la Toulouse Business School. Il encadre des étudiants ayant des projets de création depuis une dizaine d’années et enseigne dans des parcours spécialisés en entrepreneuriat. Il est le responsable du groupe de recherche Entrepreneuriat et Stratégies. Ses recherches portent sur les réseaux et les stratégies collectives en PME, l’évaluation des business plan.
Stéphanie Loup
Stéphanie Loup est Maître de Conférences en Sciences de Gestion à l’Université Paul Sabatier Toulouse III (UPS). Elle est référente « Entrepreneuriat Etudiant » de son Université. En poste à l’Institut Universitaire de Technologie, elle intervient sur les problématiques de stratégies entrepreneuriales et accompagne des étudiants ayant le statut d’étudiant entrepreneur. Ses travaux de recherche portent sur les stratégies individuelles et collectives des Très Petites Entreprises (TPE).
Mis en ligne sur Cairn.info le 27/05/2016
https://doi.org/10.3917/entin.026.0008
Pour citer cet article
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