CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Points forts

  • L’accompagnement contribue à développer une perception positive des compétences entrepreneuriales chez les personnes accompagnées. « L’important, c’est la personne ».
  • Les accompagnateurs tirent également profit de l’expérience.
  • La coopération chercheur/praticien fonctionne à condition qu’il y ait une volonté de comprendre l’autre dans ce qu’il est et ce qu’il fait. Le partage d’activités est également une dimension importante d’une coopération réussie.

1 Cet article relate une expérience de partenariat entre un réseau d’accompagnement et de financement des entrepreneurs, Réseau Entreprendre, et une équipe de recherche appartenant au Centre de Recherche en Entrepreneuriat (CRE) d’EM-LYON Business School. En fait, la coopération a porté sur la réalisation de deux thèses de doctorat en sciences de gestion nécessitant la collecte et l’analyse de données concernant des entrepreneurs accompagnés par Réseau Entreprendre.

2 À l’heure où tout semble éloigner les chercheurs en management cloîtrés dans leur « Tour d’Ivoire » et les acteurs économiques et sociaux confrontés à l’urgence, la pression, bref à la dictature du court terme et du résultat immédiat, on est en droit de se demander si un tel projet partenarial n’est pas d’emblée voué à l’échec. Les horizons, les logiques, les préoccupations, les normes professionnelles, les conventions et les langages des uns et des autres ont si peu de chances de se rencontrer qu’il serait assez naturel de penser, avant même de se lancer, que cela ne marchera pas, que c’est du temps (et de l’argent !) perdu.

3 Dans cet article écrit de concert par un chercheur et un praticien, nous montrons que même si la coopération n’est pas un long fleuve tranquille, il est possible néanmoins d’arriver à des résultats qui satisfont les parties prenantes. Nous évoquerons, en particulier, à partir de notre expérience commune, ce que sont les conditions minimales permettant d’atteindre un niveau de réussite acceptable.

4 Après avoir présenté Réseau Entreprendre et sa philosophie d’action, nous évoquons le contexte et les éléments ayant donné naissance au projet. Nous introduisons ensuite les problématiques de recherche des deux thèses, objets du partenariat et en présentons les résultats. Enfin, nous tirons les enseignements de l’expérience en en dégageant les conditions, qui de notre point de vue, ont facilité à la fois le processus et le retour vers Réseau Entreprendre.

Une approche originale de l’accompagnement en France

5 Réseau Entreprendre a développé, au cours de ses 28 années d’existence un type d’accompagnement original, à la fois performant et structuré [1]. Mais le réseau Réseau peine à donner un nom différenciant à cette pratique, alors que « l’accompagnement » qu’il offre semble se situer bien au-delà de ce qui dans la compréhension ordinaire est couvert par ce vocable. Dans les documents de bonnes pratiques fournis par Réseau Entreprendre à ses accompagnateurs, « l’accompagnement » est désigné comme le fait de « cheminer avec » le porteur de projet, en l’occurrence le lauréat [2] du réseau.

6 Il est dès lors utile d’évoquer les autres termes qui pourraient de près ou de loin être utilisés pour qualifier « l’accompagnateur » – expert, coach, mentor, parrain, escorte, conseil, guide, chaperon- et de mettre en face les exigences de Réseau Entreprendre quant à cette relation. En l’occurrence, le lauréat doit rester libre de ses décisions et la relation dont il est question se joue d’égal à égal, dans un rapport de réciprocité où chacun apporte et reçoit.

7 À ces éléments s’ajoutent les autres dimensions apportées par Réseau Entreprendre, à savoir « l’accompagnement collectif » sous forme de « club des Lauréats » et l’accompagnement pour la gestion de situations particulières sous forme de création d’une « task force » faisant appel à l’intelligence collective.

Ni coach, ni expert, ni mentor

8 Si l’accompagnateur bénévole est un chef d’entreprise, il n’est pas un professionnel de l’accompagnement ; ce n’est pas son métier. Ceci le distingue de l’expert, du coach et du conseil. Il n’est pas non plus nécessairement un connaisseur du domaine d’activité du nouvel entrepreneur. Il n’est pas un « sachant » donnant des conseils ou transférant son savoir-faire.

9 Bien sûr, pour certaines branches d’activité, comme le bâtiment ou les sites Web, il peut être utile de connaître l’environnement professionnel du lauréat, mais là n’est pas l’essentiel, car la relation entre accompagnateur et lauréat se joue sur le plan interpersonnel. En effet, au contraire des nombreuses instances d’accompagnement offrant des parcours et formations de l’entrepreneur et toutes les informations utiles au porteur de projet (CCI, CMA, incubateurs, technopôles et pépinières, banques etc.), offrant un accompagnement plutôt « technique », Réseau Entreprendre s’intéresse essentiellement à l’Homme, l’homme ou la femme qui – partant d’une idée, d’une envie, parfois d’une nécessité –, prend un jour la décision de se lancer dans cette nouvelle aventure de la création ou de la reprise d’une entreprise. Ce sont donc deux personnes qui se rencontrent, dont l’une est certes un entrepreneur déjà aguerri, ce qui ne lui confère cependant aucun ascendant sur le lauréat, comme le ferait le mentor (nom, dans la mythologie grecque, du précepteur de Télémaque) ou le parrain (dans l’église chrétienne le responsable spirituel du baptisé). Le terme de « chaperon » serait en contradiction avec la liberté totale dont jouit le lauréat.

Humanisme et professionnalisme

10 Les relations entre accompagnateur et lauréat reposent sur trois valeurs essentielles mises en avant par Réseau Entreprendre :

  • L’important, c’est la personne ;
  • Le principe, c’est la gratuité [3] ;
  • l’esprit, c’est la réciprocité.

11 Ces valeurs s’inscrivent dans la durée. En effet, le couple accompagnateur/lauréat se rencontre sur une base mensuelle pendant deux à trois ans.

12 L’accompagnement est une démarche humaniste, empreinte de bienveillance. Les relations s’inscrivent « dans une philosophie acceptée de l’échange et non dans une logique d’assistance. » [4] Il s’agit donc surtout d’une posture d’un « savoir être » accompagnateur. L’accompagnateur doit « détenir une réelle richesse humaine : il est capable de comprendre son interlocuteur, le lauréat, avec l’esprit et le cœur. » [4] Sa démarche d’écoute attentive, de questionnement, doit permettre au lauréat de se « sortir du quotidien pour prendre du recul », pour l’aider à trouver ses propres solutions. [4]

13 Le lauréat est d’autant plus ouvert pour échanger en toute liberté et authenticité avec son accompagnateur que celui-ci n’a aucun intérêt matériel dans cette relation. Cela n’empêche pas l’accompagnateur, tout en étant bienveillant, d’avoir une démarche professionnelle (ce qui est différent d’être un professionnel de l’accompagnement) en appliquant des méthodes d’entreprise, d’être exigeant et rigoureux vis-à-vis de son lauréat dans le cadre de la mission que lui a confié l’association.

14 Généralement, les accompagnateurs confirment que dans les rapports qui se tissent avec le lauréat, ils reçoivent autant qu’ils donnent. D’abord sur le plan humain, mais aussi sur un plan plus managérial : en effet, poser les bonnes questions au lauréat incite aussi à se les poser à soi-même. On assiste ainsi à un enrichissement mutuel, à une découverte de nouveaux horizons.

15 Comment donc définir en un terme générique l’offre de Réseau Entreprendre ?

  • du mentor, nous retenons l’idée de sagesse et d’expérience ;
  • du parrain, celle du soutien pour présenter une personne dans un cercle (en l’occurrence dans le milieu économique) ;
  • du coach, celle de l’entraîneur et du « poil à gratter » ;
  • de l’escorte, celle de la protection (souvent pour éviter que le lauréat ne commette les mêmes erreurs que l’accompagnateur quelques années auparavant…) ;
  • du guide, celles du cheminement au même rythme et d’un certain sentiment de sécurité.

16 Voilà pour la théorie, mais qu’en est-il en pratique ? Comment Réseau Entreprendre peut-il affirmer que les accompagnements s’effectuent en conformité avec les idées ci-dessus exprimées ? Après tout, les accompagnateurs sont des individus, souvent à forte personnalité, car chefs d’entreprise ou cadres dirigeants, bénévoles de surcroît.

17 C’est ici que la troisième dimension de l’accompagnement entre en jeu : les associations Réseau Entreprendre et la Fédération Réseau Entreprendre à laquelle elles adhèrent. Car la relation d’accompagnement est en réalité tripartite : accompagnateur, lauréat et association dont les accompagnateurs sont membres actifs [5]. Ils se reconnaissent dans les trois valeurs énoncées ci-dessus et les font leurs. C’est la colonne vertébrale du système.

18 Ils sont mandatés par l’association pour mener à bien la mission d’accompagner individuellement un lauréat et ne sont jamais laissés seuls dans cette fonction.

19 Ils bénéficient d’un parcours de formation à la « posture d’accompagnement », parfois local, parfois organisé sur un plan régional, et surtout de l’échange avec leurs pairs, dans des « clubs d’accompagnateurs » organisés régulièrement. La mise en commun des expériences joue un rôle prééminent dans la transmission du savoir-faire et du savoir-être. Et si l’un d’entre eux rencontre un problème, il trouve auprès de ses pairs, en effet miroir, les compétences et les avis permettant de le résoudre. La Fédération Réseau Entreprendre a édité un « Guide de Bonnes Pratiques » régulièrement revu et mis à jour.

20 De plus, dans le souci de la professionnalisation de l’accompagnement, se mettent en place dans les associations des points de « contrôle qualité », des rencontres tripartites entre association (président + chargé d’accompagnement), lauréat et accompagnateur. L’un six mois après le lancement de l’accompagnement et l’autre à son terme. À ces occasions, lauréat, accompagnateur et représentants de l’association répondent à des questions concernant les engagements pris par les uns et les autres et la réalité vécue.

21 Ce sont des moments permettant, si nécessaire, de recadrer les relations accompagnateur/lauréat, ainsi que les rapports qu’ils entretiennent avec l’association. L’évaluation finale permet d’avoir de précieux indices sur la qualité des relations passées entre accompagnateur et lauréat.

22 En résumé, l’accompagnement tel que pratiqué par les membres de Réseau Entreprendre est une entraide entre entrepreneurs qui n’est jamais en concurrence avec des activités de l’économie marchande telles que le conseil, le coaching ou l’expertise dans tel ou tel domaine. Il s’opère sur le plan humain et fait appel à l’écoute attentive, au questionnement candide, et est marqué par un esprit de bienveillance. Le désintéressement total de l’accompagnateur fournit la base nécessaire pour un échange en toute liberté, empreint du souci qu’a l’accompagnateur de voir réussir « son » lauréat.

23 La richesse de l’accompagnement Réseau Entreprendre réside donc dans les valeurs acceptées, dans les relations transparentes et désintéressées bilatérales entre lauréat et accompagnateur, mais aussi dans la dimension « réseau » entre lauréats eux-mêmes, entre la communauté des accompagnateurs et membres, et entre tous et l’association, gardienne des valeurs et des bonnes pratiques.

Un partenariat entre acteurs de terrain et chercheurs

24 Une préoccupation majeure des réseaux d’accompagnement en général et de Réseau Entreprendre en particulier est d’améliorer leur connaissance de l’impact sur les accompagnés, des dispositifs qu’ils ont mis en place. Le souci principal des chercheurs est de pouvoir accéder à des données primaires de qualité nécessaires à leurs recherches. Le point de convergence et d’entente entre entrepreneurs et chercheurs s’est fait précisément au croisement de ces éléments.

L’accompagnement entrepreneurial de Réseau Entreprendre®

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L’accompagnement entrepreneurial de Réseau Entreprendre®

25 Le Centre de Recherche en Entrepreneuriat (CRE) de l’EM Lyon Business School avait accueilli en 2010 deux doctorantes qui avaient amorcé un travail conceptuel sur l’évaluation de l’impact des structures d’accompagnement sur les apprentissages des entrepreneurs accompagnés en phases pré et post-création d’entreprise, dans la continuité de leurs mémoires de Master réalisés en Tunisie, à partir d’un travail impliquant des pépinières tunisiennes [6]. Dans un premier temps, les travaux des doctorantes, encadrés par le directeur du CRE, ont consisté à définir plus précisément les problématiques de recherche. L’équipe de recherche s’est ensuite focalisée sur l’identification d’un terrain de recherche en lien avec les sujets de thèse. Réseau Entreprendre, de par la qualité des projets accompagnés et le professionnalisme perçu des dispositifs et structures d’accompagnement s’est imposé très rapidement comme un partenaire potentiel. Réseau Entreprendre a été contacté au début de 2011 pour une première présentation des projets de recherche et des bénéfices qu’il pouvait en attendre. Une seconde présentation a été faite en juillet 2011, lors d’une rencontre nationale des directeurs d’association, suivie quelques mois plus tard par la signature d’une convention liant Réseau Entreprendre et le CRE. Dans ce qui suit nous revenons, d’une manière plus détaillée, sur l’objet et les attendus du partenariat, ainsi que sur les résultats des deux recherches.

Les problématiques de recherche

26 Les deux projets de recherche s’intéressent à l’évaluation de l’accompagnement, mais à partir de perspectives diamétralement opposées. En effet, le premier projet vise à mieux comprendre l’impact d’un dispositif d’accompagnement sur le développement des compétences entrepreneuriales des entrepreneurs accompagnés, alors que le second s’efforce de mesurer le rôle et le poids des expériences d’accompagnement sur les apprentissages des accompagnateurs. Nous détaillons ci-après les deux projets de thèse.

Accompagnement et développement des compétences entrepreneuriales

27 À quoi sert l’accompagnement ? Intuitivement, les professionnels, les décideurs économiques et les chercheurs pensent que cette pratique, dans le domaine de l’entrepreneuriat, est utile, voire nécessaire. Malgré l’importance du sujet et des enjeux associés, peu d’études ont été réalisées sur l’impact « réel » des dispositifs d’accompagnement. Qu’apportent-ils aux entrepreneurs ? Quels sont les entrepreneurs qui en bénéficient le plus ? Toutes ces questions n’ont pas de réponses scientifiques susceptibles d’entraîner des développements qualitatifs et une meilleure adéquation de ces dispositifs. Ces améliorations pourraient contribuer à doper la création d’emplois par des entreprises ‘mieux’ accompagnées et à leur permettre de percer le plafond de verre pour les aider à devenir plus rapidement des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI)

28 Le projet de recherche que nous avons développé s’intéresse à cette problématique sous l’angle du développement des compétences. Notre hypothèse centrale est que l’accompagnement facilite, accélère et peut-être même conditionne le développement des compétences entrepreneuriales. Pour avancer dans cette voie et compte tenu de l’ampleur et de la difficulté du sujet, nous avons choisi de nous intéresser aux perceptions qu’ont les entrepreneurs, au cours du processus accompagné de création/reprise d’entreprise, de leurs compétences entrepreneuriales et des possibilités de les améliorer. La recherche privilégie une approche longitudinale au cours de laquelle nous administrons aux lauréats de Réseau Entreprendre, à deux reprises et à 6/9 mois d’intervalle le même questionnaire. Une évolution positive de ces perceptions entraîne, selon nous, une augmentation du sentiment d’auto-efficacité entrepreneuriale et une amélioration de la performance liée à la réalisation des activités entrepreneuriales (par exemple, identifier des prospects, obtenir des commandes, mettre à disposition un service, obtenir des ressources financières complémentaires, etc.).

Cadre théorique

Le modèle théorique de la recherche relie l’accompagnement post-création (variable indépendante) à l’auto-conscience des compétences entrepreneuriales (Lans, 2009 [7]), aux croyances d’amélioration des compétences entrepreneuriales (Lans, 2009), à l’auto-efficacité entrepreneuriale (Chen et al., 1998 [8]) et à la réalisation des activités entrepreneuriales au cours du processus (Gartner et al., 1992 [9]).
Les compétences entrepreneuriales auxquelles nous nous référons sont issues des travaux de Man et al. (2002 [10]), qui distinguent six domaines de compétences : liées aux opportunités, relationnelles, conceptuelles, stratégiques, d’organisation et d’engagement.

Accompagnement et apprentissages des accompagnateurs

29 Dans la relation accompagnateur – accompagné, c’est ce dernier qui est présenté systématiquement comme le bénéficiaire principal. Il est celui qui ne sait pas, qui doit apprendre, pour mieux faire ce qu’il doit faire. Dans le domaine de l’entrepreneuriat, les apprentissages du porteur de projet et de l’entrepreneur novice sont multiples. Ils portent sur le projet, la manière de le conduire, de le piloter, de le nourrir. Ils concernent également le processus de création ou de reprise d’une entreprise, ses phases, son incertitude, sa complexité souvent. Enfin, les apprentissages de l’entrepreneur doivent assez rapidement porter sur la direction d’une entreprise, les choix, les décisions, la stratégie, le management, etc. Ces points font l’objet de quelques recherches en sciences de gestion. Curieusement, à notre connaissance, aucune étude n’a cherché à inverser les priorités pour s’intéresser aux apprentissages (et à leurs conséquences) de ceux qui accompagnent (dans notre cas, les dirigeants et chefs d’entreprise adhérents de Réseau Entreprendre). Or, ces apprentissages peuvent être très bénéfiques pour les accompagnateurs (lien avec l’amélioration des pratiques d’accompagnement), pour leurs entreprises (lien avec l’amélioration des performances) et pour le Réseau Entreprendre lui-même (lien avec l’engagement des accompagnateurs et avec l’amélioration des dispositifs d’accompagnement).

30 Le projet de recherche que nous avons développé s’intéresse à ce « gap » dans la littérature et vise à apporter un éclairage sur la nature et l’intensité des apprentissages des chefs d’entreprises et autres dirigeants dans leurs pratiques d’accompagnement au sein de Réseau Entreprendre. La notion centrale de cette recherche est celle d’apprentissage expérientiel et le modèle que nous utilisons identifie, ce qui est classique, trois niveaux d’apprentissage concernant les savoir, savoir-faire et savoir-être. Nous faisons dépendre ces résultats d’apprentissages, liés à l’expérience, des pratiques d’accompagnement (quantité, qualité, variété, durée, etc.) et de certaines caractéristiques des accompagnateurs (âge, formation, situation professionnelle, niveau d’engagement dans l’expérience, motivation, style d’apprentissage, posture d’accompagnement, etc.). Les résultats d’apprentissages ont selon nous des retombées sur les individus en ce sens qu’ils peuvent modifier leur engagement dans le réseau et la qualité de leurs interventions. Ils peuvent aussi avoir un impact sur les entreprises dirigées par ces accompagnateurs en termes d’amélioration des performances, conséquence directe de changements comportementaux. Enfin, les résultats des apprentissages des accompagnateurs peuvent bénéficier à Réseau Entreprendre, sous l’effet d’un transfert de connaissances et savoir-faire d’un niveau individuel vers un niveau organisationnel (une association, le réseau dans son ensemble).

L’apport de Réseau Entreprendre à l’équipe de recherche

31 La convention signée par Réseau Entreprendre et le CRE prévoyait qu’une des aides essentielles apportées par Réseau Entreprendre aux travaux de recherche consistait à faciliter la diffusion des questionnaires d’enquête auprès de ses lauréats et membres, afin d’en maximiser le taux de retour.

32 D’autre part, Réseau Entreprendre a animé un groupe de travail constitué de personnes chargées d’accompagnement qui ont aidé les doctorantes, au long du processus de recherche, dans leur appropriation de la culture interne à Réseau Entreprendre, ainsi que dans le recueil des questionnaires et l’analyse des informations. Ces apports ont été très bénéfiques à l’équipe de recherche et ont pu permettre, effectivement, de disposer de données satisfaisantes en quantité et en qualité.

Les résultats de la recherche

33 Nous donnons ici une synthèse des résultats des travaux de recherche effectués par les deux doctorantes dans le cadre de leur thèse. L’objectif est de donner une photographie des résultats principaux. Même s’ils restituent une image que nous espérons fidèle de la population entrante des lauréats de Réseau Entreprendre et de ces membres accompagnateurs, les résultats que nous présentons ci-après doivent être interprétés avec une certaine prudence liée aux questions de méthode et de représentativité de nos échantillons.

Impact de l’accompagnement sur les lauréats de Réseau Entreprendre

34 Les résultats présentés ici concernent un échantillon de 171 lauréats de Réseau Entreprendre qui ont bien voulu répondre à nos deux questionnaires administrés à huit mois d’intervalle. Les lauréats ont été sélectionnés en fonction de leur date d’entrée dans le réseau, qui devait être la plus récente possible, pour avoir des entrepreneurs naissants les moins expérimentés qui soient, à tout le moins au sein du réseau.

35 Les résultats montrent que le niveau de satisfaction des lauréats vis-à-vis de Réseau Entreprendre est très élevé. Les lauréats pensent que l’accompagnement répond à leurs attentes et que Réseau Entreprendre est un partenaire efficace à tous les niveaux.

36 Les lauréats ont un profil différent du profil habituellement dressé pour les créateurs d’entreprise. Ils sont plus âgés, mieux éduqués et créent / reprennent des entreprises en lien avec leurs expériences professionnelles passées. Ils ont un lieu de contrôle interne, un besoin d’indépendance élevé et un fort besoin d’accomplissement.

37 Les lauréats de Réseau Entreprendre présentent une dynamique d’apprentissage remarquable. À la fois, ils portent un regard lucide quand ils sont interrogés sur leurs compétences et capacités, et ils déclarent systématiquement que de leur point de vue sur chacune de ces compétences et capacités, leur marge d’amélioration est importante.

38 L’impact de l’accompagnement au sein de Réseau Entreprendre apparaît également dans des évolutions constatées dans la période de suivi longitudinal de huit mois. Des variations significatives, liées à l’accompagnement, ont été observées. Elles portent principalement sur l’impact que l’accompagnement a sur la perception que les lauréats ont des implications liées au métier de dirigeant.

39 Cet impact de l’accompagnement sur les compétences a un effet sur la réalisation des activités entrepreneuriales. Ces dernières sont en effet effectuées avec un sentiment de plus grande efficacité et de plus grande satisfaction. L’analyse de l’évolution des capacités et compétences aux temps de l’étude montre que l’accompagnement a un effet sur le développement des lauréats dans la prise en compte de la dimension stratégique et dans leur appropriation du métier de dirigeant. Ces résultats propres aux lauréats sont confortés par l’analyse croisée des échantillons lauréats et entrepreneurs non retenus par le réseau. Ces derniers présentent, d’une manière systématique, sur l’ensemble des dimensions liées aux compétences, aux capacités et aux performances, au sens où nous avons défini ces notions, des scores significativement inférieurs à ceux des lauréats.

Impact sur les accompagnateurs de Réseau Entreprendre

40 Les résultats de cette étude portent sur un échantillon de 205 accompagnateurs de Réseau Entreprendre qui ont bien voulu répondre à notre questionnaire.

41 Les résultats de la recherche montrent qu’il y a une spécificité de l’accompagnement au sein de Réseau Entreprendre. Elle s’exprime à travers un accompagnement par les pairs : des chefs d’entreprise expérimentés accompagnent bénévolement de futurs chefs d’entreprise, individus inexpérimentés présentant des besoins d’apprentissage à différents niveaux et moments. Les résultats montrent que les accompagnateurs sont des personnes matures, expérimentées et ayant reçu une éducation supérieure. Les postures et les pratiques d’accompagnement privilégient le coaching et la relation individu/projet, aident les accompagnés à prendre du recul et à réfléchir de différentes manières aux conséquences de leurs décisions à venir ou de leurs actes. L’accompagnement de Réseau Entreprendre permet aux accompagnés d’apprendre à entreprendre dans ces situations particulières que sont le développement d’un projet entrepreneurial et la direction d’une entreprise.

42 À partir d’expériences d’accompagnement diversifiées à tous les niveaux, les accompagnateurs développent des apprentissages en termes de savoir, savoir-être et savoir-faire. Ces apprentissages sont de nature à renforcer la motivation et l’engagement d’accompagnement, ainsi que le sentiment d’appartenance au réseau. Ils font évoluer également les comportements individuels des accompagnateurs sur un plan général et plus particulièrement au niveau de leur pratique d’accompagnement. On pourrait résumer ce constat en disant que plus on accompagne, plus, à travers des apprentissages multiples, il va être possible de bonifier les accompagnements futurs grâce à des changements comportementaux. Les apprentissages réalisés ont enfin un impact sur les entreprises des accompagnateurs amenant ces derniers à vouloir orienter plus nettement leurs entreprises vers des comportements entrepreneuriaux liés à l’innovation, la prise de risque et la proactivité. Et cela, sans remettre en cause les rentabilités économique et financière.

Synthèse et discussion des résultats

43 Les résultats de notre première recherche montrent que l’accompagnement permet de faire évoluer l’auto-efficacité entrepreneuriale des accompagnés ainsi que les perceptions qu’ils/elles ont de leurs compétences et de leurs possibilités de les améliorer. Ceci influence la manière dont ils/elles réalisent les activités entrepreneuriales nécessaires à la concrétisation de leurs projets. Très clairement, ce qui ressort avec le plus de netteté concerne l’évolution positive de perceptions relatives à des compétences stratégiques et au métier de dirigeant, comme si le fait de côtoyer des pairs accompagnateurs permettait un partage d’expérience sur ces dimensions. Ces résultats doivent être complétés par des études visant à approfondir le lien entre développement des compétences entrepreneuriales et le niveau de performance des activités réalisées pendant le processus de création d‘entreprise. Ces travaux ultérieurs devraient permettre d’évaluer la performance en privilégiant d’autres approches que l’auto-déclaratif, méthode de mesure unique que nous avons utilisée. D’autre part, il apparaît nécessaire de développer des approches qualitatives, seules à même de faciliter l’exploration de mécanismes complexes à l’œuvre dans des apprentissages résultant d’interactions entre des entrepreneurs naissants et différentes modalités d’un processus d’accompagnement que nous avons décrit dans la première section de cet article.

44 Quant aux résultats de notre seconde recherche, ils mettent en évidence l’existence de corrélations entre l’intensité et la diversité des expériences d’accompagnement et des apprentissages en termes de savoir, savoir faire et savoir-être liés à l’accompagnement des entrepreneurs. Ceci peut avoir comme conséquences directes d’améliorer les pratiques d’accompagnement et comme conséquences indirectes d’influencer les pratiques de management. Cependant, ces résultats doivent être interprétés avec prudence, car la question de recherche que nous avons étudiée mériterait d’être examinée dans des études longitudinales et qualitatives, ce qui n’a pas été le cas dans cette thèse. La méthode statistique que nous avons utilisée est loin de rendre compte de la diversité et de l’imbrication des facteurs qui agissent sur l’occurrence, l’intensité et la qualité des apprentissages des accompagnateurs.

45 Si les résultats des deux thèses apportent un éclairage nouveau sur l’impact de l’accompagnement au niveau des différents acteurs engagés dans le processus, ils ne permettent pas de répondre à toutes les questions que ces travaux ont suscitées. En particulier, y a-t-il une spécificité dans la pratique d’accompagnement de Réseau Entreprendre et se retrouve-t-elle dans la nature et la qualité des apprentissages réalisés par les accompagnateurs et les accompagnés ? Réseau Entreprendre dans sa philosophie et son fonctionnement apparaît comme une sorte de famille avec ses valeurs, ses traditions et ses rites. Cette culture qui nourrit une communauté de pratiques constitue-t-elle un facteur clé distinctif par rapport à d’autres réseaux d’accompagnement ? L’accompagnement par les pairs, assimilable à un système de compagnonnage facilitant la socialisation des compagnons au sein de la communauté est-il l’ingrédient majeur de développement des compétences et de l’identité professionnelle ?

Quels enseignements peut-on retirer de cette coopération ?

46 Réussir un travail en commun suppose de trouver des solutions aux problèmes qui jalonnent le processus de coopération et d’arriver à identifier le plus rapidement possible les conditions minimales qui vont faciliter la relation et les échanges.

Les principaux problèmes

47 Le langage constitue certainement le point d’achoppement le plus important. Les chercheurs et les acteurs économiques et sociaux ne se comprennent pas toujours. Les mots utilisés sont différents et lorsqu’ils sont identiques, ils n’ont pas toujours la même signification. Si cet écueil peut-être assez facilement surmonté par des chercheurs expérimentés et dotés d’une réelle ouverture vers la société dans son ensemble et le monde de l’entreprise en particulier, il est par contre beaucoup plus difficile à maîtriser pour de jeunes chercheurs et notamment des doctorants, qui souvent n’ont de l’entreprise et des entrepreneurs qu’une vision très abstraite. Il aura fallu beaucoup de patience et de compréhension pour les membres du groupe de travail mise en place par Réseau Entreprendre afin de comprendre le langage et les objectifs des deux doctorantes.

48 Un autre problème est lié aux différences de rythme et d’horizon. Les entrepreneurs opèrent très souvent dans le court terme et ont une capacité de réaction très rapide. Les chercheurs inscrivent leurs activités dans un temps long et s’entourent de précautions multiples, qui retardent le processus, mais qui sont indispensables à la production de connaissances obtenues dans des conditions méthodologiques rigoureuses. Alors que Réseau Entreprendre s’attend, par exemple, à recevoir les résultats de la recherche très rapidement, les chercheurs multiplient les analyses pour avoir plus de certitudes sur la validité des résultats.

49 La longueur des questionnaires d’enquête est également source d’incompréhension. Le lauréat et l’accompagnateur ne voient pas l’utilité de questionnaires aussi longs et rechignent à y répondre. Mais la longueur des questionnaires permet au chercheur de disposer des moyens lui permettant de mieux s’assurer de la validité et de la cohérence interne de ses outils de collecte des données.

50 Réseau Entreprendre dispose d’une culture forte et d’un vocabulaire spécifique que les chercheurs doivent s’approprier. Les débuts de la relation ont été marqués par un apprentissage long de ces codes culturels et sémantiques par les doctorantes en charge des projets de recherche.

51 La difficulté à réduire des décalages et à mettre de côté ses représentations pose également quelques problèmes. Beaucoup de choses, comme nous l’avons vu en introduction, éloignent les chercheurs des entrepreneurs et autres acteurs économiques et sociaux. Les uns sont perçus comme théoriques, les autres sont plus pratiques et pragmatiques ; les images et autres représentations circulent et persistent qui voient les chercheurs comme des professeurs « Tournesol » déconnectés de la vraie vie, utilisant un charabia incompréhensible et d’autres qui dépeignent les entrepreneurs comme des individus incapables de prendre du recul, la « tête dans le guidon » et privilégiant l’action à la réflexion.

52 Enfin, le rendu des résultats de recherches ne suit pas les mêmes contraintes pour les deux parties : aux chercheurs, on demande une exhaustivité et du texte, quand les entrepreneurs attendent une synthèse et des outils de visualisation.

Les conditions minimales de réussite

53 Les difficultés de langage, les décalages d’horizon, de rythme et de préoccupations font que l’empathie et l’écoute mutuelle sont des conditions indispensables à une communication de qualité et au développement d’un projet commun sur le moyen/long terme. Se mettre à la place de l’autre, avoir une volonté de le comprendre dans ce qu’il est, ce qu’il fait et dans sa logique d’action propre constituent des qualités de base qui doivent être partagées par les parties prenantes au projet de coopération. D’une manière plus concrète, se rencontrer régulièrement, en alternant les lieux de rencontre, tantôt dans les locaux de l’équipe de recherche, tantôt dans ceux de Réseau Entreprendre, a grandement facilité la relation et les échanges. Le cadre de travail, même s’il n’est pas déterminant, permet de mieux saisir les acteurs dans leurs environnements respectifs.

54 Une autre condition, qui nous apparaît importante, est de ne pas se cantonner au cadre strict d’une convention qui définit les « droits et devoirs » de chacun des partenaires. C’est ainsi que nous nous sommes efforcés de multiplier les opportunités de rencontre et d’échange en dehors des travaux de recherche à proprement parler. Réseau Entreprendre a invité les doctorantes à participer à des journées de formation des accompagnateurs pour les amener à comprendre plus rapidement les pratiques, les normes, la philosophie d’action, les valeurs et la culture du réseau. Le directeur du CRE a invité et continue d’inviter régulièrement des intervenants de Réseau Entreprendre dans des cours et séminaires d’entrepreneuriat destinés à des étudiants inscrits dans des programmes Master of Science et Master of Business Administration à EMLYON Business School. De 2011, année de la convention, à aujourd’hui Réseau Entreprendre a participé à plus d’une dizaine d’interventions, concernant plus de 500 étudiants, futurs cadres ou entrepreneurs. Réseau Entreprendre a participé à plusieurs ateliers de recherche ou d’échanges entre praticiens et chercheurs, en particulier dans le cadre des journées ‘partenaires’ de la revue Entreprendre & Innover. Cette idée du « faire des choses ensemble » nous semble également une voie intéressante dans cette quête du mieux se connaître pour mieux se comprendre. Cet article coécrit par un président d’association du réseau et le directeur du CRE en est une bonne illustration.

55 Alors, est-ce vraiment une mission impossible de bâtir et faire vivre des partenariats entre des chercheurs et des acteurs économiques et sociaux, notamment des entrepreneurs ? La réponse que nous apportons, à travers cette expérience, n’a bien évidemment aucune portée universelle, mais elle nous semble apporter des éléments à ce que devrait être ce type de relation. Notre réponse est « oui, c’est possible », à condition de sortir un peu de sa logique et de son cadre d’action spécifiques, de pratiquer l’écoute attentive et bienveillante, de respecter l’autre et d’avoir une volonté de le comprendre et de faire des choses ensemble. La qualité d’une relation et la réussite d’une coopération ne se décrètent pas, ne relèvent pas de la planification et de la norme qui vise à tout prévoir et baliser, elle se construit sur le chemin, en tenant compte des contingences et imprévus avec des individus engagés et convaincus que le chemin, même s’il est escarpé et difficile est celui qu’il faut prendre.

Notes

  • [1]
    A fin 2012, le taux de pérennité à 5 ans des entreprises lauréates de Réseau Entreprendre a été de 84 % (Rapport Annuel 2012 de Réseau Entreprendre, basé sur une enquête réalisée par TMO avec le soutien de Total Développement). Selon l’Insee, le taux de pérennité des entreprises créées sur un plan national varie entre 50 et 54 % au cours des dernières années : « le pourcentage d’entreprises encore actives au bout de cinq ans est un peu plus faible pour la génération 2006 (50 %) que pour la génération 2002 (54 %) »
  • [2]
    « Lauréat » est l’appellation retenue par Réseau Entreprendre pour désigner le porteur de projet de création ou de reprise d’entreprise, une fois qu’il a présenté son projet au Comité d’engagement qui par la suite a donné un accord favorable pour lui consentir un « Prêt d’honneur » (à taux zéro, sans caution ni garantie) et de l’accompagner pendant les 2 ou 3 premières années dans son nouveau métier de Chef d’entreprise.
  • [3]
    La gratuité de l’intervention de l’accompagnateur, comme d’ailleurs de toute action de Réseau Entreprendre est ancrée dans ses valeurs affichées et observées. Elle ne concerne pas seulement l’intervention de l’accompagnateur, mais interdit aussi à tout membre de l’association de prendre une participation financière dans une entreprise lauréate tant que celle-ci a encore un lien financier avec l’association, c’est-à-dire tant que le prêt d’honneur n’est pas remboursé.
  • [4]
    Les textes entre guillemets sont tirés du Guide de l’Accompagnateur de Réseau Entreprendre
  • [5]
    Il y a 48 associations à ce jour en France, rassemblant 11 000 chefs d’entreprises : 5 000 membres dont 2 000 accompagnateurs en cours de mission, et 6 000 lauréats dont 2 000 en cours d’accompagnement individuel.
  • [6]
    Fayolle, A., Ben Salah, A., Ben Salah, I., Belkacem, L. (2010), « Efficacité des pépinières dans la création d’entreprise innovante : cas de la Tunisie », Innovations, n° 33, 2010/3, pp. 157-179.
  • [7]
    Lans T., (2009). Entrepreneurial competence in agriculture Characterization, identification, development and the role of the work environment, Thèse pour l’obtention du titre de Docteur en science de Gestion, Wageningen University, Pays-Bas.
  • [8]
    Chen, G.C., Greene, P.G., et Crick, A. (1998). Does entrepreneurial self-efficacy distinguish entrepreneurs from managers? Journal of Business Venturing, 13, 295-317. En ligne
  • [9]
    Gartner, W.B., Bird, B.J., et Starr, J.A. (1992). Acting as if: Differentiating entrepreneurial from organizational behavior. Entrepreneurship: Theory and Practice 16(3): pp: 13-32. En ligne
  • [10]
    Man, T.W.Y., Lau, T. et Chan, K. F. (2002). The competitiveness of small and medium enterprises. A conceptualisation with focus on entrepreneurial competencies. Journal of Business Venturing. Vol. 17 No. 2, pp.123-142. En ligne
Français

Cet article poursuit plusieurs objectifs. Il vise tout d’abord à présenter un réseau d’accompagnement des entrepreneurs, dans sa philosophie d’action, son fonctionnement et ses spécificités. Il expose ensuite une expérience de coopération entre ce réseau et un centre de recherche en entrepreneuriat qui s’est concrétisée par la réalisation de deux thèses en sciences de gestion. Les principaux résultats de ces travaux de recherche sont présentés et commentés. Enfin, l’article propose de tirer les enseignements d’une telle coopération pour en souligner les difficultés et les conditions minimales de réussite.

Alain Fayolle
Alain Fayolle est professeur en entrepreneuriat, fondateur et directeur du centre de recherche en entrepreneuriat à EMLYON Business School, France. Ses centres de recherche couvrent un large champ sur l’entrepreneuriat. Il a été et est encore un expert auprès de différents gouvernements et institutions internationales et a publié environ 25 ouvrages et plus d’une centaine d’articles dans des revues internationales ou de langues françaises. Il est notamment rédacteur en chef adjoint de JSBM et éditeur de deux grandes revues de langue française.
En 2013, Alain FAYOLLE a reçu le prix Européen pour l’Education de l’Entrepreneuriat et a été élu au comité exécutif de la division entrepreneuriat de l’Académie du Management (un engagement pour une durée de cinq ans avec la position finale de Président de la Division en 2016).
Ulrich Schmidt
Ulrich Schmidt est président du réseau Entreprendre Haute-Savoie.
Cette publication est la plus récente de l'auteur sur Cairn.info.
Mis en ligne sur Cairn.info le 20/08/2014
https://doi.org/10.3917/entin.021.0123
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