1Les femmes font actuellement l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics, en particulier dans le champ de l’entrepreneuriat. Selon certains auteurs tels que Norbert Alter [1], elles intègrent à ce titre ce monde de la diversité des entrepreneurs et dirigeants d’entreprise, comme les immigrés, les handicapés, les personnes issues de classes sociales populaires, les étudiants, les seniors ou encore les demandeurs d’emploi. Dans un contexte où la France se trouve loin de figurer parmi les meilleurs élèves [2], le gouvernement prend position très clairement sur le sujet en proposant, via le ministère du Droit des Femmes [3], une série d’actions pour le développement de l’entrepreneuriat féminin [4]. Mais sur le terrain, les femmes entrepreneures sont-elles considérées comme une « composante » de la diversité ? Par quelle(s) porte(s) d’entrée(s) l’entrepreneuriat des femmes est-il abordé ? Les femmes entrepreneures se différencient-elles d’une norme entrepreneuriale socialement définie et acceptée par les acteurs professionnels qui agissent dans ce champ ? Pour tenter d’en savoir plus, nous avons rencontré Delphine Zenou, Déléguée Régionale au Droit des Femmes de la région Bourgogne.
2Quelle est votre définition de la diversité ?
3Sur le plan institutionnel, le discours est très clair. Il y a une politique publique d’égalité entre les femmes et les hommes qui se distingue des approches de la diversité. La politique publique égalité femme-homme part du principe que les femmes ne sont pas une sous-catégorie des hommes. Par conséquent, cela ne doit pas être considéré dans une politique de la diversité au même titre que les personnes handicapées, celles issues de l’immigration, … parce qu’il y a un risque de dilution dans la diversité de l’égalité entre les femmes et les hommes. Au fond, l’égalité femme-homme est un fondement à partir duquel on peut ensuite parler de diversité. A contrario, tant qu’on n’a pas assuré ce fondement « égalité femme-homme », on ne peut pas parler d’autre chose et d’autres catégories de personne. Cependant, entre le discours et la tactique il y a comme un monde. Ma place est de faire en sorte que chacun fasse plus d’égalité entre les femmes et les hommes. Mon rôle est de montrer que cette égalité n’est toujours pas effective (il y a eu une conquête des droits mais il n’y a pas d’égalité effective dans tout un tas de domaines). Mon travail consiste donc à expliquer pourquoi et à lever le voile sur ce sujet et faire en sorte que chacun fasse de l’égalité dans son champ. Si j’ai en face de moi quelqu’un qui a été prêt à travailler sur le handicap, je vais peut-être m’accrocher sur cette question de la diversité pour lui montrer qu’il peut peut-être aussi faire quelque chose sur la question de l’égalité femme-homme alors même que le principe de base côté institutionnel et politique c’est que la question de l’égalité femme-homme n’est pas soluble dans la diversité.
4Qu’est-ce qui caractérise l’entrepreneuriat au féminin ?
5Selon moi, lorsque l’on utilise cette expression (l’entrepreneuriat au féminin) cela veut presque dire qu’il existe une différence fondamentale entre l’entrepreneuriat féminin et entrepreneuriat masculin et on arrive très vite sur la question des complémentarités. Cela porte déjà en germe l’idée qu’il y a un féminin et un masculin, ce qui est un peu contraire à la question de l’égalité femme-homme. Je préfère donc parler d’entrepreneuriat des femmes lorsque l’on observe la réalité. La politique publique porte ainsi une attention particulière sur le passage à l’acte des femmes dans la création d’entreprise, la dimension financière initiale du projet (qui a tendance à être sous-capitalisé), la proximité des liens entre leur patrimoine personnel, celui du conjoint et le patrimoine de l’entreprise… Donc il y a en question l’autonomie des femmes. On met ainsi en place des outils comme le fond de garantie à l’initiative des femmes pour les protéger davantage et leur donner plus d’autonomie et d’indépendance économique.
6On observe aussi que les métiers et les secteurs d’activité dans lesquels elles souhaitent créer restent très sexués. Ici en Bourgogne, elles sont majoritairement sur les secteurs du service à la personne, des commerces, des salons de coiffure et d’esthétique, des secteurs d’activité sur lesquels elles sont déjà très présentes. Il n’y a donc pas beaucoup d’entreprises à caractère innovant ou ayant un potentiel créateur d’emplois. Elles créent souvent leur propre emploi. Quand on les interroge, ce que l’on mesure aussi c’est qu’elles ont d’abord pour ambition de créer leur emploi et une activité avant de parler d’argent et de gagner de l’argent. Ce ne sont donc pas forcément les premières motivations qu’expriment les femmes. Pourtant, lorsque l’on observe leur parcours individuel, elles créent souvent dans une activité pour laquelle elles ont moins d’expérience antérieure préalable que les hommes. Ça veut dire moins de réseau, moins de carnet d’adresses, peut-être moins de connaissance du marché. Donc c’est interprété en terme de politique publique comme un handicap possible. C’est pour cela que lorsque l’on met en place des plans d’actions, il faut essayer de soutenir un peu les développements de réseaux, les réseaux de femmes, et le marrainage.
7Les différences qui caractérisent l’entrepreneuriat au féminin sont-elles mécaniquement opposables à « l’entrepreneuriat masculin » ? Ou bien la différence se définit-elle par d’autres critères et lesquels ?
8La politique publique apparaît dans une logique d’opposition entre un entrepreneuriat masculin et un entrepreneuriat féminin, ce qui est paradoxal car on ne souhaite pas opposer les deux. Très honnêtement je me demande parfois si ce n’est pas parce que l’on porte une politique à l’encontre des femmes qu’il faille que l’on trouve des réponses spécifiques ; mais en même temps on peut quand même le mesurer : il y a des études qui montrent que les métiers qu’elles occupent sont sexués (elles sont très concentrées dans certains métiers), elles ont tendance à sous-dimensionner les projets… cependant la question des réseaux est un peu plus compliquée car ce n’est pas facile à mesurer. Face à cela, la politique publique déroule un discours, à partir d’une intention politique de départ, qui est de rétablir une égalité des chances entre femmes et hommes. En même temps, il y a des approches telles que celle de l’Union Européenne (que l’on porte aussi) qui nous donne une méthode de travail qui pourrait réconcilier tout cela et qui consiste à dire « il faut intégrer la question de l’égalité femme-homme » dans tout le reste. Par exemple, si on entre par la question de l’entrepreneuriat dans le monde rural, on peut regarder s’il y a une spécificité ou non concernant les femmes et s’il faut y apporter une réponse appropriée.
9Donc, il y a deux piliers dans l’action faite auprès des femmes. D’un côté on va regarder s’il y a des problématiques spécifiques aux femmes et on va créer des outils ou des dispositifs pour elles (c’est un peu l’idée du fond de garantie). De l’autre on oublie le public spécifique « femmes » comme porte d’entrée et on regarde ce qui se fait par ailleurs dans les dispositifs d’accompagnement à l’entrepreneuriat, les formations avant et après création (etc.) afin de voir s’ils prennent bien en compte les besoins des femmes.
10Ces différences résultent-elles davantage des caractéristiques comportementales et cognitives liées au genre, ou bien plutôt du regard porté par les acteurs sociaux (qui sont garants de la norme) sur le processus entrepreneurial des femmes (par exemple, le banquier qui met en avant les difficultés de la conciliation vie familiale-vie professionnelle) ?
11On essaie d’agir sur les deux en même temps. On travaille sur le regard des acteurs par rapport à une norme qu’ils auraient intégrée, ce qui veut dire très concrètement aller les voir. Mais c’est compliqué car nous ne sommes pas dans une démarche d’évangélisation mais dans une démarche d’échanges et d’éveil avec des choses qui ne se verraient pas : par exemple les stéréotypes de genre ou les comportements que l’on peut avoir avec un entrepreneur femme ou homme. On essaie donc d’agir en sensibilisant, en montrant des chiffres, en montrant des images pour souligner que nous sommes imprégnés par des discours et des représentations qui différencient les femmes et les hommes. On agit ainsi sur le regard de ces acteurs sociaux. En même temps, d’un autre côté, on est parfois aussi sur une espèce de constat que l’on entend de ces mêmes acteurs. Je pense par exemple à la question de la confiance et de l’estime de soi : les accompagnateurs, les financeurs et les conseillers disent que lorsque les femmes viennent, elles ont tendance à ne pas se mettre trop en avant, à se poser plein de questions, à bien border le projet avant de se lancer. Encore l’autre jour, quelqu’un du réseau entreprendre me disait « c’est incroyable, j’ai accompagné une femme, elle a un super projet et elle m’appelle tous les jours pour me demander si cela va bien se passer ».
12Quand on parle de comportement, cela relève de la culture. C’est un construit qui vient de l’éducation, ce n’est pas quelque chose qui est par essence féminin ou masculin. C’est vraiment un construit et notre idée, c’est d’agir sur ce construit là. Par exemple, j’ai visionné il n’y a pas longtemps un documentaire qui s’appelle « Bienvenue dans la vraie vie des femmes [5] ». À un moment donné, bien que cela n’aie pas de valeur statistique, il y a un petit reportage pour montrer que cela vient très tôt, ces questions de confiance en soi. Cela se passe à l’école avec trois petites filles et un petit garçon de la fin de l’école primaire. L’interviewer demande alors « comment ça se passe pour toi ? » à chacun d’entre eux. On les voit les uns après les autres. Toutes les petites filles disent « moi ça va mais, quand même j’ai un peu baissé au dernier trimestre » ou « moi ça va, mais je pourrais mieux faire quand même ». Le petit garçon est quant à lui plutôt confiant et dit « moi ça va, je suis content, ça va ». Et après on les revoit tous les quatre. L’interviewer leur demande « quelle est la moyenne de ta classe ? » et « c’est quoi ta moyenne ? ». La moyenne de la classe est à 15. Toutes les petites filles interviewées répondent respectivement à la seconde question 16, 17, 18. Le petit garçon répond 15. Cet exemple paraît très stéréotypé mais cela montre l’idée que les femmes (pas toutes évidemment mais une partie) ont tendance à davantage sous-estimer leurs compétences et par conséquent à moins bien les valoriser. Selon le discours politique, c’est le résultat d’un construit social : dans le construit qu’elles ont, il y a ainsi quelque chose de plus limitant, plus cantonnant que pour les garçons. Ainsi, par rapport aux autres critères de la diversité (handicap, immigration, etc.), il y a une forme d’illusion consistant à dire qu’il n’y a rien à faire sur la question de l’égalité femme-homme ; donc il y a moins de visibilité (en comparaison aux actions menées auprès des autres publics qui incarnent la diversité). En conséquence, cela entraîne une vigilance accrue du point de vue du politique car l’égalité femme-homme n’apparaît pas résolue comme l’égalité de droit. L’égalité de fait n’est pas encore là.
13Ces différences constituent-elles un atout ou un frein pour entreprendre ? Pourquoi ?
14Telles que je les observe et puisqu’on essaie d’agir dessus, ces différences sont plutôt perçues comme un frein, comme des freins. A l’arrivée, les femmes concrétisent en effet moins de projets. On peut donc interpréter cela comme une spécificité liée aux femmes dans la société d’aujourd’hui. D’autre part, il y a cet objectif public qui est de dire « il faut qu’il y ait une forme de parité sinon il y a une inégalité » donc il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas 50 % de femmes qui accèdent à la création d’entreprise. Le fait qu’il y ait 30 % de femmes entrepreneures n’est pas interprété par les pouvoirs publics comme la résultante de choix individuels multiples mais comme le résultat d’un fait social. Pour l’instant, la différence des femmes n’est pas traitée comme un atout de peur d’entrer dans une approche qui serait trop « naturalisante » pour les femmes, allant trop vers le constat qu’il y aurait des compétences féminines. C’est vrai que pour ne pas entrer dans ce type d’approche, le discours politique dit « il y a surtout des freins qui sont le résultat de construits et il faut agir là-dessus ».
15Comment ces différences sont-elles actuellement prises en compte dans le monde de l’entrepreneuriat ?
16Le monde local (région Bourgogne) de l’entrepreneuriat ne perçoit pas forcément ces différences d’emblée. Il y a une espèce de clivage. Dans l’histoire locale, ce que je perçois, c’est que dans le monde de l’économie sociale et solidaire, il y a une attention plus explicite portée sur l’entrepreneuriat des femmes. Par exemple, il y a une Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE) à côté qui m’a tout de suite dit que chez nous il y a 70 % de femmes et 30 % d’hommes. Les premiers à vouloir travailler sur l’entrepreneuriat des femmes, donc à donner de la visibilité sur la question, ce sont des gens comme ceux de Bourgogne active, qui est aussi très ancrée dans le monde de l’économie sociale et solidaire. Du côté des gros opérateurs, lorsque je leur demande si on peut travailler ensemble sur les femmes, il y a beaucoup d’incrédulité (sans vouloir stigmatiser). Les personnes de ces organismes que j’ai rencontrées m’ont dit « nous, on accompagne les gens qui veulent créer ; les personnes qui ne peuvent pas créer… on ne peut rien faire… on ne peut rien faire avant ».
17Quel est le rôle de la politique sur ce sujet : doit-elle contribuer à trouver des réponses adéquates aux différences identifiées chez les femmes entrepreneures ou bien tenter de gommer ces différences ?
18« Gommer les différences » est un peu rapide comme formulation. C’est plutôt être attentif au fait que des différences qui seraient limitantes ou qui auraient des effets négatifs ne perdurent pas. Mais en fait, c’est vrai qu’on fait les deux. En disant « on va mettre des solutions de garde pour les femmes qui veulent créer des entreprises », on tient bien compte d’une donnée ; et en même temps on dit qu’il ne faudrait pas qu’il y ait cette différence-là. D’un autre côté on fait des lois comme le congé parental pour inciter les pères à prendre un peu leur place… et c’est bien pour les pères car les stéréotypes sont aussi limitant pour eux.
19Comment les mesures gouvernementales actuelles se traduisent-elles localement pour tenter d’apporter des réponses concrètes à l’entrepreneuriat féminin ?
20Concrètement, on essaie de donner des moyens à des femmes qui ont envie de créer des réseaux sur la partie « réseaux de femmes ». On expérimente aussi des formations et des accompagnements spécifiques pour des femmes ; spécifiques parce qu’ils s’adressaient uniquement à des publics de femmes qui sont entre l’idée et la création ou juste après la création. Ces formations et ces accompagnements sont spécifiques car ils sont adaptés aux contraintes d’horaires des femmes. Pour être honnête, la spécificité s’arrête là. Mais on en revient un peu. On essaie aussi de mobiliser les acteurs qui accompagnent ou qui financent la création d’entreprise en allant leur expliquer qu’il y a une « politique égalité », pourquoi il y en a une, les stéréotypes, les différences hommes-femmes que l’on observe et celles contre lesquelles on souhaite lutter pour faire avancer les choses ; donc il y a une sensibilisation, on peut appeler ça comme ça… et une mobilisation par quelques actions de communication que l’on essaie de monter avec des partenaires. Par exemple, en mars dernier on a fait un challenge interbancaire autour du FGIF [6] pour faire connaître l’outil, pour intéresser les banquiers sur le sujet. L’habillage, la communication permettent de mobiliser des acteurs et de leur faire tendre l’oreille. Et puis après on essaie de mettre en place des outils spécifiques, des réponses au cas par cas. Sur l’entrepreneuriat des femmes il y a une dimension un peu nouvelle mais sur laquelle on travaillait déjà en Bourgogne : c’est aller voir du côté des étudiants un peu avant. Là aussi cela passe par de l’éveil concernant les stéréotypes de genre et sur la manière dont ils influencent l’entrepreneuriat.
21La sensibilisation des étudiants de l’enseignement supérieur, la dimension marrainage (réseau de femmes), la dimension accès aux financements (on « muscle » le FGIF et on organise des choses autour pour qu’il soit plus utilisé [7]) font ainsi partie des cinq axes stratégiques de la politique publique en faveur de l’égalité femme-homme.
22Quels sont les enjeux à venir ? Que faudrait-il faire ?
23Selon moi, en Bourgogne, il s’agirait d’agir autour de la question des réseaux. J’aimerais bien monter une action et un outil autour d’un annuaire vivant de femmes créatrices (ayant créé ou ayant un projet de création), que ce soit une entreprise ou une autre forme d’activité (y compris associative), parce que je pense qu’il y a vraiment un manque de visibilité de femmes qui ont mis en œuvre des compétences sur la création d’activité au sens large. Donc que les femmes soient à la fois visibles auprès de tout le monde et entre elles… c’est une autre manière pour moi de créer une forme de coopération un peu élargie, incluant les hommes également. Derrière cette proposition, il y a aussi l’idée selon laquelle on ne voit pas beaucoup les femmes qui entreprennent, ce qu’elles font, le parcours qu’elles ont eu. Cela permettrait de les valoriser (à condition de ne pas faire un habillage trop conventionnel), de les faire connaître et puis qu’elles trouvent des marchés car c’est quand même ça l’idée principale pour un entrepreneur.
24D’autre part, je suis attachée à l’idée de sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat… pouvoir juste les faire s’interroger sur leur comportement et leur croyance et ce qui peut les freiner dans leurs démarches entrepreneuriales.
25En guise de synthèse…
26La politique gouvernementale de soutien au Droit des Femmes centre ses actions sur la notion d’égalité femmes-hommes. L’entrepreneuriat des femmes se caractérise par des créations d’entreprises dans des secteurs d’activité très sexués et traditionnels (service à la personne, des commerces, des salons de coiffure et d’esthétique). Les femmes sont peu représentées parmi les créateurs d’entreprises innovantes et génératrices d’emplois. Elles ont moins d’expérience antérieure et de réseaux que les hommes. La création d’activités et d’emplois les motive plus que le gain financier. Ces différences sont considérées comme un handicap par le gouvernement. La politique publique visant à réduire les inégalités femmes-hommes se trouve ainsi justifiée.
27Selon certains accompagnateurs et financeurs, les femmes entrepreneures ont tendance à se poser beaucoup de questions (si on les compare aux hommes), à ne pas se mettre trop en avant et à bien border leur projet de création d’entreprise avant de se lancer. Cette observation constitue, selon la Déléguée Régionale au Droit des Femmes, le résultat d’un construit social. Or contrairement à d’autres publics incarnant la diversité (par exemple les handicapés ou les immigrés), ce construit social n’apparaît pas au grand jour. Il est dissimulé dans les interactions sociales qui régissent les relations femmes-hommes. Dans ce sens, l’égalité de droit n’est pas présente. Ces particularités, qui caractérisent les femmes entrepreneures sont perçues comme un frein par les pouvoirs publics ; un frein illustré par une inégalité dans la répartition par genre des créateurs d’entreprise (environ 70 % sont des hommes et 30 % sont des femmes).
28La politique égalitaire menée par les pouvoirs publics prime ainsi sur la question de la diversité. Cette orientation claire et univoque entraîne parfois des difficultés dans sa mise en œuvre opérationnelle, voire une certaine schizophrénie. Celle-ci s’illustre notamment par la nécessité de mettre en place des actions spécifiques en faveur des femmes entrepreneures sans entrer dans une approche qui serait trop « naturalisante ».
Notes
-
[1]
N. Alter, La force de la différence, PUF, 2012.
-
[2]
La France en la matière accuse un retard plus marqué que dans d’autres pays puisque moins de 3 % des Françaises sur la tranche d’âge 18-64 ans ont créé une entreprise ou étaient propriétaires d’une entreprise, contre 4,5 % en Allemagne, 5,2 % au Royaume-Uni et plus de 10 % aux États-Unis.
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[4]
Voir notamment : http://femmes.gouv.fr/inciter-les-femmes-a-entreprendre/#more-6520.
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[5]
V. Lovisone, A. Poirier, Bienvenue dans la vraie vie des femmes, CNDP – Chasseneuil-du-Poitou, collection Films en classe, 2010.
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[6]
Fond de Garantie à l’Initiative des Femmes.
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[7]
En bourgogne, 60 projets ont été financés avec ce fond de garantie en 2012.