CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Les points forts

  • Nouveau champ disciplinaire pour l’université, l’entrepreneuriat vise à former des personnes capables d’initiative, d’autonomie, de créativité, de ténacité.
  • L’Université Laval ( Québec) est pionnière en la matière. Il y a trente ans, elle initiait de nombreux programmes de recherche, qui ont permis de faire émerger l’entrepreneuriat comme un champ autonome par rapport à celui de la PME.
  • Outre de nombreux programmes de formation à l’entrepreneuriat, adressés à divers publics, l’Université a développé une large gamme de services d’accompagnement et de soutien.

1La mission traditionnelle de l’université est souvent remise en question, du moins dans ses pratiques et parfois aussi dans ses finalités. À la recherche fondamentale, on oppose souvent la recherche appliquée ; à la formation générale, on aimerait substituer l’apprentissage pour l’emploi et à la « tour d’ivoire », l’université accessible à tous et utile pour tous. En fait, au cours des dernières décennies, la plupart des universités ont appris à mieux adapter leur rôle aux nouvelles attentes de la société. Un domaine en particulier qui a pu servir de modèle dans cette transformation est bien l’entrepreneuriat. Nouveau champ disciplinaire, l’entrepreneuriat vise surtout à former des personnes capables d’initiative, de créativité, de ténacité et de savoir agir. On connaît bien les entrepreneurs, créateurs d’entreprises, mais il y a aussi les entrepreneurs sociaux, communautaires, coopératifs, les intrapreneurs et tous ces travailleurs autonomes, artisans, artistes, professionnels et techniciens qui œuvrent à leur compte. Alors, comment une université peut-elle faire de l’entrepreneuriat une discipline au même titre que les autres, tout en répondant aux impératifs de la société civile ? L’Université Laval a tenté de relever ce défi, tout en continuant de raffermir son positionnement local, régional, national et même mondial.

L’entrepreneuriat à la Faculté des Sciences de l’Administration

2Au début des années soixante-dix, les professeurs de la FSA de l’Université Laval ont commencé à s’intéresser à la recherche sur les entreprises et les entrepreneurs québécois. Avant, on avait bien initié quelques projets de rédaction de cas, de cours de formation continue sur la création et la gestion des PME et de collaboration avec les milieux d’affaires, mais c’est avec l’arrivée de plusieurs nouveaux docteurs comme membres du corps professoral que la recherche en PME et en entrepreneuriat a véritablement pris son envol. Vers 1975, on a créé un cours optionnel au Baccalauréat (Licence) en Administration des Affaires (BAA) et un autre à la Maîtrise (Master) en Administration des Affaires (MBA) sur la gestion des PME. Le programme de doctorat accueillait aussi ses premiers étudiants désireux de poursuivre leurs recherches dans ces domaines. À cette époque, on assimilait facilement les notions d’entrepreneuriat et de PME ; on définissait alors l’entrepreneur, comme celui ou celle qui crée une PME.

La recherche en entrepreneuriat, un champ autonome

3C’est cependant dans la recherche que la FSA s’est le plus distinguée durant cette période. Au moins une vingtaine de projets majeurs ont été menés, depuis l’étude des difficultés managériales des PME jusqu’aux instruments d’évaluation du potentiel entrepreneurial, en passant par l’entrepreneuriat féminin et la succession dans l’entreprise familiale. En 1982, l’Institut de Recherches Politiques du Canada (IRP) décidait d’établir son nouveau programme de recherche sur la PME à la FSA. Dix ans plus tard, c’est plus de trente projets de recherche qui ont été réalisés, la plupart par des professeurs de la FSA. Par ailleurs, en 1984, le Laboratoire de recherche de la FSA constituait un groupe de recherche sur la PME et l’entrepreneurship (GRPME), afin de mieux profiter de la synergie des chercheurs et des étudiants, et de créer un pôle de développement de ces disciplines. Cependant, à l’instar d’autres chercheurs, on a commencé à traiter l’entrepreneuriat et la gestion des PME comme deux disciplines différentes, l’une s’adressant à la personne et l’autre à l’entité organisationnelle.

Des initiatives originales

4D’autres réalisations figurent au palmarès de la FSA durant cette période, comme l’organisation, en collaboration avec la Fondation de l’Entrepreneurship du Québec, de trois colloques provinciaux portant sur les incubateurs, le capital de démarrage et l’entrepreneurship Québec-Afrique. À l’automne 1985, la FSA publiait avec le quotidien de la région de Québec Le Soleil une série de seize cours intitulée « Devenez Entrepreneur » ; plus de 500 personnes se sont inscrites et une cinquantaine ont déposé un projet d’entreprise au concours de Plans d’affaires qui clôturait les activités. Cette série a été reprise par douze quotidiens du Québec et d’ailleurs. L’évaluation de cette expérience a amené les professeurs intéressés au domaine à lancer, en 1988, la série télévisée Posséder Mon Entreprise ; celle-ci a été suivie de trois nouveaux cours télévisés sur la création d’entreprise et la gestion des PME, diffusés pendant vingt ans à la chaîne québécoise « Canal Savoir ».

Des structures pratiques

5Pour mieux répondre aux besoins, la FSA a mis en place le Centre d’Entrepreneuriat et de PME afin de mieux coordonner les activités dans ces domaines. Entre autres activités, l’équipe du Centre a organisé trois congrès nationaux et internationaux, dont celui du Conseil canadien de la PME et de l’entrepreneuriat, celui aussi de l’International Council for Small Business, ainsi que le premier Forum Canadien sur l’Entrepreneurship.

6De 1993 à 1997, le Centre a organisé avec beaucoup de succès des universités d’été pour la formation des formateurs et des intervenants en entrepreneuriat. Plusieurs projets de coopération internationale ont fait intervenir l’équipe du Centre un peu partout dans le monde. En septembre 1993, le Centre a donné naissance à Entrepreneuriat Laval Inc. dont le mandat est d’accompagner les étudiants du Campus universitaire dans leurs démarches de création d’entreprise. Après dix-huit ans d’existence, Entrepreneuriat Laval a favorisé la création de 450 nouvelles entreprises et plus de 860 emplois, dont plus de 25 % proviennent de la FSA [1]. La contribution de la FSA au développement des connaissances et à la formation en entrepreneuriat et en PME est maintenant reconnue nationalement et internationalement ; l’expertise et l’expérience de ses professeurs et de ses étudiants sont mises à profit non seulement au Québec et au Canada mais aussi dans de nombreux pays, dont la France. Aujourd’hui, l’entrepreneuriat fait partie des axes de développement de la FSA et l’équipe de professeurs et chercheurs dans le domaine s’est considérablement élargie.

Une démarche intégrée d’activités entrepreneuriales

7Avec un effectif étudiant de plus de 38 000 étudiantes et étudiants, l’Université Laval se situe parmi les dix universités canadiennes les plus actives en recherche. L’implication de l’Université Laval dans son milieu reflète son engagement au développement de la région et l’importance qu’elle accorde aux relations avec les entreprises. Ainsi, l’Université Laval favorise le transfert technologique et le partenariat avec le secteur privé. Interface active entre les chercheurs, les entreprises et les organismes régionaux et nationaux de développement économique, l’Université a collaboré à la création de plusieurs entreprises dans la région et de nombreux emplois de qualité.

Figure 1

Schématisation de la démarche

Figure 1

Schématisation de la démarche

La philosophie de la démarche

8La démarche intégrée de l’entrepreneuriat vise à :

  • Transmettre aux étudiants l’esprit entrepreneurial et les valeurs s’y rattachant ;
  • Consolider et développer la formation, la recherche et les services en entrepreneuriat ;
  • Supporter l’ensemble des types d’entrepreneuriat ;
  • Instaurer une démarche d’accompagnement personnalisée de l’idée à la réalisation du projet ;
  • Avoir des liens forts avec les milieux.
Il s’agit d’abord de former des étudiants aptes à devenir des :
  • entrepreneurs capables de reconnaître et saisir les nouvelles occasions d’affaires ;
    agents de changement qui pourront travailler dans les organisations existantes et contribuer à leur renouvellement.
  • Les éléments de la démarche pour les étudiants sont donc l’éveil et la sensibilisation, des programmes de formation et de recherche, des services conseils et d’accompagnement, des organismes de soutien et des passerelles de services et des plans d’action concrets et réalistes.

Formation, recherche et soutien

9Il s’agit d’une démarche qui prend appui sur les programmes de formation, de recherche et de soutien (Figure 1) :

  • Des cours en entrepreneuriat aux programmes de premier et de deuxième cycles à la FSA
  • Un profil entrepreneurial pour toutes les disciplines du campus ; il s’agit d’un ensemble d’activités pédagogiques et pratiques intégrées à la formation complémentaire des programmes de 1er cycle dans toutes les disciplines
  • Des services conseils intégrés pour créer son projet d’entreprise sur place (pré-incubateur)
  • Des projets de recherche et d’intervention pour faire avancer les connaissances
  • Un accès à plusieurs organismes de soutien à l’interne et à l’externe de l’Université Laval.

Le développement des connaissances en entrepreneuriat

10Conscients que la création d’entreprises constitue un argument de taille dans la lutte contre la pauvreté et un élément essentiel au développement des collectivités, de plus en plus d’États se dotent de politiques distinctes touchant l’entrepreneuriat et les entreprises.

11Dans le premier cas (l’entrepreneuriat), on s’adresse essentiellement aux personnes, aux entrepreneurs potentiels et en devenir, ce qui exige une action à moyen terme entraînant des changements culturels. Dans le second cas (l’entreprise), on cible les entreprises et divers aspects touchant leur développement dont les projets, la fiscalité, le développement des marchés, la compétitivité, la recherche et le développement, la main-d’œuvre spécialisée, l’exportation, etc.

12De plus, au cours des prochaines années, plusieurs milliers de chefs d’entreprises prendront leur retraite. Il devient alors impérieux de les sensibiliser au processus de transfert, de leur faire découvrir une relève potentielle et de les soutenir dans toutes les étapes de cette démarche complexe et délicate. Si nous souhaitons relever ces défis avec succès, il importe non seulement de bien analyser et décrire les réalités du monde entrepreneurial mais également de s’assurer que des mesures concrètes seront mises en œuvre. En voici quelques exemples :

  • Mieux informer les entrepreneurs potentiels sur les caractéristiques du processus de création d’une entreprise individuelle ou collective ;
  • Favoriser le transfert d’expérience et sensibiliser les dirigeants à la problématique de la relève ;
  • Augmenter et stimuler les offres de formation, aussi bien à l’endroit des conseillers et intervenants que des entrepreneurs eux-mêmes ;
  • Proposer des activités d’initiation à la création d’entreprises et de sensibilisation à ce sujet. Cibler en particulier les jeunes, dès leur passage au niveau d’éducation secondaire ;
  • Bien préparer les futurs entrepreneurs aux phases de pré-démarrage et de démarrage, et être attentif à leurs besoins spécifiques durant cette période ;
  • Établir des mécanismes consacrés au mûrissement des idées d’affaires et offrir un environnement favorable à la réalisation d’une idée d’entreprise.
À l’Université Laval, nous avons réalisé plusieurs recherches et activités qui touchent ces problématiques. Elles sont cependant complexes et elles varient souvent selon les milieux et les périodes. Par exemple, dans les années quatre-vingt-dix jusqu’au milieu des années 2000, le dynamisme entrepreneurial du Québec était souvent cité en exemple. Depuis, le nombre d’entrepreneurs ainsi que les intentions de créer de nouvelles entreprises sont constamment en déclin par rapport au reste du Canada. En 2011, il y avait 1,7 fois moins d’entrepreneurs au sein de la population québécoise que dans le reste du Canada [2]. Il y a plusieurs raisons qui ont été mentionnées pour expliquer cette situation, mais nos recherches n’ont pas permis d’identifier les causes exactes. Cependant, nos recherches auprès des étudiants universitaires [3] ont montré que l’effet de la culture est important dans le développement de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprises.

Un pôle d’influence en recherche et développement

13Lancée en 2005, la Chaire en entrepreneuriat et innovation [4] comporte trois axes principaux : la recherche empirique, l’innovation pédagogique ainsi que le transfert et les services à la collectivité.

Un observatoire de la culture entrepreneuriale

14Des recherches de pointe sont menées sur la nouvelle génération d’entrepreneurs, ses caractéristiques, ses besoins, ses projets, ses innovations et ses modèles. Ces recherches, de nature empirique, permettent notamment de mieux comprendre et maîtriser le concept d’entrepreneuriat et d’intrapreneuriat pour les travailleurs autonomes, l’économie sociale et les organisations privées et publiques. Les nouveaux modèles d’affaires sont aussi étudiés en fonction des économies nouvelles et traditionnelles, et des nouveaux champs d’application. Visant l’applicabilité de ses travaux, le groupe de chercheurs cible principalement deux types d’utilisateurs : les formateurs et les entrepreneurs eux-mêmes. Des rencontres-recherches permettent des échanges entre chercheurs, intervenants et entrepreneurs.

Un volet pédagogique innovateur et original

15Le rôle de la Chaire dans les domaines de la formation est surtout d’effectuer des études pour le développement de méthodes, d’outils et de matériel innovateurs pour appuyer les programmes de formation et d’intervention existants et futurs. Un effort spécial est voué aux méthodes utilisant les technologies d’enseignement à distance et celles axées sur le développement des compétences entrepreneuriales. Bien que l’ensemble des clientèles soient visées, la formation des formateurs et des intervenants en entrepreneuriat et PME est privilégiée, entre autres, par la mise en place d’un banc d’essai spécialisé dans les pratiques d’intervention.

Un laboratoire d’incubation qui contribue à la réussite

16Afin de faire profiter les praticiens et les intervenants de ses retombées, la Chaire collabore étroitement avec les institutions et les organismes socio-économiques dont les vocations sont complémentaires à la sienne. La Chaire agit, par exemple, en partenariat avec Entrepreneuriat Laval inc. et développe un laboratoire d’incubation pour les étudiants et chercheurs. Les futurs entrepreneurs ainsi que les intervenants en formation peuvent y travailler ensemble afin de développer des approches d’incubation et d’accompagnement adaptées aux différents secteurs d’activité, tels que l’agroalimentaire, les nouvelles technologies, l’infographie, l’aéronautique, etc.

17Malgré les nombreux efforts consentis par la Chaire dans la recherche et l’innovation en matière de formation et d’intervention en entrepreneuriat, force est de constater que la mise en place de nouvelles approches et méthodes engendrent de la résistance et prennent beaucoup de temps et d’énergie. Par exemple, les nouvelles technologies d’assistance à l’enseignement ont grandement facilité l’accès aux formations, mais elles ont en même temps modifié la relation professeur-étudiant, si importante dans l’enseignement de certaines disciplines, comme l’entrepreneuriat. De plus, on n’a pas encore démontré la véritable relation entre la formation en entrepreneuriat et la création d’entreprises.

Le potentiel entrepreneurial et l’innovation, des ressources inestimables

18Il devient de plus en plus évident que les pays occidentaux devront adopter de nouvelles stratégies économiques pour poursuivre leur croissance. Avec l’émergence de nouvelles puissances, États et dirigeants d’entreprises sont confrontés à de nouveaux défis auxquels ils devront trouver des solutions. Parmi les éléments de réponse, on se doit d’inclure la promotion et la valorisation de l’entrepreneuriat sous toutes ses formes. En effet, on constate que les petites et moyennes entreprises (PME), et surtout les nouvelles entreprises, dynamisent le milieu par la création d’emplois, l’utilisation des talents et de la créativité des individus, de même que l’émulation au sein de la population, surtout auprès des jeunes. En somme, le développement de l’entrepreneuriat et de la culture entrepreneuriale transcende l’action menée auprès des PME pour rejoindre l’ensemble de la société. De plus, pour se démarquer, les gestionnaires et les dirigeants devront investir davantage d’efforts dans la recherche de nouveaux produits et procédés. L’innovation est maintenant devenue une condition nécessaire à la réussite. C’est dans ce contexte que la Chaire en entrepreneuriat et innovation analyse l’environnement dans lequel les entreprises naissent et évoluent, avec comme objectif ultime de mieux cerner les conditions propices au développement des collectivités. On peut cependant regretter que les notions de créativité et innovation ne soient pas suffisamment bien intégrées dans les cours et les programmes d’entrepreneuriat. Tout comme l’intuition, ces dimensions sont souvent écartées au profit de considérations dites de « rationalité et de rigueur scientifique » [5].

La formation initiale, continue et spécialisée en entrepreneuriat

Des programmes accessibles et diversifiés

19La formation en entrepreneuriat et gestion de la PME est maintenant dispensée dans toutes les universités canadiennes et dans la plupart des collèges [6]; les écoles secondaires sont aussi de plus en plus nombreuses à offrir des activités dans ces disciplines. Les formations les plus sérieuses et les plus crédibles sont fondées sur des recherches, autant en ce qui concerne les contenus que les approches pédagogiques et les méthodologies. Dans le domaine de l’entrepreneuriat et de la gestion de la PME, c’est encore plus important compte tenu du caractère novateur et complexe de la discipline et de ses aspects empiriques.

20À l’Université Laval, comme on l’a déjà souligné, des enseignements en entrepreneuriat et en gestion de la PME ont été offerts dès les années soixante. Elle a été pionnière dans plusieurs programmes de formation, comme l’enseignement à distance télévisée en entrepreneuriat et en gestion de la PME, les cours de formation à la création d’entreprise par les journaux, les séminaires d’été pour les intervenants, le programme de 2e cycle en entrepreneuriat technologique, les micro-programmes en entrepreneuriat et PME, le Profil entrepreneurial, les ateliers pratiques d’Entrepreneuriat Laval, le programme international à distance SACE (Système d’Acquisition des Compétences Entrepreneuriales). Toutes ces initiatives exigent une actualisation constante des contenus, des méthodes et du matériel pédagogiques ; dans la plupart des cas, des recherches ponctuelles sont nécessaires, comme des études de besoins, des cas, des évaluations de situation, des simulations, des exercices interactifs, etc.

21À la FSA, les enseignements portent sur tous les aspects du processus de création et de gestion de la nouvelle entreprise ou d’un projet, ainsi que sur la place qu’occupe l’entrepreneuriat dans toutes les sphères de la société moderne. L’objectif de ces formations est de répondre adéquatement aux besoins des étudiants, et de répondre concrètement à la question suivante : Pourquoi les étudiants devraient-ils suivre une formation en entrepreneuriat ?

22Parce qu’ils ont une idée d’entreprise et qu’ils souhaitent se lancer en affaires, ou parce qu’ils sont attirés par les activités entrepreneuriales et novatrices. Mais aussi parce que les entreprises recherchent des diplômés entreprenants et polyvalents.

Des microprogrammes pour les praticiens en exercice

23Ces programmes s’inscrivant dans un contexte de formation continue à l’intention des futurs entrepreneurs, des chefs d’entreprise, des collaborateurs et des conseillers œuvrant au sein des PME, ces microprogrammes privilégient la formation pratique. En dépit d’un changement culturel important à l’égard de l’entrepreneuriat, les nouveaux entrepreneurs ont besoin de soutien au démarrage et à la consolidation de leur projet d’affaires. Le manque de connaissances et de compétences dans la gestion d’une petite entreprise menace fréquemment la survie et le développement de projets pourtant très prometteurs. Les conseillers au service des entrepreneurs et des petites et des moyennes entreprises recherchent des occasions de ressourcement pour maintenir l’adéquation et la qualité de leurs interventions auprès des entrepreneurs [7]. Le secteur privé devra assumer plus que jamais le rôle moteur du développement économique. Les petites et les moyennes entreprises se retrouvent au premier plan pour relever le défi de la création d’emplois stimulants et rémunérateurs. L’économie mondiale oblige les entreprises locales à renouveler leurs stratégies compétitives. Les entrepreneurs, les propriétaires-dirigeants et leurs collaborateurs ont besoin de connaître les moyens et les façons de le faire, ainsi que d’informations d’appoint pour leur faciliter la tâche.

Le Profil entrepreneurial : une première à l’université

24À l’Université Laval, l’entrepreneuriat prend un nouveau sens. Il reflète la puissance créative des étudiants, de même que leur engagement dans des projets de toutes sortes. Le Profil entrepreneurial[8] vise à soutenir les étudiants dans le développement de leurs compétences entrepreneuriales, et ce, à travers une démarche structurée où ils sont appelés à prendre des initiatives, à élaborer des projets et à les gérer. Le Profil entrepreneurial s’adresse aux étudiants des programmes de premier cycle (licence) participants (plus de 35 programmes dans toutes disciplines en 2010-11). Il leur permet de se démarquer de façon concrète sur le plan de la créativité, de l’innovation et de l’action. Le profil entrepreneurial leur procure le soutien et les outils nécessaires afin de développer une idée qui les passionne, en un projet concret et à leur portée. Il leur permet de développer une qualité de plus en plus recherchée : l’esprit entrepreneurial.

25Ainsi, le profil entrepreneurial favorise l’émergence et le développement des attitudes et compétences visant à prendre des initiatives, à concevoir des projets et à les gérer. Il permet aux étudiantes et étudiants de concrétiser, pendant leur cheminement universitaire, un projet individuel ou collectif lié à leur domaine d’études. L’originalité du profil entrepreneurial repose sur plusieurs aspects. Tout d’abord, elle s’exprime par une définition de l’entrepreneuriat sortant des sentiers battus (c’est l’entrepreneuriat comme prédisposition de la personne à prendre des initiatives et à mobiliser les ressources nécessaires pour réaliser un projet ou une entreprise). Elle se traduit aussi par l’intégration complète des dimensions pédagogiques et pratiques dans un cheminement lié à la formation de l’étudiant. Elle se reflète également par la capacité de ce profil à s’adapter aux besoins de chacun des programmes d’études, en fonction de leurs particularités et des exigences de leur pratique professionnelle. L’accompagnement personnalisé, fourni par des conseillers professionnels et une équipe d’enseignants, permet aux étudiants de développer leurs projets et leurs compétences entrepreneuriales. Ces éléments constituent un modèle de promotion de l’esprit entrepreneurial unique dans le réseau universitaire canadien. En effet, aucun autre établissement universitaire n’offre aux étudiants de programmes, tels la théologie, la biologie, la musique ou encore l’architecture, la possibilité d’intégrer un volet entrepreneurial spécialisé à leur cheminement, et ce sans prolonger la durée des études. À la fin de leur parcours au profil, les étudiantes et étudiants se voient décerner la mention Profil entrepreneurial sur leur diplôme, une reconnaissance témoignant des habiletés supplémentaires acquises au cours de leurs études.

26Créé en 2005, le Profil entrepreneurial, a connu un succès immédiat auprès des étudiants dans plusieurs disciplines, surtout avec le cours d’initiation à l’entrepreneuriat intitulé « Savoir entreprendre ». Cependant, à peine dix pourcent des étudiants poursuivent le parcours complet du profil (quatre cours). Plusieurs étudiants jugeant qu’ils peuvent dès lors réaliser leur projet ; d’autres considèrent qu’ils ne pourront pas compléter le profil sans allonger la durée de leurs études. Des recherches seront entreprises afin d’évaluer l’impact du Profil entrepreneurial sur le développement de l’esprit entrepreneurial auprès des participants.

Une large gamme de services en entrepreneuriat

27En plus de la recherche et de la formation, l’Université Laval offre aussi toute une gamme de services à l’ensemble de la communauté universitaire, et en particulier aux étudiants (Figure 2).

Le Centre d’entrepreneuriat et de PME (CEPME)

28Le CEPME à pour mission d’effectuer des études et de développer des instruments d’intervention et d’apprentissage pour les milieux de l’éducation et du développement économique à l’échelon régional, national et international. Compte tenu de ses moyens limités, le Centre fonctionne un peu comme une boîte de consultants, en effectuant surtout des interventions et des contrats payants. Par ailleurs, plusieurs étudiants sont embauchés pour effectuer des travaux en compagnie de professeurs, ce qui leur permet d’acquérir une certaine expérience professionnelle.

29Le CEPME a développé des instruments d’intervention, des outils de gestion et de création d’entreprises innovatrices qui sont diffusés, non seulement au Québec et au Canada, mais aussi dans plusieurs pays. Il a aussi organisé des colloques internationaux et élaboré des outils de création d’entreprise pour le marché international, des productions vidéos et télévisées, des missions d’interventions et des missions d’affaires, des publications, des conférences, des séminaires de formation qui font du CEPME un pôle d’attraction majeur dans son secteur.

Entrepreneuriat Laval (EL)

30Entrepreneuriat Laval [9] est un organisme spécialisé dans l’aide au démarrage d’entreprises ; il fait d’ailleurs partie de l’association des incubateurs du Québec. Fondé en 1993, il met son expertise au service des membres de la communauté universitaire qui aspirent à se lancer en affaires. Ses services se divisent en trois grandes catégories : le suivi personnalisé, les ateliers de perfectionnement et l’accompagnement dans les concours en entrepreneuriat.

31Le suivi personnalisé permet aux étudiants de rencontrer un conseiller en vue de faire le point sur leur démarche entrepreneuriale, de préciser les motifs qui les incitent à se lancer en affaires, de valider leur idée d’entreprise ou de les épauler dans la préparation de leur plan d’affaires.

32Les ateliers de perfectionnement permettent d’explorer les principales facettes de la création et de la gestion d’une entreprise en compagnie de formateurs experts du milieu des affaires. La formule des ateliers favorise les échanges entre les membres et les praticiens, et l’intégration des concepts présentés à leur propre démarche entrepreneuriale, tout en élaborant leur réseau d’affaires.

33Entrepreneuriat Laval offre aussi aux étudiants la possibilité de participer à de nombreux concours et de remporter des prix en bourses ou en services. En soumettant leur projet à des comités d’évaluation externes, ils bénéficient également d’un éclairage intéressant sur le degré de qualité de leur projet et de conseils judicieux afin de peaufiner leur présentation et poursuivre leurs démarches.

34En plus de ses services réguliers, Entrepreneuriat Laval joue également un rôle dans la promotion de l’entrepreneuriat auprès des membres de la communauté universitaire. Il collabore avec de nombreux enseignants pour des présentations en classe et participe activement aux journées-carrières sur le campus ainsi qu’aux autres événements visant à développer l’esprit d’initiative des étudiants. De plus en plus, l’entrepreneuriat est identifié comme un puissant outil de développement des collectivités locales. Pour de nombreux diplômés, la carrière d’entrepreneur peut constituer un choix de vie extrêmement stimulant et à potentiel de réalisation élevé.

Figure 2

Accompagnement de l’étudiant

Figure 2

Accompagnement de l’étudiant

35Entrepreneuriat Laval s’est donné aussi comme rôle de favoriser les interrelations avec les organismes de soutien à l’entrepreneuriat du milieu local et régional. L’expérience nous démontre cependant que cette dimension est difficile à réaliser, chaque organisme étant protecteur de ses clients et partenaires. Dans certains cas, on semble plutôt croire que le fait qu’Entrepreneuriat Laval soit localisé sur le campus de l’Université Laval (bien qu’il s’agisse d’une entité indépendante de l’Université), son approche serait « plus théorique que pratique ».

Le Regroupement des étudiants entrepreneurs à l’Université Laval (RÉEL)

36En 2001, le Regroupement des Étudiants Entrepreneurs de l’Université Laval (RÉEL) a pris son envol. C’est grâce à des étudiants dévoués et passionnés par l’entrepreneuriat que le premier club entrepreneur a vu le jour sur le campus. Depuis ce temps, les étudiants universitaires ont une référence sur laquelle ils peuvent compter pour se renseigner, s’entourer et répondre à leurs besoins relatifs à l’entrepreneuriat.

37Ainsi, le RÉEL est une association étudiante qui, par des activités de réseautage, veut développer chez les étudiants le sens de l’entrepreneuriat, le goût du défi, le dépassement de soi et l’initiative ; c’est là sa mission première.

La Société de Valorisation des Applications de la Recherche (SOVAR)

38La mission de la Société de Valorisation des Applications de la Recherche (SOVAR) [10] est de repérer et valoriser au plan économique les technologies et les expertises prometteuses résultant des activités de recherche des chercheurs de l’Université Laval et d’autres centres de recherche qui souhaitent se prévaloir des services de la Société.

39En collaboration étroite avec les chercheurs, la SOVAR analyse le potentiel commercial des résultats de recherche, travaille de concert avec eux à l’élaboration d’un plan de valorisation, d’une stratégie de financement structurée permettant de démontrer à des partenaires financiers ou industriels l’intérêt novateur des technologies prises en charge pour fin de valorisation.

40La SOVAR met tout en œuvre pour faciliter le passage de technologies du monde de la recherche vers les lieux d’application, contribuant ainsi à accroître l’innovation dans les entreprises et les organisations. L’équipe spécialisée de la SOVAR agit en synergie avec les chercheurs dans le montage et la conduite des projets de valorisation, tout en contribuant à leur financement. Les technologies ainsi valorisées sont, à terme, transférées à des entreprises existantes ou donnent naissance à de nouvelles entreprises.

41À l’Université Laval, l’entrepreneuriat prend un sens rassembleur [11]. Il reflète la puissance créatrice de ses étudiants, de même que leur engagement dans des projets de toutes sortes, d’envergure régionale ou internationale. Plus précisément, l’Université cherche à inculquer à ses étudiants un esprit entrepreneurial s’exprimant par une manière d’être, de penser et d’agir qui s’inspire du désir d’entreprendre, d’innover et de réaliser des projets.

42Cette vision entrepreneuriale ouverte, allant au-delà du démarrage d’entreprises, permet à l’Université Laval d’affirmer que l’entrepreneuriat est présent dans tous les domaines d’études et qu’il s’exprime sous de multiples formes.

43Ainsi, l’Université valorise le développement de valeurs et de compétences axées sur la créativité et l’innovation, la flexibilité et la capacité d’adaptation, la communication, le réseautage et la résolution de problèmes. L’Université souhaite inciter ses étudiants à devenir des personnes capables de reconnaître et de saisir les occasions entrepreneuriales qui s’offrent à eux. Tout en s’affirmant comme des agents de changement, ils pourront alors travailler dans les organisations existantes et contribuer à leur renouveau. Cette façon de promouvoir l’entrepreneuriat permet aux étudiants d’agir dans leur milieu de manière responsable et engagée : des valeurs entrepreneuriales fondamentales favorisant un développement économique et social durable pour le Canada.

44Nous croyons que le modèle (Figure 1) de l’Université Laval peut être transféré à d’autres universités, mais avec les adaptations nécessaires au milieu et au contexte particulier des pays et des institutions. Nous recommandons aux institutions universitaires intéressées à faire de l’entrepreneuriat une dimension académique forte dans leur institution, de procéder graduellement dans leur démarche en fonction de la culture locale et organisationnelle qui prévaut, ainsi que des moyens et ressources dont elles disposent.

45Parmi les ressources les plus importantes qui doivent être sollicitées pour bien intégrer l’entrepreneuriat dans les activités académiques de l’université, ce sont des professeurs et des intervenants compétents et librement engagés dans la poursuite de recherches, de formation et de conseils auprès d’étudiants intéressés par la réalisation d’activités entrepreneuriales pendant et après leurs études.

46L’expérience de l’Université Laval dans le développement de l’entrepreneuriat n’est pas unique dans le réseau universitaire [12]. Cependant, certaines de ses particularités engendrent certaines conditions « gagnantes » qui méritent d’être partagées :

  • Un soutien concret et constant de la direction de l’Université ; à l’Université Laval, les équipes de direction successives ont toujours appuyé les initiatives et les projets en entrepreneuriat en les intégrant dans la structure universitaire et en fournissant à la mesure de leurs moyens des locaux, du personnel, de la logistique et des fonds ;
  • Une faculté leader ; la Faculté des sciences de l’administration et son département de management ont mis en place et administré efficacement la plupart des programmes, cours, organismes, projets et activités dans le domaine de l’entrepreneuriat ;
  • Une participation des associations étudiantes ; les deux principales associations d’étudiants se sont impliquées volontairement et financièrement dans les principales initiatives et projets en entrepreneuriat. Les étudiants ont bien compris que l’entrepreneuriat pouvait amener une valeur ajoutée à leur formation ;
  • Une équipe de professeurs-chercheurs dédiés ; ce sont les animateurs, promoteurs, experts qui font la différence. L’équipe peut varier en nombre, mais elle doit être complémentaire avec des objectifs communs partagés. Ce sont des initiatives individuelles qui donnent lieu à la création d’activités, au risque parfois d’un manque de variété et de structure d’ensemble ;
  • Un ensemble intégré d’activités : la recherche, la formation, le conseil, le soutien, etc., doivent être interreliés afin de produire une synergie optimale. Sur le plan de l’organisation, c’est probablement le plus grand défi à relever ;
  • Des relations et des partenariats avec le milieu ; plusieurs organismes œuvrent dans le domaine de l’entrepreneuriat, souvent avec des mandats et des clientèles en concurrence. La coopération avec ces organisations est souvent utile et parfois nécessaire, mais exige beaucoup de négociations et de suivi. Maintenir un accès aux entreprises par des contacts et de la sensibilisation ;
  • Une communication efficace et soutenue ; avec les autorités, les étudiants, le monde des affaires, la communauté en général, les médias afin de les tenir au courant des activités et des résultats ;
  • L’association formelle d’étudiants de maîtrise et de doctorat aux travaux de recherche et d’intervention par l’offre de bourses, de stages et de reconnaissance ;
  • Un financement adéquat : aujourd’hui, il n’est pas possible de mettre en place une démarche entrepreneuriale de qualité sans un support financier suffisant. Comme les fonds des universités sont souvent limités, il faut alors se tourner vers l’extérieur. Il s’agit là d’une tâche exigeante qui requiert une bonne stratégie, des compétences, un bon réseau et beaucoup de chance ;
  • Des projets de recherche rigoureux et pertinents ; dans le monde universitaire, la crédibilité d’une discipline passe par la recherche. En entrepreneuriat, la recherche doit être non seulement rigoureuse, mais aussi pertinente pour les chercheurs, les formateurs, les intervenants et les praticiens. Un équilibre entre recherche universitaire et travaux commandités doit être maintenu ;
  • Ne pas essayer de tout faire en même temps ; il faut procéder graduellement, bien maîtriser les étapes, consolider les acquis, profiter des opportunités (timing), prendre le temps nécessaire mais agir stratégiquement, sans abandonner ;
  • Ne rien prendre pour acquis ; l’entrepreneuriat est une discipline et un champ d’action qui évolue rapidement. Ceci exige des mises à jour constantes et des efforts soutenus pour maintenir l’intérêt, l’utilité et le positionnement de l’entrepreneuriat à l’université et dans les milieux intéressés.
La démarche entrepreneuriale à l’Université Laval s’est faite sur une assez longue période, a exigé beaucoup d’efforts, de soutien, d’ajustements et parfois de compromis. Elle est toujours bien en place grâce à l’implication de plusieurs personnes qui continuent à la faire évoluer et prospérer pour le bénéfice des étudiants et de la communauté.

47Les professeurs et les intervenants en entrepreneuriat de l’Université Laval demeurent à la disposition des institutions universitaires intéressées à l’entrepreneuriat pour leur fournir éventuellement des partenariats, des conseils et des informations utiles sur leurs expériences.

Notes

  • [1]
    Entrepreneuriat Laval : Rapport annuel 2009-2010, Québec : mai 2011, 30 pages.
  • [2]
    Indice entrepreneurial Québécois 2011, Québec : La Fondation de l’Entrepreneurship, avril 2011, 48 pages.
  • [3]
    Gasse, Y. et Tremblay, M., Comparaisons internationales sur les perceptions et intentions entrepreneuriales : une enquête auprès d’étudiants universitaires, Congrès CEDIMES, Québec, 8 novembre 2011, 18 pages.
  • [4]
    http://www.5.fsa.ulaval.ca/sgc/chaireentrepreneuriat
  • [5]
    Voir A. Fayolle et B. Surlemont, « Le mythe de l’entrepreneur rationnel », L’expansion Entrepreneuriat, No. 1, Janvier 2009.
  • [6]
    Voir T.V. Menzies, « Entrepreneurship and the Canadian Universities », St. Catherines, On., Canada, Brock University, 2009, 95 pages.
  • [7]
  • [8]
  • [9]
  • [10]
  • [11]
    Voir http://www.entreprendre.ulaval.ca/entrepreneur
  • [12]
    Voir C. Verzat, « L’université entrepreneuriale n’est pas un exymoron », l’Expansion Entrepreneuriat, No. 1, Janvier 2009.
Français

Résumé

Au cours des quarante dernières années, l’Université Laval a été parmi les pionnières à pratiquer ce qu’il est convenu d’appeler l’université « utile », en particulier dans le domaine de l’entrepreneuriat. Ces activités liées à l’entrepreneuriat se sont surtout déroulées à la Faculté des sciences de l’administration et visaient principalement la formation et l’initiation professionnelle des jeunes entrepreneurs et dirigeants.
La démarche de l’institution a consisté à mettre en place des activités de formation, de recherche et de services faisant appel aux professeurs et étudiants de toutes les disciplines du campus, tout en suscitant des collaborations avec les entreprises et les organisations du milieu.

Yvon Gasse
Yvon Gasse, Ph.D, est directeur de la Chaire en entrepreneuriat et innovation et du Centre d’entrepreneuriat et PME à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, Québec (Canada).
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Mis en ligne sur Cairn.info le 01/05/2012
https://doi.org/10.3917/entin.011.0019
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